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4 juin 2018 1 04 /06 /juin /2018 06:36

 

 

 

 

A Montfaucon, les cordes s’agitent de plus
en    plus   frénétiquement   au   bout    des
potences taillées   dans   le   bois   d’arbres
suppliciés. Des têtes  glissent   d’entre   les
nœuds desserés.
 
       Prométhée, pourquoi te sauves-tu ?
 
Chancelants, nos frères humains transis et
occis 1  déploient  leur carcasse  blanchie
parle temps. Les mains parcheminées aux
longues, trop longues phalanges ivoirines
se cherchent, se tendent.
 
                       Pour quel accueil ?  

 

©Nicole Hardouin.
Extrait du recueil « Prométhée, nuits et chimères » aux éditions de l’Atlantique, collection Phoibos.




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[1] Villon


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21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 06:32
dessin de Anna RAZUMOVSKAYA

 

 
 
 
D’une meute déguenillée surgissent deux
Gitanes, chevelure écarlate, reins cambrés.
Elles se déhanchent sous leur futaine
Effilochée.
 
La trame du tissu laisse deviner l’ambre
D’une cuisse, l’ébène d’un sein, une toison
Bouclée, un corps venimeux de beauté.
 
Soleils noirs
 
©Nicole Hardouin.
Extrait du recueil « Prométhée, nuits et chimères » aux éditions de l’Atlantique, collection Phoibos.




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30 avril 2018 1 30 /04 /avril /2018 03:58
Image extraite du merveilleux film « Le peuple migrateur »
 
 
 
 
Entre nuages et étoiles 
s'avance un flux hiératique
 
silence
délivré de sa cote de maille
 
silence 
aux milles mots
qui se liquéfient
 
mon silence
coule, s'écoule 
 
libéré d'un baillon 
de ronces, de feu, d'épines
 
il s'enroule, se déroule 
entre les vols d'oies sauvages
 
opulence d'un monde retrouvé
cri mutique 
dans le devenir d'une comète
M'entends-tu ?
 
©Nicole Hardouin




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16 avril 2018 1 16 /04 /avril /2018 06:21
Licorne blanche ©its-kat-yo

 

 

 

 

 

Je ne suis pas prête à les suivre. Tout se brouille : vraisemblance, mirages se mêlent. J’hésite mais puisque tout songe a une réalité,* entrons dans le cercle.
 
Brumes et soleil noir laissent émerger des estuaires d’où jaillissent les mondes mystérieux et fugaces.
Passe une licorne : elle tire un corps en transe vers une chambre de légendes.
Ouverts, les labyrinthes exhibent leurs dédales, Ariane rembobine ses fils de soie.
 
Les dieux ont faim.
 
©Nicole Hardouin.
Extrait du recueil « Prométhée, nuits et chimères » aux éditions de l’Atlantique, collection Phoibos.




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2 avril 2018 1 02 /04 /avril /2018 06:23

 

 

 

 

 

Je suis grappe au pressoir de vos tensions
Alcool en devenir.
 
Le feu vendange la nuit
j'assemble les ténèbres
les chimères naissent et raient le miroir.
 
J’arrive.  
 
©Nicole Hardouin.
 
Extrait du recueil « Fontaines carnivores » diffusion : Libraire Galerie Racine




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19 mars 2018 1 19 /03 /mars /2018 07:40

 

 

 

 

La nuit boit la salive du temps
Sur les lèvres
De la blessure minérale.

                      ...

Hordes d'images
Galop dans les sillons de l'âme
Couleurs fugitives
Blancheur nocturne
Souches à vif
Miettes dans le déferlement du mot
Draperie rouge sur les rides de l'eau

                      Rien
Si peu
Un tremblement

Juste la pâture du vent.
 
©Nicole Hardouin
 
Extrait du recueil Les portiques du vent, éditions L'Harmattan, Paris, 2003




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5 mars 2018 1 05 /03 /mars /2018 05:53
Aquarelle de Jeanne Champel Grenier


 

 

Je cherche le bleu du  matin initial ; ce bleu de sauge et d’ardoise qui contient l’écho du devenir et le frisson de la première rosée.
 
Ce bleu léger du premier vent encore lié au feu, ce bleu, manteau des ombres, celles qui hésitent entre lumières et ténèbres.
 
L’impatience du devenir dans les frissons de ma peau, je tremble à l’orée du mirage.
 
Des réminiscences effrangées glissent dans la mantille du soir, l’imaginaire galope au cœur des interdits, j’embroche les chimères, l’instant vacille.
 
Dame des tempêtes, je bois la salive des étoiles, glisse pour nourrir les songes et faire jouir les dragons.
 
Déesse triomphante à la féminité tellurique je remplis l’espace ruisselante d’eau lustrale.
 
Je suis la voluptueuse enroulée dans des soies vénéneuses.
 
©Nicole Hardouin
 
 
 

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19 février 2018 1 19 /02 /février /2018 05:14
La Danse du Sabbat. Paris 1870.

 

 

 

 

 
Conquérantes, les peurs ancestrales se nourrissent de fantasmes.
 
C’est l’heure du chahut.
 
Sorcières aux ongles griffus et nymphes aux chairs lisses sortent des arbres creux pour jouer avec la morsure des flammes. Les pointes brunes de leurs seins, attirent un épervier. Gourmande fixité de son regard.
 
Le sabbat piétine, dresse des tréteaux, sort ses chaudrons, jongle avec les roues du silence.
Soumis depuis longtemps à la loi de l’errance, les esprits nouent des alliances avec le charnel. Ils osent l’interdit. Illicites accouplements.
 
                                                      Transgression.
 
 ©Nicole Hardouin.
Extrait du recueil « Prométhée, nuits et chimères » aux éditions de l’Atlantique, collection Phoibos




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5 février 2018 1 05 /02 /février /2018 05:27
Tableau de Gérard Bouilly

 

 

 

 

 Sur le versant de mon corps,
                                 Ton profil rougeoie comme la morsure de Vulcain.
                                 Je suis une coulée de lave.

                         Sur le fil de mes nuits,
                                 Ton intonation s'étire comme un feu de brousse.
                                 Je suis une savane.

                        Sur le miroir opaque,
                                 Ton rire déchire comme un coup de griffe.
     
                                 Je suis une cicatrice.
 
©Nicole Hardouin
 
Extrait du recueil « Une chevelure de pluie pour horizon », éditions St-Germain-des-Prés, Paris
 
Source : https://nicolehardouin.weebly.com/poegravemes.html  
 
 
 
 

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29 janvier 2018 1 29 /01 /janvier /2018 07:47
Je tiens à remercier Nicole pour cette magnifique recension. Ô combien il est touchant d’être aussi bien compris, aussi bien décrit ! C’est vraiment très émouvant d’être aussi bien, aussi justement, percé à jour. Nicole a su entrer dans l’âme du poète... Jean Dornac
 

 

 

GRAINS DE VIE
JEAN DORNAC
 
Préface de Michel Bénard
 
Éditions les Poètes français, 4e trimestre 2017

 

Dans la tempête le poète louvoie, avec pour compagnes des vagues qui le font trembler, il tangue sur les franges du quotidien, il hésite, se retourne, Ô cruel destin / qui fait de l’amour / une pénible servitude. Il fait front sur le reflux de son ouragan intérieur, qu’il remaille pour en faire un enclos : laisse-moi me reposer près de ton âme / berce-moi de ton rire joyeux. Dans les jours déchus, funambule sur des lignes d’espoir, il essaie de trouver une plage plus sereine : Au long des routes et du hasard / j’ai entrevu des portraits / que mon âme refoulait… que ton visage de tendresse / m’enveloppe au plus tendre de ton cɶur.
 
Seul, il avance quels que soient les naufrages, les brûlures, les morsures de la solitude : rude compagne / qui s’accroche en rageuse harpie / me rappelant sans cesse / que la fin est proche,  avec parfois l’œil rivé sur un phare lointain qui clignote : quelques braises pour éclairer la nuit du cœur / Ô femme, tu n’es jamais loin / de son encre et ses désirs / toujours, tu es présente / dans les recoins de mon âme.
 
Dornac est un exilé du bonheur : Que je sois mort ou vivant / qu’importe au demeurant ? /mais je crie mon désespoir / d’avoir déjà perdu …les délices du possible.
 
Il vit avec ses cicatrices. Flux, reflux des brisures sur ses sentes grises, illuminées parfois, comme ici dans ce recueil, par les éclats de lumière de la poétesse, peintre Ode. Les couleurs de ces illustrations éclairent les espoirs calcinés mais s’associent aussi aux souvenirs d’enfance si vivaces qui lui tiennent encore lieu de compagnons, de chemin de vie : nostalgie d’une époque douce / où ma petite cuillère / suffisait à mon bonheur.
 
Ces grains de vie déposés en grande partie par la grand-mère du poète sont l’humus où a pulsé la germination de son être Tu as guidé les jours et les ans / de ma plus tendre enfance : tu as fait de moi / ce que je suis /ta vie était mon bonheur. C’est pourquoi, avec une immense reconnaissance, l’auteur a dédié ce recueil à sa chère grand-mère : A ma grand-mère Marie, qui m’a ouvert à l’amour sans frontière et dont l’image reste gravée dans mon cœuret mon esprit.
 
Dornac, avec des mots qui trouent les ronces, ne voudrait offrir que l’églantine, la violette, la rose sans les épines : les poètes font l’amour avec la beauté /  tutoient les dieuxfrêles membranes sous les tourments / les souffrances et les douleurs. Ses textes tracent un vibrant sillon de sensibilité : mais qui donc a le pouvoir / de faire taire le vent ?
 
Le poète croit encore, aux creux de ses nuits d’encre, aux murs d’aube, ceux qui affichent des alphabets d’or aux courbures d’ancolie et de chairs vives, à ces épitres où se tissent les chimères qui font vivre et aux sourires, tulles légers sur ses meurtrissures, vagabondage d’Éros à l’ombre des ombres.
 
Entre silence et tremblement, à la racine des orties, Dornac trace, sans cesse, sur sa page blanche les petits riens de l’enfance qui façonnent l’homme, enroule les lettres dans la promesse des nuages et l’odeur des songes brûlés, dessine les syllabes, lianes noires pour une prière : lorsque mon jour arrivera / que la nuit tombera sur mes yeux /…ne m’enfermez pas dans une caisse…que l’essence de mon être / s’envole vers le ciel. Dans la tissure de ses lignes se dessine le début et la fin du cri.
 
En refermant ces Grains de Vie, nous repensons aux lignes de Paul Éluard : je suis au bras des ombres / je suis au bas des ombres / et les ombres m’attendent. Pour le plaisir des lecteurs puissent-elles attendre longtemps.
 
Jean Dornac a créé et gère le site : couleurs poésie 2 où se retrouvent peintres et poètes, on peut aussi le retrouver sur son blog twitter.
 
©Nicole Hardouin

 

* * * * *

 

La maison d’édition ne s’occupant pas de l’envoi des recueils, tout passe par les auteurs. Par conséquent, vous pouvez vous procurer mon recueil en m’écrivant à cette adresse mail : jdornac@gmail.com
Ou en m’écrivant, (pour mes abonnés), en courrier privé sur twitter
Ou encore en message privé sur ma page Facebook
 
N’hésitez pas à m’en faire la demande, je vous expliquerai la marche à suivre dans ces échanges privés.
 
Le prix du recueil est de 15 € en ajoutant :
5,20 € de frais de port pour la France
6 € pour la Suisse et la Belgique
6,50 € pour le Canada
Recension « Grains de vie » de Jean Dornac par Nicole Hardouin
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