
Il semble qu'on revienne aux temps les plus anciens
ceux qui restent figés dans notre préhistoire
Le froid qui s'étendait sur la terre sauvage
et transformait la vie en quête aléatoire
a l'air de revenir du plus profond des âges
On a tout essayé, royaumes, républiques
On a introduit Dieu en étrange réplique
de l'homme qui n'a pas dépassé son histoire
celle d'un animal qui croyait s'élever
non pas pour admirer l'infini qui grandit
mais pour le maîtriser, dire qu'il est à lui
Quelques penseurs sont nés comme fleur aux orties
Ils ont laissé leur trace, ils ont laissé leurs mots
Les poètes ont pleuré, les peintres ont témoigné
Mais la majorité n'a pensé que tripot
et vienne le profit, le déluge et la mort
sur la terre où s'éteignent déjà les animaux
On peut être objectif et aussi être amer
lorsqu'on drague les fonds on épuise la mer
Et comment supporter qu'on rase nos forêts
Qui ont mis tant d'années à nous oxygéner
On coupe lentement un à un les ormeaux
Ces arbres protecteurs abritant les oiseaux
Je le garde en mon cœur et l'entends murmurer
ce vent qui autrefois chantait dans la feuillée
ce vent n'existe plus et le ciel est amer
On écoute en silence dans la plaine endeuillée
La peine des chevaux sous une pluie d'hiver
© Jeanne CHAMPEL GRENIER
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits