Infographie © Thierry Deschamps
Il y a le bleu dans mon arc-en-ciel,
Le bleu des gyrophares qui s'avancent dans la nuit,
Qu'ils arrivent tôt ou tard, ils annoncent des ennuis.
Il y aussi le rouge, qui a l'odeur du sang,
Des bastons déchaînées, des voitures de pompiers,
C'est celui des comptoirs où finissent les espoirs,
C 'est le soleil couchant, les flammes de l'enfer,
Le téléphone maudit qui annonce la guerre,
Cette lave qui s'échappe, c'est le sang de la terre.
Il y a le jaune dans mon arc-en-ciel,
Le jaune des cocus et des briseurs de grèves,
On risque la cirrhose quand on perd tous ses rêves.
Il y a aussi le noir qui sent un peu la mort,
La venue des vautours ou bien des C.R.S.,
C 'est monseigneur Lefêvre qui vient dire la messe,
Déguisé en corbeau il nous jette des sorts,
Les restes calcinés des forêts en été
L'horizon de la vie caché par la fumée.
Il y a l'orange dans mon arc-en-ciel,
L'orange des incendies qui réchauffent l'ennui
uand les mômes s'emmerdent, ils allument chez Leclerc.
Il y a aussi la blanche déesse de la misère,
Allez hop ! A cheval, allez hop ! On décolle
Gaffe à l'atterrissage quand on retrouve le sol,
Si on chope le Sida, on l'aura dans le prose
Mais vive la roulette russe et vogue la galère,
Avec un peu de chance, on fait une overdose.
Il y a le vert dans mon arc-en-ciel,
C 'est la couleur du pus, la couleur de l'armée
C 'est le vert de la peur qui nous pousse à filer.
Il y a aussi le gris qui ressemble à la vie,
Le teint gris des pékins du métro le matin
La couleur de la ville est celle du chagrin
La grisaille du ciel, nous cache le soleil
Les murs des prisons, comme la gueule des cons,
Restent dans le brouillard comme une pute sans son fard.
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© Thierry Deschamps
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