30 mars 2012
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07:28
© Berthe Morisot
A l'aube de mes sens, tu te fais vagabond,
Parcourant mes collines de ton désir fécond.
Comme un loup sauvageon, tu défriches mes marais,
Découvrant des savanes aux effluves secrets.
Tu rythmes ta marche à l'horloge de mon cœur,
Semant deçà-delà des myriades de douceur.
Tu avances prudemment sur mes chemins boisés
Pour ne pas effrayer mon soleil éveillé.
Tu chantes à mes fontaines des silences soyeux,
Buvant l'instant magique à la source de mes yeux.
Tu découvres un à un mes labyrinthes de lave,
Me rendant tour à tour maîtresse ou esclave.
Au zénith de mes sens, tu te fais aiguillon,
Dardant dans ma vallée le feu de tes rayons.
Tu embrases mes bois de ta chaleur de miel,
Butinant le pollen de mes fleurs charnelles.
Tu picores le blé de mes moissons d'amour,
Caressant les épis de mes soupirs velours.
Tu foudroies d'un éclair ma plaine la plus douce,
Usant de ta vigueur sans que rien ne l'émousse.
Tu fais naître le plaisir au fil de mes sentiers,
Musicien de ma peau aux arpèges enflammés.
Au silex de ma chair, tu inventes le feu,
Allumant mes forêts de tes brûlants aveux.
Au coucher de mes sens, tu te veux mon armure,
Veillant sur mon sommeil pour qu'il ne soit parjure.
Tes bras me sont auberge où je bois à la nuit,
Sombrant dans l'ivresse douce d'un plaisir infini.
Tu te fais lit d'azur où je rêve en couleurs,
Voguant sur l'air du temps vers l'Ile d'Accroche-cœur.
A ton souffle, je puise les mots que murmure ma bouche,
Inscrivant dans ton cou ma tendresse farouche.
Nos jambes qui se mêlent dessinent l'éternité.
Nos mains qui se cherchaient finissent par se trouver.
Nos sens dessus-dessous nous invitent à leur noce.
La table déjà se dresse pour le banquet d'Éros.
© Mahaut d’Ys
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Mahaut d'Ys
16 mars 2012
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08:32
© Gustave Courbet
Sur le fil de ses mots, j'avançais, funambule,
Jouant à caresser au gré de mes élans,
L'indicible promesse qui, jamais, ne recule,
De la vie qui renaît quand je le sens, vibrant.
En guise de balancier, je portais la musique
De sa voix qui chantait des sonates à mon cœur,
Rendant l'amour serein en ces moments magiques,
M'inventant des soupirs faits de mille douceurs.
Mon âme se mouvait aux flots de ses pensées,
Voguant sur l'océan de sa tendresse voilée,
Évitant les récifs que sèment sans nulle pitié
Toutes les vilenies qui peuvent nous séparer.
Je flottais en moi-même aux berges de la nuit,
Sur les vagues sucrées du miel de ses paroles,
Buvant à son écoute des zestes d'infini,
Quand nos cœurs emmêlés entamaient farandole.
Il me rendait légère, me vêtant de promesses,
Frissonnante de fièvre au feu de son discours.
Du rêve qui surgit, il était forteresse,
Bâtie sur le rivage de mon île d'amour.
Sa brise câline qui soufflait sur mes voiles
A doucement bercé mon corps qui s'endormait.
De l'azur de mes songes, il devenait l'Étoile,
Veillant sur mon voyage au pays de Morphée.
© Mahaut d’Ys
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Mahaut d'Ys
9 mars 2012
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08:05
© John William Waterhouse
Tu me fais océane, aux heures des flux marins,
Balayant de mes lames l'horizon de tes mots.
D'embruns chauds qui palpitent en écume de feu,
Mon eau se fait vague à l'âme de ta peau.
Tu me fais neige folle aux heures de tes hivers,
Déployant mes flocons sur ton cœur engourdi.
De bourrasques de cristal en tempête de chair,
Ma glace se fait flamme à l'aube de ta nuit.
Tu me fais rivière calme aux heures qui nous lient,
Coulant en gouttes d'or aux jardins des Hespérides.
De ma source qui te cherche au delta qui mûrit,
Mon cours se fait torrent à l'azur qui nous guide.
© Mahaut d’Ys
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Mahaut d'Ys
2 mars 2012
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07:46
© Isabella Poulenard
Je serai l'escarboucle du rouge de ton sang,
Parcourant tes vaisseaux, nourrissant ton printemps.
Pour me couler sans cesse à l'ombre de ta peau,
Là où la chair est reine, je bâtirai château.
Depuis l'aube des temps, je me serais mêlée
Au lait des étoiles, nectar d'immensité,
Savourant la magie d'un instant qui révèle
La douce mélancolie d'un bonheur qui te hèle.
Je me ferai corail pour qu'en mes flots marins,
Tu pêches des astéries aux regards de lutins.
Tu plongerais en moi, te noyant sans remords,
Au fond de mes abysses quand ma bouche te dévore.
Je serai chrysoprase pour t'habiller d'or jaune,
Scintillante au soleil qui caresse les faunes.
Je maquillerai ta vie d'un éclat de vermeil,
Revêtant d'organdi ton cœur quand tu sommeilles.
Pour réchauffer tes rêves à l'heure des grands frissons,
Je dessinerai sur toi des flammes en moissons.
Mes yeux te seraient jade pour orner de mon vert,
L'espace du moment où plus rien n'est frontière.
Balayant de mon souffle les orages, les saisons,
Je chercherai ta bouche pour y graver mon nom.
Au cristal de ta peau, tintera notre histoire.
L'amour fera vibrer la lune dans sa robe de moire.
Et je serai saphir éclairant tes espoirs
D'une lumière bleutée qui efface le noir.
Au ventre de mes cris, j'enchaînerai ton être,
Étouffant dans son œuf l'aigle noir du paraître.
Je tuerai sans répit et de toutes mes armes,
Les démons jalousie, calomnies qui font drame.
Je serai l'améthyste, t'offrant dans mon calice
Les chants de mon plaisir quand ton corps m'est délice.
Je serai tienne alors, assaillie de désir.
Ma chair qui chanterait ne serait qu'un soupir.
En pierre à jamais, je clamerai au monde
Que de l'éternité, tu m'as rendue féconde...
© Mahaut d'Ys
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