
Pour te laisser en paix
Je dérivais sur des mers inconnues,
Parcourue par la vents salés
Perdue dans les embruns.
Aussi je m’arrimais
Dans un port de hasard.
Des algues lascives
L’étreinte fut suave,
Et leurs langueurs
Sur ma coque émoussée.
Ses doigts caressaient
Mes paupières noyées,
Sa bouche me sauva
De la peur des abîmes,
Et son corps m’entraîna
Vers les grèves offertes.
Mais une fois que je fus
Repue, désaltérée,
Se réveilla la peine.
A nouveau mon âme
Etait emplie de toi.
Et je suis, tandis que m’emportait
La vague souveraine,
Qu’inexorablement je revenais
A mes amours premières.
©Denise Bernhardt
Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.
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