
Je suis déçue, terriblement déçue car je viens de découvrir que l'anagramme de merci est Crime. C'est incroyable, impossible, impensable. C'est Alice au pays des merveilles, sans merveilles, c'est l'île aux trésors, sans trésors. Il faut jeter au plus vite, dans de profondes oubliettes, ce mensonge mégagéant. À moins que...
Et je me rends compte, tout à trac, que mes recherches sur le sujet sont inexistantes et mes réflexions, brutes de fonderie. Et vlan dans les tibias ! M'enfin, on n'émet pas une accusation sans être sûr de son coup, cela frise le travail méchamment bâclé. À toute vitesse, j'ai donc retroussé mes manches et fouetté énergiquement mes neurones nonchalants. Et j'ai été largement récompensée, j'ai même reçu un salaire, beaucoup plus que quelques grains de sel : la jubilation de glaner des trouvailles ravigotantes voire euphorisantes. En conclusion, l'anagramme n'a pas menti. Il y a bel et bien " crime " quand merci s'applique à une personne sans pitié c'est-à-dire sans merci et qui accomplit des actes pouvant aller jusqu'à la barbarie vis à vis d'autres individus qui sont à sa merci. C'est clair, non ?
Et là, je dis un grand merci à la langue française, un merci tissé de fleurs et de soleil, de mousse, d'herbes dorées et de brise câline.
Rissolé dans la chaleur du coeur, frotté sur le velours de la tendresse, sculpté dans l'atelier de l'imagination, ce mot magique rayonne et resplendit. Distribuons-le généreusement, c'est tellement bon de le donner et de le recevoir. Offrons-le à l'univers, à tout ce qui pousse et vit sur terre, à tout ce qui est beau à regarder, à toucher, à tout ce qui est bon à manger.
Chaque matin, lançons dans l'air un merci palpitant d'amour universel qui se répandrait comme une semence généreuse, une semence de bonté.
Dire merci, c'est offrir la fleur de la gratitude, gonflée d'une joie sereine et de lumière vivante.
Merci, un amour de cadeau, un cadeau d'amour...
J'aime ce mot-terreau, riche en promesses et quand je le dis ou quand je l'écris, j’ai l'impression d'entrer dans un verger en fleurs...
©Michèle Freud
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