
Pousser la monture du sang
jusqu’à l’abandon
où toute la splendeur
s’évanouit…
inventer un visage
au cœur de la matière…
vaincre le grand péril
dont la présence
tient tout en suspens.. ;
Devenir plus
bien plus
que la chose immobile
qui s’incline
avant de se briser…
être ici et nulle part
à peine une marque
sur la joue insolente
et tenace
du marbre solitaire…
Pénétrer le décor
par le fouillis du rêve
et voir le précipice
lancer sempiternellement
les grands cercles de vide
qui dévore les hommes
à peine ébauchés !
Dans cet espace
où le tout
surplombe le néant
je cueille des images
qui ne me laissent rien…
je tourne et vire
sans même connaître
le lieu que je cherche
et j’arrive sans escorte
au seuil de mon heure dernière
sans avoir pu comprendre
l’énigme de la vie
et je parais devant moi
condamné par la mort
sans savoir qui je suis !
© Victor Varjac
Antibes, octobre 1999
Extrait du recueil « Le chemin des rêves » aux éditions Chemins de Plume
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