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je suis enfantée du sang et de la glaise,
de la côte d’Adam,
d’une nouvelle orfèvrerie de lumière tissus en soupirs…
je regarde la lune, je tourne autour du soleil,
je dis à la pierre et au ciel mère,
et pourtant, je m’attache aux choses, aux états, aux éphémères créatures que je crée par hasard
la chute est en moi,
je sens son goût salé tel du sang
j’entends la voix de l’ange,
qui semble déserte…
de mes pleures il lui pousse
une nouvelle paire d’ailes,
je vois s'effondrer la lourdeur du péché,
l’air s’émacie jusqu’à devenir onde,
la larme purifie même si elle pleurait juste pour une seconde…
j’ai peur que mon ange ne sonne trop tôt,
je ne peux plus ensorceler le temps,
des voix s’entendent dans mes veines
elles murmurent que la fin approche,
ô, qu’il me donne encore une saison, un automne,
qu’il me serre dans ses bras,
qu’il me tende la main afin que je guérisse une pensée éternelle…
puis, je vais me montrer devant lui telle qu’il me veut :
dénudée, mais sans corps,
délivrée de tous mes amours …
je les regarde se ranimer :
des vierges bleues marchant
au-dessus des eaux de ma pensée,
fumantes, brûlantes,
délivrant le temps pétrifié en secondes
© Elina Adam
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