À la nuit venue
Aux soirs de lunes bleues
Des étoiles en dentelles
Nous vous ferons d’autres bouquets d’étincelles
Pour oublier…
Au jardin de la mémoire
On a effacé le Temps
On a détruit l’Histoire
On a fait trop de mal à la Terre
Les Poètes des Origines se souviennent
Ils pleurent la beauté de la blondeur des chevaux
Montés par les femmes et les hommes des plaines
Survolés par les Anges de Chagall
La Poésie qu’ils ont semée à travers le Temps et les Pays
Ne périra pas, elle garde l’espoir des peuples…
Les Poètes ont la force du chêne, le cœur grand comme l’Univers…
Ils labourent les mots
Au rythme du battement des ailes des chevaux …
Et si tout recommençait
Et si l’été arrivait
Au lieu de se terminer
Serais-je plus heureuse
Je ne sais pas
Trois mois viennent de s’écouler
Le temps m’a glissé entre les mains
Comme ruban de soie
Il est temps de faire l’adieu
À mon fleuve, aux amis
Un autre départ se dessine
Un autre retour à la maison
Un autre automne qui se profile
Ici, il y a bien quatre saisons
Et par delà les hivers
Je penserai à mes étés
Regarderai les photos chères
De mon fleuve pour un temps abandonné
J’entourlouperai les anges
Pour qu’ils me portent à la saison
De mes humeurs seront vendanges
De grands bonheurs et de raisons
Et je quitte pendant qu’il fait encore beau temps
Pour garder jolis souvenirs
De ce pays que j’aime tant
Le soleil me rejoint pendant que j’écris, il me faut quitter parce que je commence à être éblouie. Une paix intérieure m’habite en ce moment même, la brise du fleuve vient jouer dans mes long cheveux de soie rouge… Je peux dire que je suis heureuse.
Photo : « Un petit matin frais à Trois-Pistoles » fin août 2005
Suite du 15 juillet
21 juillet
Petit Poème
Petit matin plein horizon
Les bleus et les turquoises de la mer
Des odeurs de fleurs sauvages
Les oiseaux de mer qui piaillent
Ce que la vie sent bon
Lorsqu’elle se fait belle
Sens-tu ces parfums de fraîcheur
Ce vent doux dans tes cheveux
Vois-tu dans mes yeux le bonheur
~*~
22 juillet
Je te raconterai
Je te raconterai maman et la rencontre de la magie
Lorsqu’elle prit ma petite main
Sous la mine du crayon sont apparus des chats, des chiens
J’avais deux ans, je me souviens de ces pages par le temps jaunies
Je te raconterai ma rencontre avec l’imaginaire
Dessiner au fusain tout ce qui m’inspirait
Les odeurs de l’atelier et la lumière
Qui ont dessinés mon destin et ma sphère
O ! Je ne te parlerai pas de ma prime adolescence
Je ne me souviens, je n’en ai tiré que silences
Le chaos, un trou noir, une chenille
À seize ans, je me suis réveillée papillon qui brille
Je te raconterai ma tendre enfance
Elle était belle et douce insouciance
J’en sens encore les parfums particuliers
Des bras aimants, du bonheur multiplié
Je te raconterai les succulents bleuets de Port-Joli
Je t’en ferai même des confitures
Je t’apporterai du miel de mes prairies
Promesses et gages d’un heureux futur
Je te raconterai mes rêves les plus fous
Ceux qui se sont réalisés, ceux à venir
Je n’ai nul regret, même pas celui de vieillir
Un jour prochain, de moi, tu sauras tout
Que de songes magnifiques enfouis
Me reviennent dans mes nuits
Me tiennent en éveil jusqu’à l’aube
Généreuse est la vie, ils chassent l’ennui
Je te raconterai tous mes secrets
Ils y en a des beaux, il y en a des laids
Du temps – que je béni – j’ai beaucoup appris
Aucun leurre ne viendra plus troubler ma vie
Tu sauras de moi, plus que je n’en sais
Tu défileras le tissus de mes années
Tu découvriras de la trame et la chaîne, le lien
Tu y trouveras un fil solide pour retisser nos demains
Je t’écouterai me raconter ce qui te hante
Les morsures que la vie t’a apportées
Ton cœur ne saignera plus devant la méchante
Comme l’oiseau de nuit, tu deviendras léger
Je te raconterai mes belles aventures
Nous filerons ensemble vers une nouvelle liberté
Quand l’heure viendra, je te dirai où, quand, c’est sûr
Nous irons à la rencontre de notre destinée
Je te dirai quand, je te dirai où
Ensemble, nous serons toujours et partout !
Libellules bleues de nuit
Papillons aux couleurs chatoyantes
Sous les reflets de la lune
Mouches à feu
Lumineuses fées
M’accompagnent dans les nuits mon été
Les flots de mon grand Fleuve
Se jettent heureux dans l’océan
Et avec eux, je cours vers toi
Mon bel amour de toutes les saisons
Les secrets se révèlent
Les pensées, ourdies
Dans les dédales de l’été caniculaire
Tout en moi s’engourdit
Tout attend
Prémices de changements
Sera-t-il doux le temps des moissons ?
~*~
19 juillet
Tes petits mots polissons
Tes bisous dans mon cou
Me donnent des frissons
Partout, partout, partout
L’amour que tu me portes
Me porte aussi
Sans toi mon âme serait à la flotte
À la dérive de l’ennui
Même ici, les pieds dans le Fleuve
Devant toute cette Beauté
Je serais en peine, une veuve
Ce qu’il est bon d’être aimée
Sur ta moto, tu m’emportes
Dans tes bras aussi
La Déesse et les dieux nous ouvrent la porte
Des amants, le ciel de lit
Ton sourire me charme
Ta voix aussi
Lorsque tu chantes ou déclames
Les Leclerc, Brassens, tes mots pour moi, je suis ravie
Quel bonheur ce jour de te dire tout ça
Assise dehors, sous les arbres, à l’ombre
La brise du Fleuve et dans mon cœur, toi
Je t’aime, du lever du soleil à la pénombre
Ce matin, j’étais dehors à cinq heures, seule en compagnie du soleil levant sur le grand champ où les chevaux au loin courraient dans leur enclos et aussi en compagnie des diverses espèces d’oiseaux qui gazouillaient chacun dans son langage. La verdure du lieu, la paix qui s’en dégage, les fleurs et surtout, le silence dans toute sa grandeur. Il fera chaud aujourd’hui, 29° annoncé. Ma première pensée a été pour toi, cher ami : « Il ne faut pas que j’oublie son anniversaire demain. »
À cette heure, ne pouvant sortir mon portable à cause du bruit d’ouverture qui aurait réveillé tout le monde, j’ai donc décidé de prendre papier et crayon et de t’écrire pendant ce moment de grâce que je vivais.
Je t’écris tout ce que j’ai écrit à cette heure, sans rien retirer puisque c’était une pensée pure, étant à peine sortie du sommeil, spontanée et vraie.
En pensée, je revois ta photo, celle que tu m’as fait le plaisir de me donner, photo que j’ai souvent regardée, souvent… Je revois ton beau visage, tes cheveux blancs bien ordonnés et tes yeux, tes yeux d’une telle douceur, d’une telle profondeur, d’une telle bonté et à la fois, tes yeux qui me racontent tant de choses, une vie, une histoire, la tienne…
Devant l’adversité, tu as tenu le cap autant que tu as pu. Faisant de fausses manœuvres par moments, tu t’es égaré, comme nous toutes et tous. Avec des efforts soutenus, une foi authentique et qui est tienne, tu as su redresser la barre et retrouver ton chemin, pas nécessairement « le bon » aux yeux de certains, mais le tien et c’est ce qui importe dans la quête de chacun. Toujours retrouver son chemin à soi, car personne ne marche le même long chemin même s’il y croise parfois d’autres chercheurs, pèlerins de la vie. Sauf exception, s’étant égarés sur le tien n’y sont pas restés… Les autres ont fait, font et feront un bout de route ou une longue route avec toi, t’apportaient, t'apportent et t’apporteront beaucoup comme tu leur apportais, apportes et apporteras autant, prenant ensemble un raccourci jusqu’à la croisée où les chemins se sont séparés, se séparent, sépareront. Non sans peine, non sans douleur, non sans souffrances mais avec aussi la certitude que ce raccourci n’aura pas été vain.
Il faut rester humble devant les leçons que la vie nous offre, c’est le long apprentissage des autres et de soi à travers l’expérience. Celui ou celle qui n’apprend plus rien est un être errant. Je ne m’inquiète donc pas pour toi mon ami, toi qui souris à l’oiseau, qui t’émeus devant la fleur. Tu es un être tellement grand pour moi, je profite de ce jour anniversaire pour te dire combien tu me consoles de tant de choses quand je vois cet homme qui n’a pas oublié son enfant en soi. Merci encore d’être tel que tu es !
Sous ce ciel bleu sans nuages, devant cette végétation grandiose nourrie par mon non moins grandiose Fleuve, une légère brise venant du large vient me dire qu’elle t’apportera ma pensée de l’aurore où nous sommes seuls toi et moi en cet instant aux odeurs intemporelles de bonheur et de grâce infinie.
Bon Anniversaire !
Je t'embrasse bien fort !
~*~
5 juillet
~*~
Dans la ronde sans fin de l’immense univers
Le soleil est-il à jamais condamné à poursuivre sans cesse
L’insaisissable clarté de la lune ?
~*~
Je crois que savoir se tirer d’affaire c’est surtout avoir la capacité de se construire une solide base avec toutes les pierres que les autres nous jettent.
Lorsque jeune, je me disais qu'à chaque jour je posais une pierre, pour bâtir ma maison intérieur sur des bases solides. J’ai bâti ma maison intérieure, j’en suis à deux étages sûrement. Elle est solide. Je pose chaque jour les briques du troisième étage. Lorsqu’il sera complété, j’y poserai le toit. Alors, ma vie sera arrivée à son terme . Et je m’envolerai sur les ailes de l’éternité, retrouver tous ceux que j’aime.
~*~
Les amants
Dans l’attente de l’ultime rencontre
Les amants comptent les secondes
Que le temps lasse et passe !
Pays de légendes, pays magie
Terres vierges intérieures
Où des parfums inconnus embaument l’air
Pays de ciels lumineux
Où l’âme ravie d’expériences suaves
Fait gonfler le désir
Désir de l’autre, de la chair chaude Hyménée païenne de Beltane
Où la Déesse-Mère bénira l’union consacrée
Que vienne ce jour des réjouissances
De la jouissance
Seuls dans l’Île Sacrée
Les amants vont s’aimer.
~*~
14 juillet
Fête des français. Je viens de terminer de lire mon quatrième livre depuis le début de l'été. Que de belles heures passées à l'ombre des arbres, des odeurs d'iode ! Hier, pique-nique à Kamouraska, superbe journée. J'en ai rapporté de magnifiques photos. La nuit dernière, un orage impressionnant. Ce matin, vers cinq heures, les gens en tentes, du côté sud, étaient inondés et quittaient dans le chaos le plus complet. J'ai pris des photos.
~*~
Les fols été heureux s’achèvent
Le temps file
On se cherche
Ne se trouve pas
Pourquoi ces amours malheureuses
Pourquoi ces espoirs impossibles
Pourquoi la tristesse à la clef
Pourquoi le bonheur s’échappe comme un poisson
Dès qu’on le touche
~*~
15 juillet
De mon amour
Pendant que je longe la veine du Saint-Laurent
Moi, fille de la Terre
Je te respire avec le vent d’est
Qui vient mêler mes longs cheveux
Comme caresse
Aux parfums enivrants, aux vœux sacrés
Aux odeurs de serments
~*~ Pendant que je parcours mes terres intérieures
Moi, fille du Pays
Je reviens te parler de mon amour
Celui qui n’a pas encore labouré mon champ
Fait pousser le grain de sénevé
Et récolté la moisson de mes étés
Il n’a pas encore parcouru mes plaines
Mon amour
Il est parti dans ses terres intimes
Se retrouver après un long voyage au loin, très loin
Là où on ne revient qu’à peine
Là où seul le fort revient
Celui qui croit
Il m’a fait signe de la main
Il arrivera bientôt
Sur les ailes d’un poème
Des mots qui sauvent et consolent
Ceux de l’espérance et des promesses tenues
Après un long éternité d’épreuves et d’attentes
Je lui ouvrirai mes bras, l’envelopperai
Je lui ferai voir mon Pays
Mon île secrète et ses plages invitantes
Je le ferai s’asseoir sur le pic de mes falaises
Le conduirai jusqu’à l’infini de mon Fleuve
Voyage apaisant rempli de Beauté
Baume à l’âme et au corps
Il guérira, mon amour
Un grand vent du sud s’est levé sur Port-Joli. L’été arrive avec son cortège de vents chauds et rafraîchissants à la fois, comme douce brise.
Ce matin, levée tôt comme à mon habitude, je suis sortie respirer cet air sain, cet air qui sent bon les essences des arbres et les parfums des fleurs. Le soleil au rendez-vous de l’été me fait signe d’aller marcher dans le silence du vent de Port-Joli.
J’ai marché jusqu’au port. Le vent a arraché mon petit chapeau de toile. Après l’avoir attrapé, il m’aura fallu le tenir pour ne plus qu’il s’envole. Je me suis assise sur un banc du quai et j’ai laissé mon fleuve m’envahir jusqu’à l’âme. Douces retrouvailles. Perdue dans mes pensées, tu m’accompagnais, tu voyais tout ce que mes yeux intérieurs ressentaient.
Port-Joli t’accueille mon Frère
Comme mes bras t’accueilleront
Je suis ta Sœur Âme
Au rendez-vous des amours et des passions,
Fleurira alors
La Fleur de Lys du Pays
Sur les vagues du temps
En hors-temps… toi et moi
Peu de touristes en ce moment sont arrivés. Que moi, que toi, les amants du Fleuve et des Vents. Girouette des girouettes, Rose des Roses des vents…
Ils arriveront le vingt-quatre juin, les touristes… C’est le long congé de la Fête Nationale des Québécois. Ancienne Fête celtique où on brûle encore un grand feu de joie, le Feu de la St-Jean. Où il y aura un immense feu d’artifices et pas qu’ici à Port-Joli mais dans tout le Québec qui sera en feu et en liesse. Nous serons envahis de Québécois fiers et heureux de se fêter. Trois jours de congé, quatre même pour certains, cela marque le début de l’été. La Grande Fête païenne du Solstice.
Ce que j’aime ce pays, ce que je t’aime quand je sens tes odeurs se rendre à moi de partout, partout en mon âme, partout en mon corps !
Ce que j’aime ce coin de pays où je t’y cache en moi, où je te prends et t’envole au-dessus des vents du large pour que tu vois tout, que tu sentes tout, pour que tu m’aimes... Tu es mon pays intérieur. Tu es ma part cachée de mon Québec. Tu es mes origines et je t’aime.
Dis, tu l’entends ce vent dans les arbres ? Tu le vois ce Fleuve tant aimé ? Tu mesures l’immensité de ce pays, sa beauté, ses odeurs ? Elles sont pour toi, à toi, tu en fais partie puisque que suis habitée par toi.
25 juin
Tes bras me porteront-ils
Ton âme me soutiendra-t-elle
Ton corps au mien se soudera-t-il
Amants des temps immémoriaux
Sommes-nous ?
Depuis toujours je te connais
Depuis toujours je t’aime
Je t’ai reconnu dans tant de vies
Et encore dans celle-ci
Ma quête
~*~
27 juin
La vie coule doucement
Sur les vagues du Saint-Laurent
Loin de la rumeur
Loin de la clameur
Loin, si loin au pays du Fleuve-Mère
Là où la Vie prend sa Source
Là où les herbes ne sont point amères
Là où je pense à vous
Loin, si loin du temps et sa course
Pays magique où vous venez me voir en rêve
Où comme dans les Fêtes païennes
Nos corps, nos âmes se rejoignent
~*~
29 juin
Réflexion
Que ce soit rencontrer l’amitié, l’amour
Que ce soit rencontrer le visage du mensonge
Le visage du mal être et de la descente aux enfers
Rien ne fait différence
On fait toujours face à un humain
Il y a ceux que l’on garde
Que l’on chérit, que l’on protège
Il y a ceux qui passent
Il y a ceux qui blessent
Qui s’isolent pour mieux souffrir
Se consolant en se disant que ce sont les autres qui on tort
Ils se blessent en croyant blesser
L’autodestruction fait aussi partie de l’humain
Le grand nombre y échappe
Collectivement cependant, ne sommes-nous pas autodestructeurs ?
~*~
Autre réflexion
Pourquoi aucune déchirure par la brisure ?
Parce que je sais ne pouvoir sauver le monde malgré lui ?
Parce qu’un sentiment est apparu : la pitié
Oh ! pas l’indifférence ou l’oubli mais la pitié
Le dernier sentiment que je puisse avoir pour un humain…
Froide, je reste froide et j’observe la folie à l’état pur
Leçon de vie
Il faut d’abord s’aimer pour aimer les autres
On ne donne que ce que l’on a
Autre leçon de vie
Il ne faut pas s’abandonner trop tôt à une relation
Qu’elle soit amicale ou amoureuse
Le risque est de se faire vampiriser
Et se faire jeter à la première contrariété.
Mais il faut tout de même vivre, et vivre c'est risquer...
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...