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11 avril 2020 6 11 /04 /avril /2020 06:30
cliché: P. Lombard

 

 

 

 

Dans un repli tout verdoyant de l'apparence

le désir et l'espoir se font du mouron pour les oiseaux

pourtant une branche d'ozone bourgeonne

dans le bleu du chant d'incandescence

S'agite alors l'arbre des paumes

serrant les mains de l'espérance

à force de bonheur d'aumône

jusqu'à l'effacements des digitales

L'évidence vous échappe encore

une envie d'ascension vous grimpe au cœur

tout griffé de joie dans le touffu des ronces

 

Une petite vigilance d'escarpolette

vous balance une demi pensée à l'heure

tantôt vivace, tantôt fanée, tantôt alerte...

Qui peut détacher ses étoiles brûlées

du néant bleu d'apparence printanier

qui vous plafonne les idées ?

Et pourtant...le sort nous sépare

 

À l'ici du monde on s'étreint de solitude

accompagné de sept violes d'habitude

Comment se défaire de cette soif de l'autre ?

Marcher près de l'eau, si possible

la fraîcheur....et la paix si sensible

À défaut, attendre que l'horizon se rapproche

si vite et si près... si près de rompre

que le proche et l'ailleurs se confondent

 

Pourtant, il faut croire que la lumière croit

à la Lumière qui balaie les scories de la terre

de la folie et de la terreur

Le vent passe sa douce main sur le front des cercueils

puis s'en va cajoler le cœur des fleurs

des regrets, des peurs et des rancœurs

 

Qui pourra de ce jour définir les manques

qui vous emplissent et vous débordent

jusqu'au son creux de la voix blanche ?

Les fenêtres ont le regard qui penche

vers les chemins et les rues vides

c'est une transe répétitive qui chemine

mine de rien de confiteor en amen

Le soleil même a des élans de suicide

 

Qui a ressenti un surcroit d'être dans ce néant ?

Il semblerait que nos limites spirituelles tantôt s'éloignent

tantôt se restreignent à l'infiniment petit

laissant le vide et le chaos pleins de stupeur derrière elles

tout comme l'univers en expansion de la bêtise

 

Ô éternelle insignifiance que féconde la force du rêve

Réalités humaines décevantes seriez-vous inextinguibles ?

L'épeire de la mort retisse, inlassable, sa trame de soie

Le vautour refait son nid encore au même endroit

Ils savent que l'arbre de vie ne meurt pas au premier orage

Un coq chante deux fois,

trois fois, cinq fois, vingt fois...

Qui va trahir la vie ? Ce jour, combien de fois ?

 

Qui va sauver les petits gestes de la joie

semer son blé au-delà de la fleur de l'âge

et chanter les moissons de paix à plein convoi ?  

 

© Jeanne CHAMPEL GRENIER

  

 

 

 

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