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5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 07:42
La Rebelle – Djida Cherfi
 
 
 
Je continuerai quoi qu’il arrive,
A voguer sur les flots des songes et de la passion.
Je continuerai à naviguer
Sur les vagues de mes désirs et mes émotions. 
Je laisserai se promener mon cœur,
Malgré les fautes et les erreurs.
Je dessinerai mes hauts et mes bas,
Et que cela fasse objet de débats…!
Je jouerai à la marelle dans la cour des grands.
Je ne cesserai jamais d’être une enfant !
 
© Djida Cherfi
(23/02 :2015).



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19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 07:37
La marche (dernière partie) - Djida Cherfi
 
 
 
 
     Mohand court comme un fou un journal à la main, il court si vite qu’il trébuche sur une pierre et fait une vilaine chute ! Il se relève, remet ses tongs, « harponne » son journal et se lance encore plus vite. Il arrive devant l’immeuble de chez Zahir, et grimpe les escaliers deux par deux. En arrivant devant la porte de son ami, il ne prend même pas un instant pour souffler ; il sonne comme un hystérique. La mère de Zahir lui ouvre, et lui dit en le voyant :
« Mohand, mon fils que t’arrive-il ?! »
« Bonjour khalti Cherifa, est ce que Zahir est là ? Je n’arrive pas à le joindre sur son portable »
« Il est devant l’ordinateur comme d’habitude ! Son portable ne marche plus. »
 
     Si le téléphone portable de Monsieur Zahir ne marche plus, c’est parce qu’il a volontairement marché dessus pour énerver sa mère. Plus tôt dans la journée, Zahir a demandé à sa mère de lui donner de l’argent pour recharger son compte, et elle lui a dit qu’elle lui en avait déjà donné, et qu’elle en avait marre de lui donner la même somme tous les deux jours. Comme elle lui a dit qu’elle ne lui donnerait rien, il a jeté son téléphone par terre et l’a écrasé avec son pied ailes chaussé.
 
     Mohand se dirige vers le salon où il trouve un Zahir hors de lui ! Sans chercher à comprendre ce qui lui arrive, il lui tend le journal et lui demande de lire. Zahir le saisit et commence à lire :
« Le ministre de…… » Mohand l’arrête :
« Non, pas là, regarde plus bas ! » Zahir reprend sa lecture :
 «Un ispoir pour li jeunes. » Il s’arrête et Mohand lui dit :
« Continue ! Tu ne sais pas lire ? »
« Pourquoi, toi tu sais lire peut être ?! » Répond Zahir.
 
     Mohand reprend son journal, le pose sur la table et commence à expliquer à son ami :
« Dieu a entendu nos prières mon ami, que le gros rocher sur lequel nous avons pleuré sur notre sort ces trois dernières années soit béni ! Le président a enfin décidé de nous aider ; il nous propose une solution toute faite et c’est exactement ce qu’il nous fallait ! »
 
     En effet le gouvernement propose une solution aux jeunes qui veulent travailler mais qui manquent de moyens… Le hic, c’est qu’il fait aussi profiter des jeunes qui manquent de moyens et qui ne veulent pas travailler ! Ça consiste à accorder un crédit à quiconque est désireux de monter une affaire avec ou sans diplôme (tout dépend de l’importance du projet) et, de permettre aux jeunes de devenir leurs propres patrons. Ainsi, les Algériens vont tous  devenir des chefs d’entreprise grâce à ce que l’on appelle « l’Ansej».  
« On nous donne de l’argent batel ! » dit Mohand, il ajoute : « Toi et moi, nous allons nous associer et devenir des chefs ya mhaynek ! »
« Et que ferions-nous ? » Demande Zahir.
« J’ai pensé au transport de voyageurs, nous ferions la trajet jusqu'à Alger. Nous allons demander un crédit pour un grand bus. » Dit Mohand.
« Et c’est toi qui conduirais, tu sais que moi je n’ai pas le permis ! » Dit Zahir
« Tu devras le passer, il nous faudra à tout les deux un permis de transport en commun. » Précise Mohand. Zahir se gratte le front et dit :
« Ma mère ne voudra jamais me donner l’argent… » Il ajoute « En plus, ça a encore explosé ce matin. »
« Tu lui a encore demandé de l’argent pour ton téléphone, c’est ça ? » Dis Mohand, puis il demande : « Et ton portable, que lui est-il arrivé ? »
«  Je l’ai fracassé. Elle ne veut pas me donner 500da, elle me payera  un smart phone. Ça lui apprendra… » Répond Zahir. Mohand lui dit alors, de vite se réconcilier avec sa mère pour pouvoir commencer les démarches, puis il s’en va.
 
     Après le départ de son ami, Zahir va voir sa mère qui fait la prière dans sa chambre. Il attend qu’elle ait fini et, il s’approche, s’agenouille sur le tapis de prière en face d’elle l’embrasse sur le front et lui dit : « Yema ! Tu veux que j’aille acheter du pain ? »
« J’ai fait de la galette ce matin, tu as oublié ?! » Répond la mère.  Zahir saute du tapis et dit avec enthousiasme :
« Dans ce cas, il faut du hmis, je vais te faire un hmis tu m’en diras des nouvelles ! »
 
     Il va dans la cuisine, ouvre le frigidaire, prend quatre piments deux tomates et, commence sa préparation. Khalti Cherifa le suit et lui dit :
« Mon fils, tu va encore me  demander quelque chose ! »
 
     Il commence alors à tout lui expliquer en détail et elle l’écoute attentivement. Il lui dit  clairement que deux échecs c’est assez et, qu’il n’a nullement l’intention de retenter sa chance au BAC. Pour la première fois de sa vie Zahir parle très calmement l’air très sérieux ! Tout en l’écoutant, sa mère le regarde frire ses piments et couper ses tomates ; elle remarque avec stupéfaction qu’il porte un tablier de cuisine ! Ça a dû provoquer un déclic chez elle puisqu’elle lui exprime son adhésion ! Elle lui donnera ce qu’il faut pour son permis et le soutiendra pour que son projet aboutisse. Cependant, elle ne manque pas de le mettre en garde en lui disant : 
«  Attention Zahir ! Les voyages pour Alger, c’est pour y emmener des honnêtes gens pas pour te promener en frimant devant tes amis… ! »
 
     De son côté, Mohand décide de parler à son père qui se trouve dans le jardin. Il va le rejoindre et, comme a chaque fois qu’il commence une conversation avec lui, il lui demande s’il y a quelque chose à faire.
« Tiens, va arroser le pommier ! » Dit le père en lançant le tuyau d’arrosage à son fils.
    Mohand l’attrape mais laisse l’eau couler. Il fixe le sol et ne bouge pas. Il est comme… pétrifié. Son père qui n’a pas l’air surpris et qui semble avoir l’habitude de voir son fils « perdu » dans son monde, lui dit :
« Que t’arrive-il, tu dors ?! Va arroser le pommier ! » Il ajoute « Tu iras chercher du gravier pour recouvrir l’allée après ça. » . Et Mohand prend alors son courage à deux mains et dit à son « vénéré » père :
« J’ai un ppp…. Un projet avec Zahir… » Le père dit avec étonnement.
« Toi ?! Tu as un projet, avec Zahir ?! Ce matérialiste, cet enfant gâté ! Et c’est quoi ce projet ? »
     Mohand s’exprime, il parle, il parle, il s’embrouille, il mélange tout et n’importe quoi et, il dit : « Ça s’appelle l’Onsaj »
 
     Bien sûr, le père de Mohand a entendu parler de l’Ansej. Il remarque un journal dans la poche de son fils, le retire d’un coup sec et dit :
« C’est mon journal, je n’ai pas fini de le lire qui t’a dit de le prendre … ? » Il ajoute : « Tu lis le journal, c’est bien ! Mais comment tu t’es débrouillé pour le mouiller comme ça ?! » (C’est lui-même qui l’a mouillé en lançant le tuyau d’arrosage !) « Vas fermer le robinet, et reviens ici ! » Ordonne-il.
     Mohand s’exécute ; il part fermer le robinet, et revient vers son père. Ce dernier lui dit :
« Tu veux faire l’Ansej ? Tu as ma bénédiction … mais attention ! Je vous surveille, et je reste derrière vous. » Et il conclut : « le président pense bien faire mais a mon avis, il ajoute un oreiller et une couverture aux paresseux comme toi ! Ceci dit… c’est bien mon fils. » C’est sa façon de lui dire qu’il lui fait confiance !!
 
     Voilà, l’histoire de Mohand et Zahir est maintenant terminée, mais ne t’inquiète pas cher lecteur, nos deux marcheurs réussiront bien leur vie. Leur projet aboutira dans deux ans, et à la surprise générale ils respecteront leurs engagements ainsi que leur grand bus de transport. Zahir gagnera beaucoup en maturité ; il demandera la main de sa petite amie et elle lui sera accordée. Il fera un stage et demandera un autre crédit pour ouvrir un restaurant ! Mohand, lui, aura plus confiance en lui et décidera aussi de se marier, mais ça c’est une autre histoire.
 
        Au final, ils s’en sortiront et deviendront parfaitement capable de gagner leur vie… mais moi, la femme à la robe verte et blanche, je préférerais qu’ils réussissent plus ; qu’ils deviennent avocats, médecins, physiciens… qu’ils soient… Grands. Oui, je voudrais tant que mes enfants réussissent plus et qu’ils soient Grands ! La réussite de Mohand et Zahir n’est pas l’issue de tous ceux qui choisissent d’avoir recours à l’Ansej. Certains, ne pouvant pas assumer les responsabilités de chef d’entreprise préfèrent revendre leur matériel pour acheter des véhicules de luxe et ouvrir des petits commerces, d’autre revendent et en profitent tout simplement pour me fuir et aller méditer ailleurs ! Et j’en passe et des meilleurs et…qu’en sais-je encore ? !
       
© Djida Cherfi.
12/02/2015.
 
Khalti Cherifa : tante Cherifa.
Batel : gratuit.
Yema : maman.
Hmis : entrée traditionnelle, faite à base de piment, de tomates et d’huile d’olive.
Ansej : Agence Nationale au Soutien et à l’Entreprise des Jeunes.  
 



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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 07:44
La marche (suite) - Djida Cherfi
© Dessin de Djida Cherfi
 
    
 
    Le lendemain, Mohand et Zahir se retrouvent sur leur lieu de méditation habituel et voient passer une femme qu’ils avaient croisée la veille en revenant de la marche. Ils décident d’aller vers elle pour s’expliquer.
 
   En effet, à leur retour de la marche, ils passent à côté d’une femme d’une cinquantaine d’années environ, et ils ne la remarquent pas. Puis soudain, ils entendent une voix très douce les appeler, ils se retournent et la voient qui leur fait signe d’approcher. Les deux garçons vont voir la femme et la saluent. Elle les salue à son tour et leur demande si ça va. Zahir répond :
« Ça va, merci madame, et toi ? »
« Tu as besoin d’aide madame ? » reprend Mohand « Si quelqu’un t’embête, il n’y a pas de problème, on va s’en occuper ! » ajoute-il
La femme répond en souriant : « Non, non, personne ne m’embête, je vous remercie. J’ai juste une petite question à vous poser ».
Et, tout de suite, Mohand dit : « Tu veux qu’on t’indique le chemin quelque part ? »
« Non, je connais mon chemin » dit-elle, puis elle murmure : « Je le connais comme si je l’avais fait ». Après ça, elle ajoute : « D’où venez-vous comme ça ? Vous avez l’air fatigués ».
 
     Après avoir couru et marché pendant des heures, Mohand et Zahir sont épuisés et complétement débraillés. Ils transpirent et se voient obligés de remonter leurs pantalons à chaque pas qu’ils font, comme s’ils avaient perdu dix kilos !  
« On revient de la marche » dit Zahir.
« La marche ? » demande la femme.
« Oui madame, la marche de la rovondékatio » répond Mohand.
Et la femme dit : « Ah, celle de ce matin, et… qu’avez-vous revendiqué ? »
Les deux garçons répondent en chœur : « Rien madame ! »
« Et pourquoi ? » demande la femme.
Zahir répond :
« Ce n’était pas pour aujourd’hui, ça sera pour une prochaine marche. »
« Aujourd’hui ce n’était qu’un échauffement » réplique Mohand. Et les deux jeunes hommes se mettent à rire en se donnant des coups d’épaule.
 
     La femme pose alors une question qui semble déstabiliser les deux garçons qui se regardent comme pour trouver une réponse sur le visage de l’autre : 
« Si vous aviez pu, qu’auriez vous revendiqué ? »
     Comme ils ne répondent pas, la femme reprend : « Quels sont les problèmes dont vous auriez aimé parler ? »
Mohand dit alors avec rage :
« Il n’y a que des problèmes, beaucoup de problèmes mais jamais des solutions. Tu comprends madame ? On manque de tout, il n’y a rien pour nous dans ce pays. C’est de la « hogra », nous les jeunes, nous sommes lésés. » Il continue : « Il y a aussi le problème du travail, la femme l’interrompt et demande :
« Ah vous cherchez un travail ? » et, là, Zahir répond :
« Non, mais… on sait qu’on en trouvera pas de toute façon, et même si on en trouvait ça ne servirait à rien. Ils te donnent un salaire de misère, et tu ne peux même pas te payer une paire de chaussures ! »
« Comme celles que vous portez ? » lui demande la femme. Et, là, Zahir, gêné, lui dit :
« C’est ma mère qui me les a ppp… offertes ; »
« Que voudriez-vous faire par exemple ? » demande la femme.
     Sans hésitation Mohand prend la parole pour dire quelque chose de positif  et qui pourrait faire de son père le plus heureux des hommes : « On peut tout faire. Nous, on est des hommes ! »
« C’est très bien. Pourriez-vous faire de la maçonnerie ? » demande la femme.
Encore une fois les deux garçons répondent en chœur : « Ah non, surtout pas ca ! »  Et Zahir continue : « Nous… on veut travailler dans une société… Quelque chose comme ça. »
 
     La femme leur demande alors s’ils ont un diplôme et, comme ils répondent que non, elle leur explique que c’est une mission impossible et, que même s’ils parvenaient, par miracle, à se trouver une place dans une société, ils auraient le salaire de misère dont ils ne veulent surtout pas. A ce moment là, Mohand donne une solution digne des plus grands « penseurs » en disant : « Nous irons dans une grande société qui a beaucoup d’argent ». La femme sourit, les salue et s’en va.
 
     Le lendemain, donc, Mohand et Zahir vont demander des explications sur un détail qui semble les avoir heurtés. Ils se dirigent vers cette femme et, en arrivant près d’elle, ils ne remarquent même pas le gros sac qu’elle porte sur son dos. Les trois se disent bonjour et Mohand dit :
« Tu nous as menti hier madame ! »  Zahir confirme puis demande :
« Tu savais que la marche d’hier était pour les morts de la guerre ? »
« Les martyrs » rectifie la femme avant d’ajouter : « C’était en hommage aux chouhada et, oui je le savais ».
« Pourquoi tu ne nous l’as pas dit alors ? » demande Mohand. « Tu t’es moquée de nous ! »
« Et vous deux comment ce fait-il que vous ne l’ayez pas su !? » demande la femme.   
    Les deux garçons baissent la tête et ne répondent pas.
La femme épuisée prend alors une longue respiration et dit :
« Les enfants, il est évident qu’en allant à la marche hier, vous pensiez vous rendre à une manifestation. Maintenant dites-moi… Si vous aviez su qu’il s’agissait d’un hommage, y seriez-vous allé ? »
 Zahir relève la tête et dit avec fierté : « Et toi, pourquoi tu n’es pas allée à cette marche ? » La femme répond, l’air triste et désolé :
« Je pensais que vous le faisiez pour moi !!! »  
« Ah, c’est ça !! Toi tu restes à la maison avec les enfants pendant que les hommes sont dehors. »
« C’est ça, je reste avec les enfants, je les mets au monde, m’occupe d’eux et les aime sans être sûre qu’ils me le rendent plus tard ! » dit-elle, en regardant les deux garçons droit dans les yeux, et elle demande : « Comment vous appelez-vous ? » 
Mohand répond : « Moi c’est Mohand et lui c’est Zahir. » La femme dit d’un ton très calme et triste :
« Mohand et Zahir…… Mes enfants ! Combien êtes-vous ? » Mohand étonné répond :
« Madame, on est deux ! »
« Combien êtes-vous ? » répète la femme d’un ton un peu plus élevé. Et Zahir répond en se moquant et en pointant son index droit vers son ami et lui-même :
« Un … deux. Mohand Plus Zahir ça font deux. » Et, cette fois, la femme leur dit d’un ton ferme : « Non mes enfants, Mohand plus Zahir ne font pas deux, Mohand plus Zahir font toute une génération ! » Elle ajoute avec désolation : « Je dois y aller à présent, j’ai un poids sur les épaules et je suis fatiguée. Que dieu vous protège mes enfants ».
 
      Elle s’éloigne en laissant derrière elle un silence oppressant pour les deux garçons qui la regardent s’en aller en se posant mille et une questions. Ils semblent complétement perdus ; ils  se rendent bien compte que quelque chose cloche, mais ils ne comprennent pas très bien ce que c’est. Puis, comme s’ils venaient de recevoir une claque, ils réalisent qu’ils n’ont même pas proposé à cette femme de la soulager en la débarrassant de son fardeau ! Pris de remords, ils continuent à regarder la mystérieuse Dame qui s’éloigne encore et encore. Puis une voiture passe laissant flotter un large foulard, léger comme de la soie et qui s’étend au passage de la femme dont la robe verte et blanche semble se confondre avec les couleurs du drapeau algérien. Ne voyant plus la mystérieuse, Mohand et Zahir se dirigent vers leur lieu de méditation tels deux points d’interrogation ambulants.    
       
© Djida Cherfi.
23/01/2015.



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