http://www.pentaradiaire.com/blog/index.php?2008/03/19/19-bougainvilliers-roses-a-cuba-flore-de-cuba
Pour René Philoctète
Ces îles qui marchent René
Se souviennent-elles du jardin des regards mouillés
où le fier soleil d’été narguait les vasques de bougainvilliers
au contour des départs
Se souviennent-elles
des rives où nos rêves s’époumonèrent
à déclamer bonheur
dans la profusion des émotions inexplorées
Des sensations de grand vent où nos âmes se brûlèrent
d’avoir couru sans cache-poussière
les flancs dépouillés
de nos quêtes insensées
Nos illusions de félicité
Ces îles qui marchent René
se souviennent-elles
de nos silences satinés valsant à tire-d’aile
dans la somnolence
de prunelles cheminant vaille que vaille
telles somnambules
à travers le tulle de nos
épanchements
Se souviennent-elles
du frisson de « la perle à nos lèvres accrochée » dans l’heure des confidences
déambulant pêle-mêle sous le halo intime
d’une lampe d’opaline
Nos débordements dans l’immédiateté de l’abondance
de nos frénésies intimes
Dis-moi René
Se souviennent-elles ces îles qui marchent
de l’adulte retrouvant les bonds impromptus du rire de l’enfance
dans le fugace moment d’absolue vérité
Moment indéfinissable
où les orients cristallisent le passage des courtisans de l’aube
Prose de gammes réconciliées des grandes orgues
Chant d’osmose et de liberté
Ces îles qui marchent René
Se souviennent-elles de la mémoire oubliée
© Marie Alice Théard
Au Pays du Soleil bleu, 1997.
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits