30 juillet 2017
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On ne reverra plus le petit pont de pierre,
ne serait-ce qu’un temps, on n’y reviendra pas,
Saurait-il partager les pleurs de nos faux-pas,
être consolateur à l’ombre de son lierre !
Sage recoin de paix, penché sur la rivière,
quand nous venions pêcher ou chercher des appâts :
on était seul au monde et mon cœur sans compas
aime encor tes yeux bleus sous ta frange si fière…
Ni ton nez, ni ton front, n’étaient plus beaux pour moi :
aimer c’est avant tout, vibrer dans son émoi,
quand chaque jeu se mêle aux rires d’un enfant…
On a grandi depuis, ton tablier bouffant
Est devenu serré sur ta douce poitrine…
Sage instant d'autrefois couché dans la feutrine.
©Robert Bonnefoy
"On ne saurait être sage quand on aime, ni aimer quand on est sage"
(Publilius Syrus).
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