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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 06:46
 
 
 
 
 
jamais
plus jamais
jamais plus
je ne t’aimerai
avais-je dit
à Jeanne
 
mais
plus
que jamais
Jeanne
par magie
aimait
harceler
mes jamais
 
jamais
plus jamais
jamais plus
je ne t’aimerai
ais-je dit
à Jeanne
 
mais au fond jamais
n’aurais-je dû dire
à Jeanne
au grand jamais  
 
©Claude Luezior
 
Extrait du recueil « Clames » aux éditions tituli




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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 06:49
Sculpture sur sable

 

 

 
 
 
ton corps qui m’enfièvre
goutte à goutte distille
son âme sur mon regard
 
quand le rêve écartèle
mes plus sages pensées
en marge des confidences
 
le sablier de la nuit
tresse le cordon ombilical
de mes ferveurs silencieuses
 
quand s’affûtent mes désirs
et que s’égarent les secondes
au giron du temps dispersé
 
ton âme qui m’enivre
goutte à goutte se dissipe
sur mon corps enfiévré 
 
©Claude Luezior
 
Extrait du recueil « Mendiant d’utopie » aux éditions L’Harmattan
 
 
 
 

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1 septembre 2018 6 01 /09 /septembre /2018 06:40
Photo issue du blog le Monolecte d’Agnès Maillard

 

 

 
pas
d’alto
sans
archet
 
pas
d’arc-en-ciel
sans
soleil
 
pas
de colombe
sans
roucoulade
 
pas
de voûte
sans
pilier
 
pas
d’amour
sans
corps à corps
 
pas
de flamme
sans
étincelle
 
pas
de femme
sans
écrin 
 
©Claude Luezior
 
Extrait du recueil « Mendiant d’utopie » aux éditions L’Harmattan
 
 
 
 

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18 août 2018 6 18 /08 /août /2018 06:56
 
 
 
 
sur l’écritoire
frissonnent
les lettres
de tes mots
en dérobade
 
ces morsures
d’amour
qui dévastent
mes yeux
de gavroche
 
ton image
parfume
d’aurore
mes impatiences
qui trébuchent
 
encre
diluant
mes fibres
perplexes
d’homme
 
jour après jour
j’apprivoiserai
tes jades
sur l’écritoire
de mes attentes 
 
©Claude Luezior
 
Extrait du recueil « Mendiant d’utopie » aux éditions L’Harmattan
 
 
 
 

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4 août 2018 6 04 /08 /août /2018 06:43
 
 
 
 
les guerres
impunies
 
 
leurs silences
falsifiés
 
 
nos révoltes
sous les bottes
 
 
ces harangues
de sous-chefs
 
 
tes espoirs
qu’ils effilochent
 
 
combien
d’enclumes
au purgatoire ?  
 
©Claude Luezior
 
Extrait du recueil « Mendiant d’utopie » aux éditions L’Harmattan
 
 
 
 

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21 juillet 2018 6 21 /07 /juillet /2018 06:41

 

 

quand l’écorce de l’océan
s’ouvre et s’abandonne
c’est la marée qui erre
jusqu’aux falaises de nos passions
 
quand les franges de l’horizon
plissent rides et fièvres
c’est l’éclair qui aiguise
les feux sur nos frontons
 
quand les draperies du reflux
échancrent leurs écumes
c’est la racine de l’éphémère
qui griffe nos regards
 
quand la peau des vagues
s’ourle d’errances insolentes
c’est notre mât qui chancelle
et nos épices qui font naufrage
 
notre amour, tendre esquif
résistera-t-il aux saccages
de ces tempêtes en malraison ?  
 
©Claude Luezior
 
Extrait du recueil « Mendiant d’utopie » aux éditions L’Harmattan
 

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7 juillet 2018 6 07 /07 /juillet /2018 06:46
Marooned (Pirate Abandonné) (1909), huile sur toile de Howard PYLE (1853-1911)

 

 

 
il en est toujours ainsi :
 
 
            les îles
            en leurs lagunes
            vierges
            abritent
            les plus sulfureux
            pirates
 
 
un jour, seras-tu mon île, Trésor ?
 
©Claude Luezior
 
Extrait du recueil « Mendiant d’utopie » aux éditions L’Harmattan




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9 juin 2018 6 09 /06 /juin /2018 06:55
Photo J.Dornac©

 

 
 
semences diamantées,
les pollens s’abandonnent
saupoudrant les haies
de leurs blondes luxures
 
ces transparences fécondent
poudroient, floconnent
et drapent les genêts
d’étoles en désirs
 
s’écartent les pétales
s’ouvre la corolle
nymphes délicieuses
aux assauts du soleil
 
que la fleur séduise la fleur
que les lianes chavirent
et voilà les actes de vie
consumant leurs délires
 
éphémères allégresses
des ovaires en attente
où sommeille déjà
l’enfantement du fruit
 
 
au printemps s’ébroue
le  pistil assoiffé d’abeilles
c’est la fête où s’éveillent
les germes en partance
 
jusqu’à quand seront-nous
allergiques à tant d’amour ?  
 
©Claude Luezior
 
Extrait du recueil « Prêtresse » aux éditions L’Harmattan




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26 mai 2018 6 26 /05 /mai /2018 06:52
 
 
 
 
 
cruelle
aux sillages
virtuels
qui encanaillent
l’ombre
solennelle
déchirant
ma pensée
 
diablesse
que je porte
pendentif
de survie
dépouillant
mon torse
de toute autre
présence
 
fascination
d’un empire
céleste
qu’elle exerce
aux heures
sacrées
sur mes soleils
naissants
 
chatte
sur le couvre-lit
de mes fantasmes
mortelle présence
malgré l’absence :
je demeure
sa tendre souris
aux heures consentantes 
 
©Claude Luezior
 
Extrait du recueil « Prêtresse » aux éditions L’Harmattan




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5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 04:07
Le tableau de Louis Delorme

 

 

Contrepoints, vol.III : Poètes citoyens
de Louis Delorme et Jeanne Champel Grenier
Editions France Libris, 2018
 
 
Et si, dans le cycle infernal que nous avons engendré, les arbres se mettaient à cracher de la fumée ? Comme ça, par je ne sais quelle tendance, quelle mondialisation, quel profit. Question de mode, pour épouser un noir/blanc ambiant, un non-figuratif omniscient, pour faire "chic", bobo, par déférence à un amour d'Hiroshima ?
Juste pour tatouer notre future ex-planète bleue, afin d'effacer le vert pomme un peu vieux jeu de ses vergers, les camaïeux de ses frondaisons, ses arcs-en-ciel démodés. Oui, une fumée de tous les diables, âcre, bien toxique, qui vous prend aux tripes, nourrie par Lucifer en personne, à Seveso, Bhopal ou ailleurs.
Ah, respirer à plein poumons du soufre saupoudré de nanoparticules, de l'isocyanate de méthyle ou un bol de charmante dioxine ! Au lointain, dans ce tableau réjouissant qu'affectionne notre amie Lilith, une main, un bras, un seul : qui fait coucou, saluant la révolution grise. Ou qui crève : pas grave, l'humanité s'est éteinte. Et vive la modernité !
Voilà quelques lignes jetées en son temps devant la gravure néo-expressionniste de Louis Delorme (ci-après). Détail croustillant, ce tableau date de 1971 et prend sans doute, de nos jours, un sens prophétique.
Une fonction du poète n'est-elle citoyenne ? Celle d'un lanceur d'alerte devant l'incurie de nos civilisations qui, parées de leurs technologies, ont déjà généré tant de désolations. L'artiste, en un saisissant raccourci, s'empare de ferraille et d'un tuyau pour symboliser Le retour du soldat. Capitale de la douleur d'un Eluard ou Machines de Tinguely ? De son côté, Jeanne Champel Grenier  évoque les déchirements sanglants de Verdun et la fatale solitude de l'Otage. Par ailleurs, le Cycle infernal de Louis nous ramène à Bosch, tandis que sa Clef fait mine, à la Dali,  d'ouvrir ou de fermer une porte brisée.
En contraste, l'on perçoit, au-delà de ces figurations, (comme le disait Armand Niquille qui, lui aussi, a peint la guerre de manière crue), au-delà de ces mots cabossés... l'existence renaissante :
 
Capter les petits riens du tout
Les bouts vivants qui font un tout.       (Jeanne)
Car, poursuit-elle, nous sommes noirs de vie, en nous grouille le monde.
Son pinceau, tantôt couleur aquarelle, tantôt chargé de soleil et d'épaisseur humaine, trace une route d'espérance pour son concitoyen mais s'inspire également de ces peuples autres symbolisés par Des poupées de chiffon aux laines bariolées / Qui nous donnent le ton et le goût de lutter (Le grand Pamir) 
Grammaire nouvelle, ici, ailleurs ou au mitan de forêts amazo-miennes, syntaxe amoureuse de l'aube, mots tendres : nos vies ne devraient-elles être huîtres perlières ? 
 
Qui ne doutent jamais de rien
Et se donnent un mal de chien
À transformer les sablières
En perles de nacre princière       
Jeanne, avec sa verve, la brillance de sa touche picturale et des étoiles chevillées au cœur, irradie d'optimisme.
En miroir, le regard acidulé de Louis dans un dernier autoportrait: fenêtre ouverte, personnage contemplatif, sablier, manuscrit, palette. Tout un monde résumé, son monde encore en jachère... Il y a peu d'écart entre nos partitions, résume-t-il. Alors que son Bouquet fantastique semble être imprégné par les  teintes chaleureuses de Jeanne.
CONTREPOINTS : écriture polyphonique. Langage musical. Superpositions de lignes mélodiques, chuchote le dictionnaire. Sur ces portées de vie, dans ce triptyque brossé à quatre mains, vibrent sans cesse l'œil acéré de Jeanne Champel Grenier et celui de Louis Delorme. Qui font appel à tous les poètes et artistes citoyens mais aussi à tout être porteur d'espoir et de lumière.    
                                           ©Claude Luezior
                                           Extrait de la préface du vol. III de Contrepoints
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