Photo JDornac©
Une jolie fleur sans nom
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Photo JDornac©
Tu trouveras peut-être un rire d’enfant,
Qui jamais ne vieillit,
N’en discute pas le prix.
Si l’on te propose une joie encore belle,
Qu’il faut seulement raviver,
Glisse-la dans ton panier.
Et là, au fond d’un vieux cartable,
Une tendresse dort, depuis si longtemps,
Sur elle, souffle doucement
Pour la ranimer, et vite l’emporter.
Il y a des draps de métisse,
Un peu rudes et jaunis,
De longues chemises de lin,
Qui ont traversé le temps,
Empreintes de mots d’amour,
De serments éternels, d’ardentes étreintes,
De plaisirs éphémères qui ne s’oublient jamais.
Prends-en une brassée, pour ne pas oublier
D’aimer à en crier.
Et si tu cherches bien, sous un joyeux fatras,
Tu trouveras peut-être, encore palpitant,
Un amour autrement, qui ne se dit pas,
Invisible à beaucoup, pour toi si évident.
Prends-le doucement,
Pose-le contre ton cœur,
Et sans payer, envole-toi vite,
Il n’a pas de prix.
© Bernard Delpech
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Photo PaulBot100
J’ai cru voir un oiseau qui
volait les ailes en vrac
ou un sémaphore déglingué par le vent
je ne sais plus ce que c’était
Peut-être un enfant, mais il le cachait bien ses bras lancés vers l’azur
ou vers la mer, c’est pareil
Ses jambes s’élançaient dans le vent
désordonnées, dans un vol hésitant
sa tête ébouriffée comme friche à l’orage
Ses yeux éblouis de joie et d’espérance.
il a pris son envol,
tout droit au-dessus des flots
bientôt perdu de vue
petit point dans le ciel, puis plus rien
Sa mère l’a attendu longtemps,
assise sur un banc
Et puis elle est partie
elle sait qu’il reviendra
quand il aura compris
ou qu’il aura bien faim
©Bernard Delpech
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photo Hélène Bourgès
A l'aube, des bruits feutrés brassés par le vent.
d'angélus, de chant du coq et de bêlements.
Et dans le soleil naissant dansent des papillons.
Ils sont des âmes errantes
revenues vers un monde oublié
pour s'envoler très vite, tout regret dissipé.
Tout petits et discrets,
les papillons blancs sont des âmes d'enfants.
Les papillons bruns, rescapés de la nuit,
sont des âmes lourdes de la douleur d'exister.
Les papillons bariolés sont des âmes de peintres
ou de clowns, je ne sais.
Il est un papillon bleu fatigué de voler,
arrivé de si loin, âme de Prusse ou d’outremer.
Parfois vient voleter une âme lumineuse
d'ange ou de nouveau-né.
Elle ne s'offre qu'aux regards purs,
et disparaît très vite, envoûtée par l'azur.
A ton épaule, un papillon est resté,
Âme éprise de toi à jamais.
© Bernard Delpech
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J’ai vu un cheval rouge courir sur la lune
pleine de lumière, ronde comme un melon.
C’est un vieux cheval à la crinière triste,
maigre, le dos voûté,
les côtes saillantes d’avoir trop porté.
Pourquoi est-il rouge ?
De honte, pardi !
D’avoir osé s’enfuir, quitter son maître,
qui souvent le battait mais qu’il aimait,
par habitude ou lâcheté.
Il saute bien haut pour un cheval fourbu !
Non ! la lune en avait assez
de le voir souffrir, de l’entendre gémir.
Alors, une nuit, elle est descendue
et sur son dos l’a enlevé.
J’ai vu un cheval rouge danser sur la lune.
Quand elle est éteinte
il vient dans le noir partager mes rêves
et sur son dos m’emporte au chemin de l’espoir.
© Bernard Delpech
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Photo Hélène Bourgès©
Ultime arrêt avant la nuit
Plonger au plus profond
Dans le récif de nos vies.
Que d’épaves échouées
Que de caps oubliés
D’espoirs abandonnés
Aux lames qui cassaient
Et repartaient au large
Chargées de nos regrets
Dans des vapeurs de larmes
Et soudain ta lumière,
Au loin, dans les nuées
Tu reviens me chercher
Me prendre par la main
Plus de peur dans nos yeux
Les chagrins oubliés
Le jour va se lever
Pour nous sauver enfin
© Bernard Delpech
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