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Sculpture de Francine Hamelin
malgré la perche effarée
sertie de dorures
que vous avez bien voulu me tendre
et son atroce caresse à rebours
je suis restée cette ouverture
intime plongée au plus profond de soi
je suis devenue ce que je vis
le rêve et le nid rééquilibrant l’amour
les papillons mystérieux de l’âme qui tournoient
ne connaissent pas les limites du corps
pas plus que les pensées aux abois
sur la hampe des morsures
et les calendriers incertains sont des bateaux
qui tirent sur leurs câbles jusqu’à la déchirure
j’ai la peau dure qui nuage dans l’aigle de l’œil
mille chevaux d’orgueil frappent mes vallées sans âge
mes oreilles sont sourdes au trop de bruit du monde
et mon cri d’humilité vous ne l’entendrez pas
il n’y a pas de plafond pas de fond
seulement cette solitude délectable de mûres
où s’étire le corps d’une femme
et la joyeuse altitude d’une enfance terrible
et calme qui croît
inlassable
dans la pierre
© Barbara Auzou.
Extrait du recueil « L’envolée mandarine » aux « éditions 5 sens »
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