30 janvier 2013
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08:38
http://www.americas-fr.com/tourisme/actualite/tremblement-de-terre-en-haiti-4165.html
C’était la fin du monde
La terre avait soif de sang
Elle but tout son saoul
Plus de deux cent mille calices
Puis referma le tabernacle.
C’était la débâcle annoncée,
La fin des églises
Des prêtres et des prêcheurs,
La fin des croyants
Et celle des incroyants
La fin de ceux qui ne savaient pas.
L’homme redevient
Celui des commencements.
Il referma la porte sur le vide
Et se coucha
Avec la nuit pour ciel de lit
Et pour lit
Quelques pieds de terre
Battue, court battue.
Jusqu’au jour son regard resta pris
Dans les rets des étoiles
Au matin le monde tremblait encore
D’une indicible fièvre.
Il y a de cela trente jours.
© Denise Bernhardt
Poème extrait du recueil « Tremblements de cœur » écrit à deux plumes par Denise
Bernhardt et Yves Romel Toussaint. Éditeur : Le Vert-Galant. Ce recueil est né à la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
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Denise Bernhardt
16 janvier 2013
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07:59
http://www.cedrickalonji.com/kinshasa-la-plus-grande-poubelle-du-monde/
« Dans ce monde-là, il est désormais acquis
Que les hommes survivent
Plutôt qu’ils ne vivent,
Que les enfants s’amusent, nus,
Parmi les immondices
Charriées dans les ruelles aux fétides odeurs.
Ce monde offrant son mal être
Aux baisers du soleil
Sera-t-il toujours ignoré, renié, bafoué
Par les receleurs du bien être.
Jouez enfants !
Dans l’envolée rupestre des cerfs-volants
Qui s’en va émailler les champs lumineux de vos rêves.
Que vos pieds quittent terre.
Pour laisser au temps
Le temps de rendre aux ruisseaux leur transparence
Le temps de laver les eaux.
Jouez !
Qu’éclate la vie
Dans les stridentes clameurs des luttes juvéniles.
Tandis que le monde d’en bas
Sur les chemins de terre
Coule
L’incessante fourmilière des hommes
Traînant sur leur dos les scories
De leurs vies sacrifiées.
© Denise Bernhardt
Extrait du recueil « L’amour du monde » aux éditions Le Vert-Galant
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Denise Bernhardt
2 janvier 2013
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08:26
© François Boucher - Hercule et Omphale
La forêt est si dense
Que les chemins serpentaires
Se coulent sous les feuillages
Et des berceaux de lumière
Ont fait leurs nids dans les ronciers.
Le tremble des acacias
Veillera sur nos étreintes blotties
Sous les surgeons des châtaigniers.
Viens, l'herbe est si douce
Et ton sexe de jeune daguet
Se fait velours sous mes doigts.
Glisse-toi comme j'aime
Par effraction d'amour
Dans la ville interdite
Toute laquée de pourpre
Pour que se dilue ton histoire
En strates de plaisir.
Nos ardeurs ont mêlé nos racines
Ne pars pas, ne pense pas !
Ma vie toute entière tient entre tes mains
Tu es le maître de la lampe.
Je veux laisser mes doigts se prendre
A la résille drue de tes cheveux,
Et que ta langue me butine
Comme un papillon de nuit,
Je veux que nos cuisses se débattent
Telles des truites vives
Sur les herbes humides,
Et que tes caresses, mon amour
Soient une moisson de goémons
Ruisselants sur nos corps.
Ne pars pas,
Chaque absence déchire
Des fragments de ciel.
Écoute le silence des pierres
Tout un monde palpite
Dans leur danse immobile.
Laisse-moi m'endormir
Tout près de ton visage,
Ton front, tes yeux, ton nez, ta bouche,
Une musique de si loin venue
Pour égrainer la nuit.
Fermons les yeux,
La brise file nos paupières,
Ta bouche a la beauté
Des îles coutumières,
Tandis que mes baisers étoilent
Les paumes de tes mains.
© Denise Bernhardt
Le 05 08 2008
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Denise Bernhardt
19 décembre 2012
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11:52
http://fr.123rf.com/photo_7320690_fleur-croissante-des-terres-arides.html
Je l’ai encore dans la tête
La musique de ton poème
Si claire
Comme un drap blanc
Taché de sang
Elle murmure cet hôtel sous les palmes
Son jardin calme
Un moment de bonheur
Echappé aux délires de la ville
Je ne sais à quelle hauteur
Palpitait le soleil
Quand tu le vis dans la piscine,
Mais la mort flottait, rouge,
Entre deux eaux.
Depuis les pleurs de tes nuits
Viennent empourprer mes jours.
© Denise Bernhardt
Extrait du recueil « La face double du rêve écrit avec Yves Romel TOUSSAINT » aux éditions «
Le Vert-Galant »
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Denise Bernhardt
5 décembre 2012
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10:46
© Constantin Brancusi
Tu serais prisonnier
de la plus haute tour,
regardant par le fenestron
la neige tourbillonnant
sur la forêt parée
de blanches houppelandes.
Dans la cheminée
portant blason et salamandres,
un tronc entier brûlera
au cœur de la nuit,
orchestrant d'étranges bacchanales
Et quand nous seront blottis
dans le lit à courtines
tu me feras l'amour,
si chaudement,
si tendrement
jusqu'à l'aube cendreuse,
que nos corps enlacés
ne pourront se déprendre.
Alors je chuchoterai
tout contre ta joue,
" quand je serai Reine
tu seras mon Roi "
© Denise Bernhardt
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Denise Bernhardt
21 novembre 2012
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08:19
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1223
Viens près de moi, mon âme
Baisse la lueur de la lampe,
Je veux m'endormir
Avec des mots d'amour.
Laisse-moi poser
Ma tête sur ton coeur
Pour l'écouter murmurer
Que tu m'aimes.
J'oublierai les années
De brumes et d'orages,
Tant de jours sans soleil.
Entrecroisons nos doigts
Comme l'ogive d'un vitrail,
Unissons nos souffles
En unique prière.
Pourquoi l'aube nouvelle,
Si ce soir tu me donnes
Ton amour et ta vie
Dans le berceau de tes bras.
© Denise Bernhardt
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Denise Bernhardt
7 novembre 2012
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08:50
http://ladyphoto.canalblog.com/archives/p20-20.html
Je suis toute déshabillée de toi
Et je frissonne,
Mon printemps s’est enfui
Je retourne en hiver.
Le vent a balayé
Ton parfum vétiver.
Je n’ai pas eu le temps, amour
De te connaître.
J’avais tôt oublié
Que les plus hautes flammes
Sont souvent les plus brèves.
Et je m’en vais roder
Près de la bouche d’ombre
Laissant à ma fenêtre
Deux tourterelles
Ayant perdu la raison.
© Denise Bernhardt
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Denise Bernhardt
26 septembre 2012
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07:09
© Meule de foin au crépuscule – Claude Monet
Si nous étions tous les deux,
Face à face
Dans la fragilité des choses
Que resterait-il de nos chimères.
Un homme hier encore un enfant
Une femme alanguie
Dans la lumière arasée du couchant.
Il est vrai que l’eau et le feu
Parfois se confondent
Dans un embrasement
De fin du monde,
Et que le ciel n’est jamais plus beau
Que vers la fin du jour.
Ainsi nous serons
Refuge et berceau
Douceur et passion
L’un pour l’autre,
Dans la désespérance inhérente
Aux amours singulières.
© Denise Bernhardt
extrait de La vie en Marelle écrit
avec DUCCHA
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Denise Bernhardt
12 septembre 2012
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07:21
© John William Waterhouse
Ne te hâte pas de m’aimer
Songe à la lenteur
Du crépuscule en son apothéose.
Je crains l’ultime musique
Des vagues qui se brisent
J’ai l’angoisse des étiages,
Quand toute vie se meurt
Dans l’oued asséché.
Ne hâte pas l’abîme d’un baiser,
Ni les errances de tes mains
Dans la coulée de mes cheveux.
Prends le temps de parcourir
Tous les méandres du plaisir.
Viendront alors les fulgurances,
Les insondables douceurs
Des souffles se mêlant,
Pour s’anéantir enfin
Dans le cri
D’une renaissance.
© Denise Bernhardt
extrait de la Vie en Marelle, recueil écrit avec DUCCHA
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Denise Bernhardt
27 juin 2012
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07:35
© Mer agitée à Etretat - Claude Monet
Des rivages d’Europe
A ceux de ton île rêvée
Une vague ne cesse
De mourir de renaître
Et de mourir encore,
Nous berçant dans l’écume
De sa respiration.
Elle connaît l’instant
D’un cillement d’étoile
Où le jour s’efface
Rendant grâce à la nuit,
Qui sanctifie la genèse
De nos balbutiements.
Quand nos gestes conjuguent
La clarté et les ombres,
Et que nos cœurs se fondent
Dans la lueur sélène
Des origines.
© Denise Bernhardt
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Denise Bernhardt