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24 juillet 2019 3 24 /07 /juillet /2019 07:16

 

 

 

Le bûcheron marque la première entaille

un frisson parcourt le corps crevassé mais altier

doucement je t’étreins

caresse tes cicatrices veinées de lierre

mes lèvres s’attardent sur ton écorce

tu veux vivre encore

dialoguer avec l’oiseau et la source

te taire avec la nuit et la pluie

mais déjà autour de toi se dresse la potence

tout ce que vent et feu t’ont conté

tu le sais dans ta chair

agressive la scie approche

dans le soleil levant

je t’ai vu pleurer des larmes d’or

je t’aimais.  
 


 

©Nicole Hardouin.
 

 


 
 


 

 

 

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20 juillet 2019 6 20 /07 /juillet /2019 06:28

 

 

Liminaire Claude Luezior

   Éditions France Libris 2019

 

Quatre mains sur le clavier de l’amitié et accords : naissent des mouvements. Allegro, andante, scherzo se conjuguent, s’entrecroisent en parfaite harmonie. Ils s’encerclent, chassent les échos des cicatrices hivernales, cheminent dans les litanies du crépusculeet les oraisons solaires, ils sont possédés par le feu ses tenailles, ses images, ses espoirs : songe à tous ceux qui t’aiment.

De leur alliance naît la beauté, beauté de l’instant qui,  très tôt, va te happer : lumière enfouie dans les strates du cœur, pliures où se calent l’encrier et la palette.

Les deux auteurs offrent, avec Convergence, un concert où les notes sont des buissons de mots, traits, couleurs. Écrire pour sentir fleurir l’air… / pour tenir son feu en vie.

Tournent les fuseaux, danse l’humour : j’ai toujours été fasciné par les miroirs / surtout celui du fleuve, un peu comme Ulysse. Se dentelle le silence qui est espoir du soir au fil du désir, pulse l’originalité lorsque un bon artiste inspiré / passe ses idées au chalumeau. Parfois un pleur d’étoile ponce le marbre de la nuit, la nostalgie s’enroule dans un galop de pluie et le vent ne chante plus que notre émoi.

Voyage intersidéral, intersidérant pour chasser nuages, orages, ombres, pour se désaltérer dans la luminosité des dessins et la richesse  des mots.

Les phrases, comme des oiseaux multicolores, chantent, s’égosillent, les heures s’affolent, vacillent laissant aux épines du temps…./ des baies de jais et de rubis.

À l’endroit, à l’envers, les mots vont, viennent, cœur et pensées sont à nus.

Les pages se tournent à s’en rendre fou, à s’en rendre sage, houles contre vagues, flux et reflux mêlés sur la grève du papier. Mots réverbères pour éclairer les souvenirs, mots calices pour offertoire débordant de vie où les algues font la prière, mots au goût de sel, nostalgie, mots de pluie pour trouver l’eau dans les déserts du cœur, communion du silence dans les mains du mystère. Mots de vie : quatre enfants pars seconde / et dire que parfois on se sent seul, mots du rire : Ah, je vous le dis : ça me maroufle  / les pantoufles. S’entrecroisent les premiers pleurs de l’enfance et la main de grand-père qui est une plage de chair, le souvenir des disparus, quand je ferme les yeux …/ j’entends ta voix.

Textes et dessins se répondent, lucioles au visage d’encre, la flamme est prêt à bondir dans l’éventail d’écorces bleues car les oiseaux chantent en bleu / ils ont gardé leurs ombres marines. Ce recueil est un glissement, un espoir, un apaisement, dans une bourrasque d’ambre, une arche aérienne pour tous les hommes / en quête de transcendance.

Sans être ni eau ni nuit, dans des flambées de sarments / serments, le lecteur s’insinue dans la fissure de l’entre-ciel pour retenir les arabesques du souffle des deux auteurs.

Avec eux plus besoin d’acheter compléments alimentaires, vitamines, finis les cachets et ampoules dynamisantes, Convergence est un nouveau médicament, à faire breveter, rude concurrence pour la pharmacopée.

Ce recueil, à lui seul, est vivifiant, revigorant, à  consommer sans modération, aucun effet secondaire, hors le bonheur de la lecture, l’écoute du regard.

Convergence se referme pour s’ouvrir sur une arche luminescente où la sève, issue d’invisibles racines, ruisselle et dessine le visage de la beauté. Alors  dans une explosion d’étincelles s’installe le rêve : Jeanne Champel Grenier et Louis Delorme nous en donnent les clés.                         

Nicole Hardouin                                    

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1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 06:45
Photo J.Dornac

 

 

 

 

A la pointe du ressac

la mer ne lance plus ses jupons d’écume

pour faire l’amour avec le goéland

rageuse, la houle écharde les rocs

balafrés d’écume

le râle du minéral mutilé

s’élargit en sombres elébores

pour célébrer au fond d’une grotte

la messe des gisants

sur la grève rôdent des odeurs d’encens

les galets patinés entonnent

le requiem marin

taciturnes les caravelles s’ensouchent dans le sable

secrètes liturgies pour oraisons marines.  
 


 

©Nicole Hardouin.
 

 


 
 


 

 

 

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9 juin 2019 7 09 /06 /juin /2019 06:20
© Photography by KO / Shutterstock

 

 

 

 

 

Dans des obliques d’encre et de lumière

d’invisibles sentes conduisent à un temple

seuls, nous en possédons le sésame

là, les ombres se drapent de palmes et de flammes

cristal de l’étonnement

je délie vos entrelacs

vos caresses cassent mes barreaux

elles ont la douceur des cernes autour des songes

alliance qui ne demande qu’à être fondue

dans des accords d’aube

deux érotismes se tressent dans le feutre du silence

gourmandises de gémissements

affolement du vent

Éros maraude dans le répertoire des désirs

marées des corps

hurler dans la tension d’une subtile lenteur

ivresse à portée de chair

exaspérer la soif jusqu’au manque

aller plus loin

banquet de la folie

semeur d’arcs en ciel

penchée sur votre palette

je me déploie dans vos couleurs

flux

la mer recule

j’écris votre nom sur le sable.  
 


 

©Nicole Hardouin.
 

 


 
 


 

 

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16 mai 2019 4 16 /05 /mai /2019 06:50

 

 


Mains moites de brume
désirée, désirante
inconnue, reconnue
les lucioles dansent entre nos ombres
ajustement des accords
au cristal du regard
battement de cils
aurore boréale
rosace encerclée du plomb de l’absence
du cristal de l’étonnement
sourcière- sorcière
dans de vagabondes broussailles
émoi des corps et des âmes
avoir encore au creux de ma peau
au large du cœur
vos élans d’homme
votre lente montée dans l’ailleurs
à la lisière du dedans, du dehors
aimer encore plus loin, encore plus près
encore plus grave
encore plus aigu
chair à chair
dans des carrières de lune
sur des résilles de peau
landes où palpitent les braises dérobées
belle Ferronnière,
femme pyromane
lenteur et vitesse
d’un péché capiteux
dernier pari pascalien  
 

©Nicole Hardouin.
 

 


 
 

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24 avril 2019 3 24 /04 /avril /2019 06:33
Le Rêve – Salvador Dali

 

 

 

 

Une plainte  enserre  l’épaule   de  la  folie.

Eros et Thanatos rôdent autour des racines

du ciel.  Mon   étoffe  tremble,  des  éclairs

naissent    sur    mes    paupières.    Vais-je

participer à cet office des ténèbres ?

J’entends ses psalmodies qui montent dans

la   nuit.  Elles   viennent   de  cette   masse

obscure qui se profile, devant nous.

 

Viens, Prométhée, avançons-nous à pas de

Chartreux.  

 

©Nicole Hardouin.

 

 

Extrait du recueil « Prométhée, nuits et chimères » aux éditions de l’Atlantique, collection Phoibos.

 

 

 

 

 

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2 mars 2019 6 02 /03 /mars /2019 07:39

 

 

 

 

Dans l’arpent de bleu que je vous avais offert

poussent aujourd'hui

des tulipes noires sur un dallage gelé

votre corps, cage de résonances, est devenu marbre lointain

le roncier des cendres flambe sur un sillage de buée

 

je suis une oraison sans lèvres.  

 

©Nicole Hardouin.

 

 

 

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9 février 2019 6 09 /02 /février /2019 06:46

 

 

 

 

Demande ton chemin aux bourgeons

ils viennent de si loin

économise le dire des roses,

recueille la brise sur leurs pétales

interroge le battement d'ailes du rossignol

il connaît tous les secrets de l'aurore

déchiffre le paraphe de la nuit

juste pour comprendre l'identité des étoiles

enlace l'ombre des loups,

pour effacer ton passage.

accompagne le silence,

il chemine vers un infini à partager.

 

©Nicole Hardouin.

 

 

 

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24 janvier 2019 4 24 /01 /janvier /2019 07:37

 

 

 

Passeur de l'impalpable

sculpteur de l'invisible

voleur de mes feux

mendiant de l'indicible

tu m'as fait rêver d'une alchimie où les mots se transmuent en eau vive

J'ai soif.  

 

©Nicole Hardouin.

 

 

 

 

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6 janvier 2019 7 06 /01 /janvier /2019 07:11
Salvator Rosa (Naples, 1615 – Rome, 1673),
Scène de sorcellerie, c.1646

 

 

 

 

 

Dans les métamorphoses dépravées du

cauchemar, les sorcières boivent la salive

des astres et la semence des pendus :

sources matricielles, sources coupables.

 

C’est une nuit où brasillent les liturgies

païennes, une nuit à tire-d’aile pour hibou

égaré. Une nuit sans balise, sans foi, où se

renversent les enluminures des Bibles, où

s’offrent des Dames Blanches sur

d’orgiaques autels.

 

Et si elles cheminaient vers un chemin

d’amour impossible ?  

 

©Nicole Hardouin.

 

Extrait du recueil « Prométhée, nuits et chimères » aux éditions de l’Atlantique, collection Phoibos.

 

 

 

 

 

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