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20 septembre 2024 5 20 /09 /septembre /2024 07:00


Je voudrais moi aussi, dans le maïs roumain
dans les champs d'oliviers d'Espagne ou de Sicile,
m'enraciner profond ; j'aurais un chien bâtard
mauvais pour l'étranger, un autre caressant

faisant ployer la main blanche des jolies filles.
L'aïeule monterait son raidillon glissant
de galets noirs jetés dit-on depuis les îles :
Tous autant de regrets des pas des revenants

Je voudrais m'en aller arpenter d'autres sphères
au milieu des mûriers sans autre cimetière,
où ni l'école ni les grilles noires des clochers
ne sont plus des remparts à la mer, aux rochers.

Dans tous les ports du Nord, je serais ''le Slavon''
au seuil de l'occident limitant les Russies,
-serais inaperçu ; au-delà de Tachkent
traverserais le pont jusqu'aux mers du Japon(...)

Des histoires d'ombre et de fumées roussies
à raconter... J'aurais des images patientes,
lettres en papier jauni d'essais de poésie
où Varsaw peu à peu approxime l'Asie.

Une mèche dorée enroulée sur le front
ferait sourire avec mon air de fier luron...
L'âme de mon pays composerait un Chant
plein de magiques mots, -formules déclenchant

à la fois les larmes et la mélancolie.
Mais au lieu de cela mon cœur prend n'importe où
Sous la plante des pieds, là est bien ma patrie...
Sur la route si lente errent les hommes fous.

Nuages bien formés,- Oh ces ballons filant
emportés par les flots prenant toujours la fuite
du lieu que j'ai choisi. Et c'est en m'en allant
toujours un peu plus loin que je vais vivre ensuite.
 

©Pierre MIRONER              

 ( extrait de ''La Paix s'éloigne'' )

 
 

 

 

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29 juin 2024 6 29 /06 /juin /2024 07:22

 

©Pierre MIRONER              
 
 

 

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17 mai 2024 5 17 /05 /mai /2024 06:48

 

 

©Pierre MIRONER          
 
 
 

 

 

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9 février 2024 5 09 /02 /février /2024 07:31

Charlie Chaplin et son rôle de "Charlot", dans "Les Temps modernes". © Sipa


©Pierre MIRONER
 
       

 

 

 

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8 décembre 2023 5 08 /12 /décembre /2023 07:42

 

Helène, tu mérites
toujours le même poème
                                  
Je te parle comme à une grande personne
ce qui est bon pour la cervelle
J’aime les cheveux que tu as perdus ou
rejetés en arrière, j’aime leur couleur
qui n’ont pas connu la teinture
J’aime ton peigne sans dents

ta façon de te retourner
la ceinture blanche serrée,
je t’aime sans doute
malgré ces manques de vérités
car je n’accepte plus le monde fumant la pipe
                             
La passiflore du peuple
ne sera plus mon expédient
L’amour qu’on porte à certaines femmes
comme  toi Hélène n’arrive pas à la cheville
des créateurs du monde moderne,
mais il en est proche

Fuir le réel de Troie et le sublimer
est le but des artistes de paix
Je m’y adapte , il est simple monoprix :
les caissières seront les premières
aux portes du paradis

Que faire ?  Old  question ?
Ne pas désavouer notre différence
mais pourtant se plier aux lois
de cette société crétine,
car la mère du coin a senti la fin du monde
avant tout le monde

Les puissances divines ne sont jamais d’accord :
lorsqu’on mène une telle carrière théâtrale,
comme ce doit être difficile d’admettre
le contraire de soi et pourtant Helène,
sœur de ta sœur…………….

Mais quand je dis que je ne t’entends plus
c’est que tu es devenue une grande pianiste
ou que tu es pleine de contrition
ou pire, c’est que tu me boudes…

 

©Pierre MIRONER  2023        
 
 
 

 

 

 

 

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17 octobre 2023 2 17 /10 /octobre /2023 06:34


 

 

Dans le fond du jardin
il y avait un petit mort
Muet au dessous de son arbre,
l'écureuil, couché sur le côté,
l'oeil serein, la griffe courbe
Mort de vieillesse en juillet
alors que les fruits sont verts
à peine formés mais les écorces
déjà molles aux quenottes

L'écureuil est bien tout roux
comme on le dit et sa queue
d'écureuil mort dans le fond du jardin
ressemblait à une large plume d'oiseau mouillée
En septembre dernier, tu filais
de sureau en sureau, tôt
le matin avant que je me lève
Pour choisir tes noix et tes noisettes
et les enterrer

Maintenant que la mort
t'a surpris au pied de ton arbre
je peux te dire que les fruits ont germé :
Comme des lentilles
entre deux couches de coton humide
C'est un noyer qui s'échappe maintenant
de la coque de tes noix...

À Hyde Park, tu nous avais beaucoup amusé ;
Sautillant, l'oeil furtif, aux aguêts,
quémandant cacahuète sur cacahuète
-Seulement une à la fois-
pour les enterrer un peu partout
dans la pelouse entretenue à la tondeuse
du grand jardin londonien...

Ah, l'écureuil, je te regardais
grimper dans les sapins au dessous de Zerinatt
Il y a des années de cela,
et te laisser parfois apprivoiser,
les pattes arrière en haut, bien élevées,
les pattes avant en bas, hésitant toujours,
bien fébrile, à prendre dans ta petite main
les friandises des promeneurs...

Un grand écureuil tout roux
mort dans le fond du jardin
sous son arbre, l'oeil serein

©Pierre MIRONER

 
       

 

 

 

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30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 06:55


 

 


Il y a peu d'oiseaux dans ma cité.....qu'importe,
j'ai trouvé quelques plumes de pigeons ramiers
et je les ai fait glisser dans le blanc de mes cheveux
afin d'intégrer la tribu de mes indiennes merveilleuses

Elles tressent serrées leurs nattes pour de jolies oreilles
qui couvrent leurs épaules comme des cordelettes
Je m'efforce de ne pas tomber sous le charme
de leurs petits yeux sombres, noirs et noisette,
qui percent le Temps, et d'oublier le bleu de mes yeux

Elles ne scrutent ni le ciel ni les étoiles
attentives seulement à l'envolée céleste du Manitou,
qu'elles soignent avec douceur de leurs doigts calmes
et lorsque le Chef aux mille plumes de couleur
projette l'esprit des oiseaux vers les nuages,
elles se reposent sur leurs lauriers de servantes

Totem, fasse que le sommeil vienne me visiter
et que serein je retrouve le chemin de quelque chasteté.
Je n'ai pas d'autre ambition que de sucer
les doigts à taille égale de leurs petits pieds
nus et à l'éloquence animale.

________________________________________


Parfois j'obéis au rire enfantin d'une squaw
dont les seins purs n'ont pas encore allaité
Irrésistible, son regard est chargé de reproches
mais vêtue d'habits dorés, ses bracelets de prix
se rejoignent en musique à son poignet
annonçant les prochains présents de la nature humaine.

Mon cœur ni mes yeux de vieux trappeur
ne souffrent liés à son poteau de torture
et je suis surpris de ne verser qu'une larme minuscule.

 
©Pierre MIRONER

août 23         
 
 
 

 

 

 

 

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21 juillet 2023 5 21 /07 /juillet /2023 14:22



 
Je restais près du Gange à regarder les pèlerins aller et venir
Depuis les rues et les ruelles de la ville et du pays indien tout entier,
Je restais sur les ghâts, et les voyais s'approcher, chacun à son rythme
Depuis les rues des plaines, la jungle et le désert de sable chaud.
 
Issus de toutes les races, de toutes les tribus et de
toutes les castes, ils se dirigeaient vers le fleuve,
Venant de toutes les régions d'Asie et certains de l'Ouest lointain,
Et là, au bord du Gange, je regardais sous les rayons brûlants
Du soleil de l'Inde, des rois et des mendiants, capables
                                           du pire comme du meilleur.
 
Et là ! Je vis le jacquer aveugle rangé du côté du Rajah ;
Chacun se tenait, jugé non par le rang ou le pouvoir,
                                         mais par ses actes et ses choix,
Tous les hommes arrivaient chargés de leurs péchés,
                                          jusqu'aux berges du Gange
Pour y baigner dans ses saintes eaux leurs prières et celles
                                                             de leurs frères.
 
Sur les marches des ghâts je les vis issus des tribus de l'homme,
Sortis des villes et de la jungle, et des déserts de l'Est.
Coiffés d'un turban rouge ou d'un turban blanc, à mesure
                                                           que le flot coulait
Je les contemplais chacun en harmonie avec son frère,
                                  du plus important au plus modeste.
 
Les temples de grès se reflétaient malgré la brume lourde de chaleur,
La rivière miroitait à la manière des lames luisantes de l'Orient.
Quittant le ghât les pèlerins allèrent à la rencontre du fleuve sacré.
Je vis le Rajah sur son palanquin, et le prêtre dans son ombre.
 

©CLARK ASHTON SMITH, traduit par ©PIERRE MIRONER                  
 
 

 

 

 

 

 

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10 juin 2023 6 10 /06 /juin /2023 07:04

Mike Agliolo

 

            VIEUX MÉCHANT SUR TON DOS
            J'AI POSÉ  MON  ÉCRITOIRE


moi dépoitraillée, moi dotée de sombres ailes
                     Je suis la Mémoire
et je consigne, monstre infâme, mangeur d'enfants,
dans mes annales des enfers de flammes,
car je n'oublie ni la Chute de ROME ni Treblinka,
ni les serpents  d'Éden, ni la Saint Barthélémy.

 

Vieux méchant rouge comme loup affamé
agrippé à ta faux dentelée de janvier, la gueule
                      gluante de sang,
au moins tu peux me servir, valet odieux,
de support à mon plateau et à mon stylet
qui grave tes horreurs, tes misères, -Temps
                      bestial et meurtrier.

 

Oui, moi, dépoitraillée et même défaite jusqu'au nombril
grasse et pleine de bracelets à un euro d'or
je m'attache à rapporter par le menu toutes les affaires
                      de blanchiment d'argent,
les assassinats légaux et les empoisonnements d'abeilles,
Vieux méchant, - que la fortune et sa corne d'abondance

 

oublient ton existence, toi, l'horrible, un bras d'enfant
                      dans ta gueule de dragon ;
tes mains abjectes découpent la viande vierge pure
et ce toujours plus de sang nous fait dire :
                   « Ah, comme le temps passe... »

 

Moi, je suis l'Histoire, je suis l'Histoire inventée
                    par les hommes de bon sens,
par les Michelet, les Hérodote et les Césars divins,
et tout sera consigné, vieux Temps mauvais,
de tes camps d'extermination et de tes prisons
internationales aux tortures muettes.

 

Toutes les bombes, tous les avions explosés en plein vol,
toutes les escarmouches mortifères avec les fous tribaux,
tous les parricides, -toute la saleté du monde sera gravée
                     sur cuivre.
Car je suis la Mémoire du Monde,
                     celle que l'on dit universelle.

 

©Pierre MIRONER

 


 
       

 

 

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1 mai 2023 1 01 /05 /mai /2023 06:42


 

 


De la fleur d'oranger je devrais ressentir
les bienfaits. Fortifié dix-sept fois, le château
de René attend mon bon vouloir : c'est l'ardoise
qui séduit le regard. Je m'apprête à partir,
''Sans asile et sans nom''. Du passé coule l'eau
de mes nuits, viatique sirupeux de l'armoise.

Le rayon matinal allume en chaque ville
un vitrail ; voyageur pose ton lourd fardeau
La Loire échange son lys contre de l'oeillet
et demain tu verras l'Aragon, la Sicile :
le Bon Roi duc d'Anjou te fera le cadeau
d'une fleur d'oranger pour ton gros cœur douillet.

En chemin Laurette est venue à ta rencontre
conseillant : « Prudence est mère de sûreté »
Égarés, des faciès aux abois pleins de peur
ont voulu acheter près d'un feu ma montre,
des gitans parlant grec mais sans identité.
Partager leur alcool ne fit pas mon bonheur.

J'ai moitié moins de poids maintenant, paisible
je m'assois dans des trains, sensible au paysage.
Ne pas vagabonder, ni forcer des clôtures,
par chance, ces indiens ne m'ont pas pris pour cible !
Pour les passagers je suis un poète sage
la poche pourtant pleine de noix et de mûres.

Le filet de Sorgues paraissait épuisé
Les rigueurs de l'hiver l'auraient donc rétréci ?
Me voyant arriver l'Ennui s'est apaisé
La margelle du puits où sombre le souci
est déserte : Laure est sur le seuil de son logis
qui a toujours été hanté par la magie.

Je crains de prendre la Tarasque dans mes bras...
On dit qu'à Beaucaire, on trouverait sa maison.
Laure est bien de Noves et sa beauté inchangée
sur toute la région y répand son aura.
Divins les fils dorés de sa blonde toison,
de formules sa langue bifide est chargée.

©Pierre MIRONER

 
       

 

 

 

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