
Homme, tu ferais mieux de les ouvrir, tes yeux !
Tu verrais que tu cours à ta perte prochaine ;
Désensable ton crâne et mesure la peine,
Et la tristesse aussi, que tu dois faire à Dieu.
Tu ne respectes pas ce qu'ont fait tes aïeux,
Tu te mens et tes mœurs ne sont pas des plus saines :
Tu crois aller devant, tu restes à la traîne
Et tes engagements ne sont jamais sérieux.
Homme, tu ferais bien de les ouvrir tes yeux.
Tu saccages les mers et tu souilles les plaines,
Tu détruis la forêt, maison la plus ancienne
Où tes pères vivaient, sans doute plus heureux.
Les arbres, tu les fais disparaître à la chaîne.
On ne dénombre plus tes effets désastreux,
Tes défigurations s'observent en tous lieux.
Tu verrais que tu cours à ta perte prochaine,
Homme, si tu tâchais enfin d’ouvrir les yeux.
Tu voudrais bétonner des tours jusques aux cieux
Car ton orgueil n'a point de bornes, rien ne freine
Ta folle prétention, ni tes rêves odieux.
Tu multiplies les gaz de serre dangereux
Pour la survie de tous et, sans la moindre gêne,
Tu laisses tes déchets polluer ton milieu.
Homme, tu ferais bien de les ouvrir tes yeux.
Tu verrais que tu cours à ta perte certaine
Tu mets à mal les sols, en semant trop de graines,
Qui sont stérilisés de manière pérenne
Les abeilles ? perdues ! ça n’a rien de glorieux.
Ainsi qu’une liqueur, tu distilles la haine,
Tu fais de l’armement l’industrie souveraine
En pensant que tu seras toujours victorieux
Ne vois-tu donc pas que ta démesure est vaine
Et si tu continues, à la planète bleue,
Tu ne manqueras pas de faire tes adieux.
Cependant, celui qui s’attaque à la misère,
Ceux qui par charité sauvent des malheureux
Et celui qui combat l’incendie volontaire,
Celle qui se dévoue dans un milieu scolaire
De défavorisés ; ceux qui vont près des gueux
Porter de la chaleur et le pain nécessaire,
Ceux qui parlent d’amour au chevet de leurs frères,
Ceux qui vont en Afrique et soignent des lépreux
Font que tout peut changer et comme Dieu espère,
Voir demain le bonheur s’installer sur la terre,
Il attend, pour intervenir, encore un peu :
Il sait que tout, même le mal, est éphémère ;
L’homme finira bien par les ouvrir ses yeux
Et il se donnera un avenir radieux
©Louis Delorme
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