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Rouge cerne de lune à travers les nuages
Tu étends sur la ville endormie et sans âge
Ton étole.
Tu glisses et éclabousses de ta lumière douce
Les formes infidèles des charmes que dévoile
Idole
Une femme esseulée.
Rouge étoile de brume aux nimbes infinis
Ton reflet s’exaspère
Sur la robe sans pli
De la passante
Amante
Discrète qui se cache, secrète évanouie
Qui danse et qui se perd
À l’ombre d’un bouquet de fleurs primevères.
Dans son rêve elle sourit
Va cueillir sa vie
Effleurer de ses lèvres
Le parfum et la fièvre
Et l’étreinte suprême
Déclamés en poèmes.
Un beau prince charmant
Sur son beau cheval blanc
Voit l’amante allongée
Dans sa jupe lissée.
Elle attend, impatiente le magique baiser.
Il s’approche, il l’enlace
L’emporte aux Élysées sur son beau destrier.
Sitôt la jouvencelle s’abandonne et l’embrasse :
Je t’aime !
L’amante le saisit, déploie ses mandibules
Et d’amour passionnée, elle le démantibule :
Je t’aime !
Je t’aime !
Foudroyée de plaisir
Bientôt elle s’assoupit
Heureuse au souvenir
Du festin accompli.
Gloutonnes assouvies
Ses lèvres entrebâillées découvrent à merveille
De fines dents de lait écarlates au soleil.
Rouge cerne de lune à travers les nuages
Tu étends sur la ville endormie et sans âge
Ton étole.
Tu glisses et éclabousses de ta lumière douce
Les formes infidèles des charmes que dévoile
Une mante repue.
Couchez-vous en son lit.
Si la mante s’éveille, c’est qu’elle aime vos baisers.
Si l’amante sommeille, c’est qu’elle a trop mangé.
©Serge Lascar
Du Sang dans l’Encrier - LGR - 2002
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