28 août 2015
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Sur un banc de bois, au milieu d’un jardin public, est assis un vieil homme, immobile, le regard éteint, le dos voûté sous le poids d’une solitude trop lourde à porter. Les passants lui jettent un coup d’œil indifférent et le laissent rêver seul au désert de son être. Soudain une envolée de rires en cascade retentit dans l’espace. Notes cristallines qui dansent dans l’air, devenu tout à coup frémissant. Et le rire, tel un être vivant, s’approche lentement en s’amplifiant. Il est là maintenant près du banc, incarné dans une petite fille pure et fraîche comme une fleur d’amandier. Le vieux monsieur tressaille, se redresse, esquisse un sourire. L’apparition de cet enfant semble pour lui un rayon de soleil pénétrant au milieu du brouillard. La petite fille ne dit rien mais dans son regard, se dessine le paysage de l’amitié. Brusquement, elle lance des éclats de rire tonitruants qui, telles des girandoles de cristal, montent, montent si haut qu’ils touchent les nuages et peignent sur le ciel gris des tapis d’anémones. Et puis ces éclats lumineux, ces fragments de joie, de bonheur, d’allégresse, retombent doucement en arcs-en-ciel vivants, en éclaboussement multicolores. En regardant ce spectacle insolite où chante la beauté, le monsieur se met à rire, non pas d’un rire gras et bruyant mais d’un rire léger, encore hésitant. Et voilà qu’il se sent renaître à une vie nouvelle, qu’un oiseau bat des ailes dans son cœur. Toutes les larmes qui ruissellent sur ses joues, sont des larmes de reconnaissance envers la fillette, qui en lui réapprenant à rire, en lui offrant son amour, vient de lui réapprendre à vivre…
©Michèle Freud
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