7 octobre 2011
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© Le concert champêtre – Le Titien
Si tu m’aimais encore,
Tu serais ma musique.
Je t’embrasserais là, sur les yeux, façon polka Chopin,
Je te caresserais aux sons appuyés et suaves de Schumann,
Je chanterais mon amour, ma joie de te sentir en moi, façon symphonies Beethoven,
Je t’aimerais dans tout tes accès d’impatience et de colère, Wagner,
Je te chuchoterais les mots Bach, tempérés, mélodiques,
mais aussi amoureux, tendres et romantiques,
De ceux qui se disent et surtout qu’on écoute,
Je t’envelopperais de la douceur Haendel pour t’envoûter Purcell,
Je t’adorerais, élégance Ravel.
Je te ferais découvrir la musique à mes sens qui découvre cet aveu,
Tu serais ma révolution, mon Internationale.
Tu m’emporterais dans mille tourbillons de java,
les yeux dans les yeux, corps contre corps.
Nous glisserions sur les arpèges Paganini,
Nous grimperions les marches de la volupté,
Toucher sensuel d’un bois de violon.
Fous de virtuosités,
De fougue déferlant en vagues puissantes,
Mer déchaînée, amour vertigineux,
Nous nous laisserions emporter par les notes.
Pause,
Dis, quand reviendras-tu ?
Mélancolie Barbara,
Spleen des saisons qui se succèdent dans la morosité.
Paname lumière reste pourtant merveilleuse par tous les temps.
Le sais-tu seulement ?
Je n’entends plus que Carmen,
Jalousie et séduction brisée,
Pourquoi Schubert a-t-il composé La jeune fille et la mort ?
Cet air glacial de perfection qui ne cesse de sonner à mes oreilles,
Valse mortelle de Gounod pour Roméo et Juliette.
L’Elégie de Fauré, lancinante, écorche mon amour déçu.
Ton silence tue ma musique.
J’en meurs.
© Dominique Dupuy
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Dominique Dupuy
8 septembre 2011
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http://miss-rihab-kech15.skyrock.com
Je vous hais,
Les élans du coeur sont sacrés,
Vous l'ignoriez donc ...
Les taire ? Comment ?
Portés par les mots,
Usés, romantiques,
Durs, épurés même ironiques,
Doux, sucrés ou acides,
Qu'importe, ils transportent l'âme,
Et la mènent à la mort.
Ultime de l'amour.
Pas chassés, sautillants,
Valse brillante ou triste.
L'amour en mouvement,
Attirance mortelle.
Le poète a raison,
Il n'y a pas d'amour heureux.
Il n'y a que des Belles Dames sans merci,
Des Laura sans Pétrarque,
Et plus de Juliette qu'on ne croit.
Femme moderne,
Désabusée des princes charmants,
Piégée dans le vide du désir d'être,
Femme, amante, maîtresse, mère,
Intelligente, cultivée, ambitieuse.
Misérablement amoureuse.
Quand l'indifférence abat sans pitié
Les transports du coeur.
Il n'y aura pas de Nous deux
Puisque vous ne m'entendez pas.
Il est vrai que pour vous,
Aucun élan du coeur n'est sacré.
Je vous hais.
© Dominique Dupuy
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Dominique Dupuy
12 août 2011
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© Le désespoir – Rodin ( © photo Insecula )
Ses rêves l’avaient avertie.
Mais elle n’en avait cure.
Mère Optimisme l’emportait alors
dans un tourbillon superficiel.
C’était sans compter sur sa pire ennemie.
Impossible à vaincre, insaisissable,
Miroir de la lâcheté, groupie de l’impudence,
L’indifférence faite homme apparut.
Alternant savamment longs silences
Subtils signes discrets et intimes,
Juste ce qu’il faut,
L’indifférent sut aussi jouer au naïf tolérant.
Mur inexpugnable toujours poli et froid.
Ils étaient faits pour se rencontrer ces deux-là.
Elle, pétrie de faiblesses et d’illusions,
S’échinait en mots, phrases et arabesques puérils.
Lui, s’en repaissait, se croyait fort,
Laissait faire et s’en amusait intérieurement.
Quelle extraordinaire chose que l’indifférence tout de même !
Puissante machine destructrice.
Force des cyniques, des puissants et des ambitieux.
Parfois des blessés de l’amour, il est vrai.
Il faudra qu’elle essaie un jour ...
© Dominique Dupuy
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Dominique Dupuy
15 juillet 2011
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http://unjourunephoto.hautetfort.com/archive/2007/06/index.html
Tous mes sens vers ton image,
Pour flotter un instant,
Et envahir mon corps
Qui s'enflamme.
Sublime sensation au creux du ventre,
Vide merveilleux qui me
Fait frissonner.
Mille couleurs explosent en moi,
Des bleus, roses, verts,
Violines, rouges même !
Emois, caresses,
Suavité de ta peau,
Respiration dense,
Nous emplissons nos poumons
Du souffle de la liberté.
Arcs de nos corps,
Plume frôlant nos envies,
Douceur de ta voix
Montant du plus profond
De ton corps.
Courbes, pointes saillantes,
Doigts qui se brusquent,
Se cherchent, s'immobilisent
à la recherche d'un moment précieux.
Tellement intense cette envie de toi.
Las ! seuls ton indifférence et mes rêves
Répondent à mes sens éperdus.
Songes et poésie ont quitté tes envies,
Comment se rencontrer ?
Pressé tu me bouscules,
Lassée, je recule.
Je te quitte vite.
Cœur en chamade
Comme disent les chansons à quat' sous.
Je n'y arriverai jamais.
Je ne parviens pas à te trouver.
Toi, tout en efficacité,
Moi, tout en sensibilité.
Tu es le touche-à-tout insatiable,
Je reste l'écorchée vive,
Accrochée à la vie.
Ballotée.
Quel vide que l'activité et l'action,
Quel gouffre.
N'être plus qu'un emploi du temps,
Sans poésie.
© Dominique Dupuy
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Dominique Dupuy
23 juin 2011
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http://www.labonnecopine.fr/article/Psycho/L-Anorexie-une-maladie-a-ne-pas-negliger_i598.html
A ma sœur
Elle a quarante ans aujourd'hui,
et tant d’années d'errance.
Corps filiforme,
Tout s'est inscrit dans ce corps décharné,
Quel passé lui a volé sa vie,
Quelle est cette douleur qu’elle s'oblige à porter.
Est-ce un secret de famille jamais divulgué.
Peut-être une histoire qu'elle a construite
dans la dévastation de ses pensées malades.
Tant de mystères autour de ce corps
qui ne la porte plus.
Jamais femme ne pourra éclore.
Il faudrait ce petit quelque chose,
Celui qui détourne les yeux d'un homme au coin d'une rue.
Oh, ce mal-être,
Comme une origine qui échoue à percer le jour,
Comme mille vies qui envahissent son âme,
sans qu'elle ne parvienne à choisir, jamais.
Tout cela l'emporte dans une folie,
De celle que personne ne peut comprendre.
Alors, ne lui reste que ce contrôle
qu'elle exerce sur ce corps qu'elle hait.
C'est décidé, il ne sera que chair et os.
Qu'il en soit ainsi.
Elle n'existe ni par la terre, la roche, l'air ou même l'eau.
Elle survit dans un corps qu'elle exige vide.
Il doit plier à l'exigence de son regard
qui n'accepte que l'extrême,
Peau diaphane, os saillants, grands yeux qui
envahissent un visage creusé.
Corps martyrisé.
Jamais, jamais elle ne l'aimera.
Elle s'emporte en passion, déraison,
Violence et douceur.
Instinct et intellect s'affrontent,
se séduisent à tour de rôle,
pour mieux se déchirer ensuite,
Et la laisser là, épuisée,
Seule, toujours seule.
Parfois, le calme revenait,
Elle nous laissait alors l'approcher, mal.
L'aimer. Anorexie.
Nous guettions le moindre sourire,
le moindre léger bonheur dans ses yeux.
Si seulement.
Que fallait-il faire ?
Que fallait-il faire ...
Cimetière de campagne
Entouré de champs paradés de couleurs,
Des jaunes, des verts, des rouges coquelicots,
Fleurs de printemps mauves, bleues pervenche,
toute la palette de la beauté d'un pays où il fait bon vivre.
Abondance de ce pays superbe.
Surplombant une vallée magnifique,
Douceur, générosité de vivre.
C'était trop pour elle.
Son cœur s'est arrêté, anéanti.
Sur la pierre tombale épurée,
un prénom, un nom, deux dates.
Une croix,
Simplicité. Eternité.
Le vide ne pouvait la sauver.
Seule la terre sait accueillir celui qui
a terminé sa route.
Tant de sérénité.
© Dominique Dupuy
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Dominique Dupuy