Que sont ces jours passés
dans la lumière
tant de vœux embrassés
claire prière
De pleines souffrances terrassées
hâve ruisseau
en parfums brisés
en morceaux
Que sont les jours blessés
à mon âme, la lisière
de ses chants encastrés
pierre fière
Aux baisers enflammés
qui émeuvent
reviennent les phrasés
de mon fleuve
Mes nielles nacrés
tes lèvres fières
et nos sangs mêlés
fleuve de lumière
Plus d’échos froissés
mon âme entière
a pris tes amours osés
douce prière
Il est un baiser suave tendre délice
Il est un baiser qui fait morsure
Il est un baiser comme brûlure
Il est un baiser qui écorche l’âme
Où l’ombre nous dévore
Il est un baiser dernier
Celui de la mort
Au clair matin du jour chargé de soleil sur mes plaines
Je regarde les cieux, souris, m’apprête, preste
Et je vais boire ailleurs les eaux de la fontaine
En soupirant vers qui me viendra de l'Est
Mon pays est de ceux où baignent les ambres
Aux désirs antiques venus d’inatteignables chambres
Il est un pays imaginaire, il est un pays, mon pays secret
Celui que j’habite en tout temps, seule, sans nul regret
~*~
Des orfèvres de là-bas cisèlent des légendes
Filets entremêlés aux parures les plus rares
Esquisses de trophées d'or, belles offrandes
Corbeilles fabuleuses où mon désir se pare
~*~
Voici venir celui qui surpasse les ors
Précieux à jamais, tellement désirable
J’incline vers lui, il porte des trésors
Depuis toujours j’en connais la fable
~*~
Je suis moite du parfum de vanille dont suintent mes paumes
Qu’à la seule idée il viendra, son navire chargé de présents
De livres, de cuivres et d'étoffes de tous les royaumes
Enfin, il sera là le conquérant, il sera là mon amant
~*~
Il embaumera des encens les plus rares
Et sur nos chairs enlacés là où l’âme bat
Ravissant, superbe, qu’à nul je ne le compare
Les étoiles et la lune seront témoins de nos ébats
~*~
Nous serons sans nul pareil ainsi sera notre alcôve
Dévoilant mon ventre ivoire et mes seins d’ambre
Unis dans un charmant ouvrage comme des fauves
Dans les tendres effluves de vanille et de gingembre
~*~
Que de délicatesse noble et de grâces jolies
Ferons bombance d’amandes et de miel vivifiant
La figue, la mandarine se feront au soleil de nuit
Ainsi triompheront nos plaisirs ardents
~*~
Mais la longue attente est amère à ma couche
Le désir brûle en mon ventre et mon sein
Que vienne le jour où il viendra y poser la bouche
Plaise aux dieux de ne me réserver un cruel destin
~*~
La rencontre de nous deux est exigeante au fil du temps
Une brume épaisse et floue le dérobe à ma face
Se dénouent mes cheveux en de longs flots rougeoyants
Sur mes épaules nues que seule la lune cette nuit embrasse
~*~
Vents d’Est et du Nord, soufflez vers ma couche
Conduisez mon cher amant dans mes draps de cannelle
Qu’il me couvre de son ombre et de sa bouche
En ces odeurs de nous que le désir emmêle
~*~
Mélange de rêveries aux odeurs de vanille et parfums exotiques
Rêveries nordiques pour pays chauds, pays des amants
Magnifique voyage aux odeurs portées par les vents antiques
J’y reviendrai encor car ils varient avec le temps
Partir pour le long été
Pendant que mûrit le fruit des attentes
Au fleuve de l'espoir sans fin
Pour enfin voir fleurir la rose du songe
Voyage dans la ouate des jours chauds
Où vient se reposer l'âme
Sur mes lèvres, l'espace du temps se rétrécit
Le passé, le présent, le futur, ne font qu'un
Qu'un seul mot dans ce hors temps : espoir
Les horizons se font superbes clartés
Soupirent aux infinis de la mer bleue
Sourient, complices, à la vie qui s'offre
Nul orage, nulle tempête ne viendra me troubler
J'y étancherai ma soif en une étreinte consentie
Plongerai mon corps dans l'immensité des eaux
Nagerai jusqu'à l'île du grand oiseau blanc
Là aux vagues d'écumes où s'arrête le temps
Là où le vent doux fait provisions de nuages
M'arrêter enfin le long de l'espoir
Jusqu'au bout de mon amour, de mon regard
M'y perdre jusqu'à l'horizon de mon âme
Me fondre dans les saisons de ma vie
Celles déjà venues à ma rencontre
Celles tant attendues qui viendront encor
Et le grand oiseau blanc me regardera
Il viendra vers moi, ses ailes grandes ouvertes
Il sera là, au rendez-vous du désir
M'enveloppera de son amour
Je m'allongerai avec lui sur les ailes de l'espoir
Au cœur de la plus belle saison, celle du songe
L’absence vide
Attendre sans plus rien attendre
Regarder le jour qui passe
Le temps qui fuit
Hier, j’étais petite
Je savourais la vie
La savoure plus encore
~*~
Présence
Elle porte ton nom
Le soleil joue à cache-cache
avec les nuages silencieux
qui se fondent avec l’oiseau
Des canards se font entendre au loin
Tout est vert, jaune et bleu
Autour de moi
Tout est lumière
~*~
Solitude nue
Indécente
Presque
Je viens briser le silence
j’en ai le désir
très fort
M’entendre écrire
M’écouter penser
M’écouter me taire
~*~
Aucun regret
Si ce n’est
Toi
et
L’absence
de tes lèvres
d’où ne viendra
plus
un mot tendre
Toi l’oiseau blessé
Que naîtra de toi
Si ce ne sont
Tes mots
Ceux que tu nous a laissés
~*~
Et tu es là
Absence
Tu te souviens
De l’île
Comme je me souviens
De tes sables
Où tu es enfoui
à jamais
~*~
Je prends soin de ma maison de mots
et leurs sens
Je les aime
comme tu les aimais
avec passion
~*~
Il faut qu’à la pierre luisante
de la marée basse
On se souvienne
Que l’on écoute chanter les mots
qui s’alignent
comme les vagues
qui remontent
remonteront
jusqu’à
marée haute
engloutiront la pierre
cracheront les mots sur la berge
pour que tu les lises
et
que tu te souviennes
d’où tu viens
où tu es
et
où tu vas
~*~
Écoute le vol de l’oiseau
il te guidera
le long du Fleuve
jusqu’à l’Atlantique
Tu y ramasseras les galets
pour en faire des statues
Tu les nommeras
de tes noms originels
tu t’y retrouveras
te reconnaîtras
~*~
Bien au delà du rêve
Tu verras la rose s’épanouir
Tu flotteras au-dessus des plaines
et des battures
En cherchant à atteindre l’horizon
que jamais tu n’atteindras
Mais tu atteindras la rive
Et la sente qui te conduira
En tes lieux
Nous tournons en rond
Autour de la terre
Depuis la nuit des temps
C’est la quête
Et les Gardiennes du Temple
T’ouvriront enfin leurs bras
S'il fallait que tu ne reviennes
Que je ne vois plus ton cher visage
Que je n'entende plus ta voix
Que plus jamais tu ne me prennes
Et s'il fallait
S'il fallait que les années pleuvent sur nous
Comme tornades, comme mer en furie
Que nous devenions autres
Ou avec le Temps
Seuls, que des vieillards grelottants
Et s'il fallait
S'il fallait que la Vie nous sépare
Mon amour, à jamais
Que nous rencontrions consolations
Auprès de l'autre, pour passer ce Temps
Et s'il fallait
Et s'il fallait, te rejoindrais-je dans cet Ailleurs
Dis-moi mon âme, dis-moi mon coeur !
L'Éternité, sans toi, me semble impossible
La Vie sur cette terre se fait lourdeur !
Et s'il fallait
Et s'il fallait que tu n'entendes pas
Que me languis de toi
Que mes yeux se font tristes
Que mon âme, va à la dérive des continents
Mon amour, mon amant
Et s'il fallait
S'il fallait que tu me reviennes
Que tu habites ma maison
Que je te sente là
En mon esprit, vivant
Et s'il fallait
Et s'il fallait que tu sois-là vraiment
Que nous foulions ce Chemin
Tous les deux, ensemble
Jusqu'à ce que les dieux nous rappellent à eux
Et s'il fallait
S'il fallait que nous deux on se vive enfin
Maintenant et à jamais
Et, dis-moi, s'il fallait
Comme nous serions heureux
Exaucés, nos vœux
Et s'il fallait
S'il fallait que le rêve ne soit permis
Comme ennuyeuses seraient nos vies
...Et s'il fallait...
Ode
* * *
Et s'il fallait que... Si...
Et si tout s'écroulait
autour de toi,
s'il fallait
être seule et toi
Et si le ciel est gris
un jour parfois,
il faut avoir la foi
Il faut voir derrière les nuages
les éclats d'or de lumières-soleils
Il faut voir après les orages
les promesses d'arc-en-ciel
S'il fallait que route
soit solitaire,
une marche-doute,
meurtrière...
Et si l'amère
te fait des misères,
il faut être prière
Il faut voir plus loin que chemin
à l'horizon des chagrins-malheurs
Il faut voir venir les rosées-matins
où se lève le bonheur
Et si l'ennui
saisissait ton esprit,
s'il fallait
vivre la nuit...
S'il fallait que la lune
ne soit qu'absence,
il faut être patience
Il faut voir à travers le voile
les diamants, éternelles étoiles.
Il faut voir dans la voie lactée
la voie vers l'amitié
Éloix
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Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...