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16 janvier 2022 7 16 /01 /janvier /2022 07:35

 

 

( à Miloud Keddar)

Un an déjà...

 

 

Tu es parti sans un bruit, seul, dans l'ultime passage...

Quel est ce coup de vent frappé à la porte de nos vies

de ta femme restée seule et de nous tes amis

Tu as quitté l'ici bas en plein coeur de la nuit 

Et depuis...Tout là-haut, imperturbable,

il te colle à la peau, le Silence...

 

Bouche close, yeux fermés, doigts tremblants

une musique d'Ibrahim Malouf à l'esprit

essayer de délier l'absence, cette longue nuit

ce mystère d'obscurité polaire

 

Quelle est cette frayeur

Notre Amitié sans voix

et le vent de l'Ailleurs

d'un coup noyant la joie ?

 

Si le grand froid nous gagne parfois

notre âme conti-nue à s'alléger

jusqu'à ce qu'on entende à nouveau le bruit

des mille et un déplis de l'absence in-finie

 

Tu es parti de nuit mesurer le désert

où l'on sert aux amis sur la nappe mouvante

les dattes, le bonheur, la fraîcheur du thé vert

qui réveille le cœur parfumé à la menthe

 

J'imagine ta route qui cherche son chemin

tout autour du Hoggar, et tu le trouveras, tu l'as déjà trouvé

C'est La Route Nouvelle qui va vers la Lumière

et je compte et recompte les moindres grains de sable,

l'envol de tes paroles, témoins de ton voyage,

qui restent en suspens aux quatre coins du monde

 

 

©Jeanne CHAMPEL GRENIER
       
 
 
 

 

 

 

 

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25 décembre 2021 6 25 /12 /décembre /2021 07:40
CC Patrick Mignard pour Mondes Sociaux - https://sms.hypotheses.org/5417

 

 

 

 

C'était une très longue nuit
une nuit pauvre en divinité
et qui fuyait, priait de toute part
Ils passaient, repassaient, trépassaient...
la frontière de nulle part,
la frontière de l'inhumanité
 
On entendait rire au loin
la hyène aux salves de joie
celle dont l'haleine de pure race
brûle toujours d'éteindre la foi
 
Une nuit de sanglante ronde
dans la frontalière neige
plantée de grilles acérées
et de pièges immondes..
 
Pas de crêche, pas de feu
et pas de Noël en ce hors-monde
semé de trahisons et de pièges !
Et pas de vaccin contre l'égoïsme !
 
Aux printemps prochains
on trouvera quelques jouets perdus
ici ou là, des doudous usés
souvenirs exsangues, sur le fil,
perdus par les enfants de l'exil...
 
Joyeux Noël pour les souvenirs
avec les chants des enfants, leurs babils
et cet esprit de partage si volatil !
 
 
©Jeanne CHAMPEL GRENIER
       
 
 
 
 
 
 
 
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20 novembre 2021 6 20 /11 /novembre /2021 07:44

 

à Coline, 3ans
 
 
 
 
Regard vif et rond
de passereau furtif
qui n'a pas froid aux yeux
 
Petite brouette de malice
qui roule, roule et crisse
 
Plein de bouches à nourrir
et d'autres chats à fouetter
 
Elle remue ménage et déménage
tout ce qui traine la savate
ou qui nage autour d'elle
 
Casserole vole !
Il faut cuire des croquettes !
 
Tiens bon la queue
de la casserole bleue
de la chourfette et du coutio !
 
Elle goûte, elle regoûte
le fricot imaginaire
Les yeux au ciel :
C'est du tout cuit !
 
On se passe le fameux
fumet fumant fustigé
Inutile de minauder
Chacun en a sa part
et tous l'ont en entier
 
Grand sourire de fierté
de Top chef échevelée !
 
Puis s'en va
comme on s'envole
un sourire au bec
mille bisous dans la poche
et tout le mouchoir dessus !
 
©Jeanne CHAMPEL GRENIER
       
 
 
 
 
 
 
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12 octobre 2021 2 12 /10 /octobre /2021 06:32


 

 

Camargue sauvage - Septembre 2021

 

Une île comme le regard
de ceux qui attendent...

 

Pluie légère à petits bruits
qui essaie de noyer la vie
Va-t-il finir mon roman ?

 

Je marche le long du fleuve
Il m'attire ce soir
tout le ciel coule avec lui
les deux filent faire peau neuve
où fleurissent les flamants

 

Qu'importe ! Je vois sa lumière
derrière la frange des roseaux
Là-bas où des larmes de géant
entre blancs salins et rizières
se perdent sur la joue des sables...

 

Je me souviens d'une île perdue
joyau sauvage et misérable
comme un visage bohémien
lisant une éclaircie des cieux
au creux des lignes de la main

 

Une étrange enluminure
y brode la cime des cyprès
si noirs, si droits et si vieux
une écriture de belle facture
tracée par de blancs cormorans
libres de jouer aux dieux

 

Et toujours s'enfuit le fleuve
tirant l'infini du ciel avec lui
plein de nuages aux allures neuves
navigant sans aucun bruit

 

Pieds nus dans cet infini
J'ai changé l'eau de mon âme
et tout doucement elle revit...

 

©Jeanne CHAMPEL GRENIER
       
 
 
 

 

 

 

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7 septembre 2021 2 07 /09 /septembre /2021 06:37
Dessin de Jeanne Champel Grenier : Dame à l’hermine d’après Léonard da Vinci


 


De Delpht et d’ailleurs

 

 

Au temps où Hérédia situe ses Conquérants
En ces siècles mouvants découvreurs d'infinis...
Tout cernés par les eaux, il est de vieux pays
Où naquirent des peintres qu'on appelle Vermeer
Da Vinci, El Greco... tous Amoureux du beau
Il règne sur leurs murs une cartographie
Représentant les voies du commerce par mer
Car ces pays curieux furent vite vainqueurs
Des routes de la soie, des îles étrangères...


Les peintres nous invitent à ce partage intime
De grâce et de silence traversés de lumière
Qui éclairent le bois sous des vernis infimes
Vermeer a préparé et pilé ses pigments :
Terre de sienne et or, turquoise ou indigo
Pour peaufiner sans fin l'univers hollandais
Avec ce ''sfumato'' caressant l'air ambiant
Qui apporte aux portraits une note sacrée
Ah ! cette ombre qui vient velouter les tableaux !


Ainsi nous voyageons dans les siècles passés
Rien ne nous est caché du commerce des mondes
Au milieu des bateaux approchant ''Cipango''
Partis chercher du thé, du poivre, des aiguières
Se glisse le vaisseau de femmes brunes, blondes
Il passe sous nos yeux comme ardente prière
Nourrie de ces chefs d'oeuvre qui allument le rêve
Madones d'El Greco, Da Vinci- La Joconde ;
Une Dame à l'hermine, de Vermeer- La laitière…


Aucun de ces visages ne sacre le passé
Chacun nous suit des yeux, réanime l'instant
Femmes, elles existent sans la marque des siècles
Sans aucune violence et sans vulgarité
Hommes, lorsque l'instinct de possession vous mine  
Lisez en leur regard la paix qui les anime :
Féminité tranquille, la beauté pour message
Ces femmes sont passeurs de toute éternité
En leur vaisseau l'Amour traversera les âges


©Jeanne CHAMPEL GRENIER

 
 
 
 

 

 

 

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31 juillet 2021 6 31 /07 /juillet /2021 06:39
www.lci.fr/international/coronavirus le brésil dépasse le seuil des 3000 morts et s'enfonce dans la crise

 

 

Un temps pour périr ?

Il fait un temps
à ne pas mettre un chien
ni dehors ni dedans
un temps de miasmes
et dommages collatéraux
un temps de virus
qui aime le froid russe
et le soleil à l'eau
Il fait un temps
d'homme que l'on pique
comme un chien
pour éviter qu'il meure
Il fait un temps soit peu de rêve
qu'on en crêve
La mort aura beau faire
elle aura belle allure
du genre Baudelaire
sur toutes les coutures
Et pourtant...
chaque jour sans bruit
se lève une couvée d'aubes
nouvelles à visage d'enfant
dans le nid de la nuit...
 

© Jeanne CHAMPEL GRENIER


Extrait du recueil :
''La Vie dans l'âme'' 2020

 

 

 

 
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7 juillet 2021 3 07 /07 /juillet /2021 06:35

 

 
 
Il fait si chaud sous le tilleul
Qu'à midi les abeilles dorment
Et que s'éternise l'aïeul
Parti faire un tour sous les ormes
 
On ne sait pas si la saison
Ira brûler jusqu'à la treille
Mais déjà dans les frondaisons
De violents tisons s'éveillent
 
Une voisine parle tout bas
À de silencieux visiteurs
Qui s'appellent iris ou lilas
Dans la mollesse de leurs fleurs
 
Vide s'est éteint le bassin
Entouré de plantes à thé
N'étaient-elles de frais coussins
Citronnelles d'éternité ?
 
Il reste de la menthe, à peine
Un émouvant sursaut de nerf
Couleur de cuivre de fontaine
Qui sèchera avant l'hiver
 
Et ce petit coin de houx vert
Qui pousse tendre début mai
Si dru sous le ciel ouvert
Ah ! Comment s'y clore à jamais !
 
 © Jeanne CHAMPEL GRENIER

 

 

 

 

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23 juin 2021 3 23 /06 /juin /2021 06:32
Photo © Radio France - Claire Leys
 
 
 
 
Bleu, le ciel d'amplitude inespérée
Blanche, la terre sous les reins
Brûlante l'épée du soleil
Entre les branches d'orangers
Qui filtrent les rayons de feu
 
Au loin le chuchotement des vagues
Gonflées d'écume de sel
Et par tièdes et tendres rafales
Le moussant parfum du jasmin
Qui déborde des jardins
 
Incluse dans la terre de mes ancêtres
Comme insecte au sein d'une fleur
Je relis et m'emplis le cœur
Des ''Légendes du Guatémala''
De Miguel Angel Asturias
 
Rouge, le ciel d'amplitude dévoilée
Rouge, la terre sous les reins
Rouge, l'épée du soleil
J'entends contre mes tempes
Les cigales des maracas
Et le son des bandjos
De Chichicasténango
 
© Jeanne CHAMPEL GRENIER

 

 

 

 

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30 mai 2021 7 30 /05 /mai /2021 06:27

 

( à Miloud Keddar)

 

 
 
Tu es parti sans un bruit
seul, dans l'ultime passage...
Quel est ce coup de vent
frappé à la porte de nos vies
en plein coeur de la nuit ?
Et depuis...Tout là-haut
si lourd, immense, insoutenable
le silence te colle à la peau
démesuré, inqualifiable
 
Bouche close, yeux fermés,
doigts tremblants
j'essaie de déplier l'absence
l'absence pieds et poings liés
d'abord en quatre
et puis en huit
en dix, en cent
en mille...
 
Et mon âme continue
jour après nuit...
Elle continuera
jusqu'à ce que j'entende
à nouveau le léger bruit
des mille et un déplis
de l'absence in-finie
 
Quelle est cette frayeur ?
Notre Amitié sans voix
nos mots éparpillés
et le vent de l'Ailleurs
nos âmes sous le bras !
 
Tu es parti de nuit
effaçant le désert
cette nappe mouvante
où l'on sert aux amis
la fraîcheur du thé vert
parfumé à la menthe
 
Le regard misérable
en cette nuit profonde
j'imagine ta route
qui cherche son chemin
et je compte et recompte
les moindres grains de sable
qui restent en suspens
aux quatre coins du monde
 
© Jeanne CHAMPEL GRENIER

 

 

 

 

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18 mai 2021 2 18 /05 /mai /2021 06:30


 

 

 

Rien n'est moins aisé que d'écrire
Prendre le parti de la Beauté
qui frise parfois la démence
et respirer, pleurer, vivre à sa mesure
Il faut le lâcher- prise adolescent
la foi et la magie du chaman
une confiance ( qu'on fiance)
au Big bang créatif des pensées
obéir à la vive morsure du Vrai
et à la fièvre imaginative
pour mettre à jour la nuit
qui vous traverse
et vous enfante
avec ses fulgurances
Il faut un souffle vital d'enfer
pour assumer le coup de foudre
capable de sacrer ce qui ne doit périr
Il faut savoir écouter sa primitive mer
bercée d'hippocampes et de léviathan
cette eau qui éclabousse, souffle sur les brûlures
remue à la fois les épaves et les nacres
cette eau abreuvée de ciel et qui y retourne
tandis que brillent dans les replis du sombre
les attentives moires du mystère

 

Rien n'est moins aisé que d'écrire
décrypter l'indicible et livrer sa lumière
battue de troubles, plombée de galères
Il faut une vie...peut-être deux...

© Jeanne CHAMPEL GRENIER                  
 
20-4-2021

 
 

 

 


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