
Dans un repli tout verdoyant de l'apparence
le désir et l'espoir se font du mouron pour les oiseaux
pourtant une branche d'ozone bourgeonne
dans le bleu du chant d'incandescence
S'agite alors l'arbre des paumes
serrant les mains de l'espérance
à force de bonheur d'aumône
jusqu'à l'effacements des digitales
L'évidence vous échappe encore
une envie d'ascension vous grimpe au cœur
tout griffé de joie dans le touffu des ronces
Une petite vigilance d'escarpolette
vous balance une demi pensée à l'heure
tantôt vivace, tantôt fanée, tantôt alerte...
Qui peut détacher ses étoiles brûlées
du néant bleu d'apparence printanier
qui vous plafonne les idées ?
Et pourtant...le sort nous sépare
À l'ici du monde on s'étreint de solitude
accompagné de sept violes d'habitude
Comment se défaire de cette soif de l'autre ?
Marcher près de l'eau, si possible
la fraîcheur....et la paix si sensible
À défaut, attendre que l'horizon se rapproche
si vite et si près... si près de rompre
que le proche et l'ailleurs se confondent
Pourtant, il faut croire que la lumière croit
à la Lumière qui balaie les scories de la terre
de la folie et de la terreur
Le vent passe sa douce main sur le front des cercueils
puis s'en va cajoler le cœur des fleurs
des regrets, des peurs et des rancœurs
Qui pourra de ce jour définir les manques
qui vous emplissent et vous débordent
jusqu'au son creux de la voix blanche ?
Les fenêtres ont le regard qui penche
vers les chemins et les rues vides
c'est une transe répétitive qui chemine
mine de rien de confiteor en amen
Le soleil même a des élans de suicide
Qui a ressenti un surcroit d'être dans ce néant ?
Il semblerait que nos limites spirituelles tantôt s'éloignent
tantôt se restreignent à l'infiniment petit
laissant le vide et le chaos pleins de stupeur derrière elles
tout comme l'univers en expansion de la bêtise
Ô éternelle insignifiance que féconde la force du rêve
Réalités humaines décevantes seriez-vous inextinguibles ?
L'épeire de la mort retisse, inlassable, sa trame de soie
Le vautour refait son nid encore au même endroit
Ils savent que l'arbre de vie ne meurt pas au premier orage
Un coq chante deux fois,
trois fois, cinq fois, vingt fois...
Qui va trahir la vie ? Ce jour, combien de fois ?
Qui va sauver les petits gestes de la joie
semer son blé au-delà de la fleur de l'âge
et chanter les moissons de paix à plein convoi ?
© Jeanne CHAMPEL GRENIER
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