24 août 2018
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Salut, bonté ! Il paraît que les petits cadeaux entretiennent l’amitié. Acceptez donc ce présent, je vous prie, il est à vous, je vous l’offre et, surtout, ne vous inquiétez pas pour moi, j’ai toujours préféré le futur. J’y ajouterai un peu de passé et le tour sera joué !
Je lis dans vos pensées : vous croyez que la nature a été plus que généreuse à mon égard en m’accordant le don d’anticiper chaque instant qui se prépare ? Eh bien, laissez-moi vous dire, vous n’y êtes pas du tout, mais alors là pas du tout, car, dès l’instant où j’ai commencé à vivre en imagination, paroles, gestes, regards, états d’âme, plus rien ne m’a paru naturel.
Tenez, en parlant de cadeau, je peux vous assurer qu’avoir sans arrêt une longueur d’avance sur sa propre destinée n’en est pas un.
Au lieu de laisser le temps faire son œuvre… Non, il a encore fallu qu’il me vienne l’idée saugrenue d’inventer ma vie !
Je sais, les poètes prévoyants ne courent pas les rues. D’ailleurs, sans mentir, vous en avez déjà rencontré, vous ? A part moi, bien sûr.
Par contre, les visionnaires, Rimbaud, Hugo, Blake, Shakespeare, Senghor et compagnie, c’est en veux-tu en voilà, mais moi, de ce côté-là, rassurez-vous, je suis tranquille, tout va bien, je n’ai jamais eu de visions, seulement l’intime conviction que mon séjour ici-bas possédait encore un bel avenir.
Si ce n’est pas ça qu’on appelle la bonté du diable, je donne ma langue au chat !
©Michel Duprez
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