
Quand chaque matin, j'ouvre les volets,
c'est toi qui me donnes les premières joies de la journée.
Tu te dresses devant moi dans ton habit de lumière
et tes branches semblent cueillir l'azur.
Je te regarde et ta force pénètre dans mon cœur.
Je te regarde et la terre se met alors à chanter.
Arbre mon ami,
Ressens-tu dans ta sève le sort tragique
de tous tes frères disparus en fumée par la folie des hommes ?
Hier encore, ils versaient quiétude et sérénité
sur les esprits angoissés,
ils offraient leur beauté, leur fraîcheur et leur mystère.
Aujourd'hui, ils ne sont plus que squelettes calcinés,
poignantes créatures d'un vaste cimetière.
Autour d'eux règne le silence,
non pas le silence qui apporte la paix
mais le silence glacé de la mort.
Où sont les tortues, les écureuils, les lézards, les insectes ?
Où sont les cistes, les fougères, les mousses, les bruyères ?
Où sont les parfums de résine et d'humus ?
Sur ce paysage de fin du monde,
la tristesse n'en finit pas de tomber.
Et pourtant, de toutes mes forces, je veux croire,
que sur ce tapis de cendres, des arbres renaîtront,
de beaux arbres de vie avec un tronc solide comme l'amitié,
avec des branches qui se ramifient
comme des mains qui se cherchent.
A cette pensée, mon cœur se gonfle comme une voile
toute tissée d'espérance...
©Michèle Freud
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