7 août 2015
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© Benoît Paqueteau http://grattez-par-ici.com/?portfolio=workshop-serbigraphie
Ces vers sont peut-être à moitié pleins
ou à moitié vides,
mais, si vous tendez bien l'oreille,
il se peut que vous entendiez respirer
un mot dans un mot,
ensuite encore un autre,
et puis encore un autre,
des millions d'autres,
voire des milliards.
Remarquez que je n'ai jamais dit « nom »,
sans doute en raison de mon esprit résolument positif,
ni encore moins « terme »,
pourtant si cher à Guillevic,
mais qui pourrait m'inciter à croire
que tout serait fini avant même de commencer.
Non, je ne dois probablement pas être le seul
à s'être au moins une fois déjà figuré
réussir un jour à déchiffrer tout ceci au sens propre
pour une énième remise à neuf.
À neuf,
soit à l'image du nombre de Muses
que l'on se serait donné bien du mal
à substantiver avec autant d'élégance,
un tel accent de nouveauté,
même si une de plus n'aurait pas été du luxe,
ainsi que le disent certaines mauvaises langues
soi-disant soucieuses d'arrondir les contours
du mystère entourant ces déesses.
En fin de compte,
ce que vous écrirez sera d'abord un choix personne
et quand, demain, plongés dans un bouquin,
vous lirez « vocable »,
libre à vous d'avoir une pensée pour Valéry,
son plus fidèle admirateur,
ainsi que pour toutes ces autres voix
rebaptisées souffles de vie
après avoir conquis le cœur d'autrui
par tant de belles tournures.
Quant à moi, j'avoue éprouver un faible
pour la plus simple expression
quand le mot nu,
mentalement,
se voit vêtu comme un prince,
souverain sujet aux effets secondaires
d'une cour empressée.
J'envie sa surprise autant que son bonheur
tout en ayant l'impression
d'avoir ajouté ma petite pierre
à l'édifice.
©Michel Duprez
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