Dans la villa de nos voisins,
Il n’y a plus ni chiens ni chats.
Les animaux s’entendaient bien,
Contrairement à la légende,
Mais leurs maîtres sont séparés,
Partis chacun de leur côté.
Les jappements sont pour Madame
Et les miaulements pour Monsieur.
Fini le parc aux galopades,
Les troncs pour grimper aux oiseaux!
Les pauvres bêtes vont en ville
Dans des logements exigus…
En fin de compte, heureusement
Que ces gens n’avaient pas d’enfants.
Toute la maisonnée jadis
Fut éveillée en pleine nuit !
Mes yeux d’enfant paisible
Virent au ciel une féerie,
Des draperies ocres et roses,
De lourdes tentures cramoisies.
Le spectacle éternisait, funeste,
Ses rutilances de cinabre :
Braises froides aux franges de cendre
Qui présagèrent le temps des sabres.
Inscrits depuis toujours
Dans le labour des dieux,
Les sillons de nos vies
Plus ou moins allongés
Sont ouverts chaque jour
Aux éclairs de soleil
Et aux gemmes de pluie.
Les semences d’étoiles
S’y déposent la nuit
Pour des moissons diverses
Et parfois improbables…
Car la bénédiction
N’est pas offerte à tous !
Je viens d’apprendre le décès de Luce Péclard, le 2 juin 2022. Je veux lui rendre hommage, elle était une grand poète suisse, elle a reçu divers prix, mais surtout, pour moi, sans que nous ayons pu nous rencontrer, elle était devenue une amie que je publiais régulièrement. Tant qu’il me restera des textes d’elle, je la publierai encore et encore.
Je pense aussi à sa famille frappée par ce deuil et à tous ses amis, en Suisse, en France et ailleurs… (Jean Dornac)
Je rêve d’un moment perdu
Multiplié dans les journées,
Comme un espace entre les lignes
Où court le crayon salvateur,
Comme un silence entre les notes
Où peut fleurir la mélodie.
Les moments perdus tels des brèches
Perforant les emplois du temps
Et faisant s’effondrer les murs
Qui empêchent d’ouvrir les ailes !
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...