30 août 2018
4
30
/08
/août
/2018
06:37

Brusquement, elle ressentit, dans le bas du dos, une douleur fulgurante, si intense qu'elle crut que le ciel allait lui tomber sur la tête. Ce n'était pas un petit truc ni un trucage mais un monstre effrayant qui saccageait tout sur son passage. Oui cette douleur était d'une encombrance noire. Et dans le corps de la pauvre femme, ça chavirait, ça s'émiettait, ça s'effritait, ça se gondolait. La bête lui suçait même le sang comme un vampire, elle venait lui lécher, de sa langue rêche et brûlante, le vif de ses espoirs, elle broyait et cisaillait ses neurones. Cette situation apocalyptique était insupportable. Non seulement les ruminations, les plaintes et les pleurs ne servaient à rien, mais elles étaient coûteuses en énergie, lui infligeaient une vie étriquée, voire infernale. Elle devait absolument trouver une solution. C'est ainsi qu'elle laboura ses terres intérieures, y traça un sillon d'espérance. Elle se créa des mondes et des rêves nouveaux, s'inventa de nouvelles faims.
Et puis elle comprit que cette douleur, il fallait qu'elle l'accepte et l'intègre dans son quotidien. Elle reprit alors confiance en elle.
Demain, le soleil brillera encore.
Demain, elle accueillera à nouveau dans sa tête, des bals, des fêtes, des carnavals et tout son intérieur brillera comme un fruit d'alkékenge...
©Michèle Freud
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits