
Quand le poème aura cessé de chanter,
souhaitant démontrer par là sa force de caractère
ainsi qu’il serait temps pour nous
de changer de climat.
Pourquoi faut-il que nos sens à chaque fois se déchaînent
avant que tout ne recommence à s’enchaîner
et qu’une image ayant reçu le don de la parole,
après être passée en coup de vent,
peu à peu se concrétise en nous
et pousse enfin son premier cri ?
Quand le poème aura cessé de chanter,
on pourra déclarer qu’il y a de l’orage dans l’air,
celui-là même auquel nous nous étions accommodés,
qui nous berçait du matin au soir,
lui, le principal auteur de ce gâchis,
dont le mécanisme des cordes vocales,
au rythme uniforme et irritant du balancier,
avait jugé bon de nous hanter
jusque dans nos plus vagues souvenirs.
La preuve : il y a de l’orage dans l’air.
Vous craignez qu’il soit trop tard ? Au contraire,
puisqu’il s’agit justement d’un peu
de notre côté sombre qui s’éclaire
un cran plus haut, il est vrai,
voire aussi, peut-être, un cran plus bas.
Mais ça, l’avenir, seul,
nous le dira.
©Michel Duprez
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits