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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 07:25

 

 

 

 

À l’étal de l’été,

L’eau s’est dissipée.

Sur la pierre

Faille sèche

Un lacet de souille :

Robe aux teints des glaises,

L’humide laitance nacre les pierres.

 

Le soleil vergète la roche

La vie emmurée

Et la lumière

Goutte à ses flancs

Pleure sa chair.

 

Au socle vivant

La main raconte la pierre.

 

©Béatrice Pailler

 

Revue en ligne Le Capital des Mots

 http://www.le-capital-des-mots.fr/2018/04/le-capital-des-mots-beatrice-pailler.html

 

 

 

 

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2 décembre 2018 7 02 /12 /décembre /2018 07:32
Auteur : Carole Raddato

 

 

 

 

 

Dans l’échancrure des saules

Rives sages, pliures des fleuves

Replis-cages des rives veuves

Se cueillent

Des pierres rieuses

Telles de hautes pommettes

Des pierres rondes

Telles des épaules

Et douces comme des cuisses

Et vastes comme des ventres

Des pierres

De montagne-corps

De corps morcelés.

 

©Béatrice Pailler

 

Revue en ligne Le Capital des Mots

 http://www.le-capital-des-mots.fr/2018/04/le-capital-des-mots-beatrice-pailler.html

 

 

 

 

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4 novembre 2018 7 04 /11 /novembre /2018 07:36

 

 
 
 
Bras tendu
Poing de pierre
Souffle
Siffle
En rebonds de poussière.
Au dos de l’enfant
Le feu roulant
Crible ses pas
Ébruite la terre.
Chapelet rompu
Dans la paume
L’averse lapidaire.
 
Cri cloué
 
Au Corps.
 
©Béatrice Pailler
 
Revue en ligne Le Capital des Mots
 
 
 
 
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21 octobre 2018 7 21 /10 /octobre /2018 06:32
Mountain Beauty de Jim Warren

 

 

 

 
 
 
Pierre-Femelle
A ton corps-de-roche l‘éternité se cache
Sous les doigts de Sapiens
Tu vins en déesse.
Anonyme sous le masque de ta chevelure
Tu es la prodigue qui engendre sans trêve.
Oui, tu es de celle qui enfante :
Le blé, l’arbre,
L’homme et la bête.
Tu es l’allaitante
Florissante de sève
La source Maternelle.
 
©Béatrice Pailler
Revue en ligne Le Capital des Mots
 
 
 
 
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23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 06:49
Photo J.Dornac©
 
 
 
Je cours aux quais de Seine.
Je cours vers l’eau,
Plomb, métal,
Nacre, argent.
Plomb, métal,
Soleil saignant,
Je cours vers la lumière de l’eau. 
Pluie d’or du soleil dans le remous des péniches,
Pluie blanche des oiseaux tournoyant fous,
Pluie d’ocelles sur friche de pierre.
Et la lumière crie sous les ailes.
Et la lumière plie sous les ventres.
 
Assise au parapet, je suis vent et lumière.
Assise ceinturée de Pierre à pierre,
Au refuge de mes yeux un trésor.
Je me penche. Il me serre,
Au refuge de ses bras, s’éloignent les torts.
 
©Béatrice Pailler
Décharge la revue
N° 177 Mars 2018  




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25 août 2018 6 25 /08 /août /2018 06:57
 
 
 
 
Veinée de nuit, la terre révèle ses brumes. La lumière, humide des ris de l’aube, rayonne. Et les prairies prisent aux brises du levant rougissent. Elles viennent, baptisées de la poussière des chemins, aux fontaines du matin se griser de rosée. L’air embaume, aromal, ourlé de fraîcheur. A l’unisson des premières clartés, du rose, du gris, les essences s’entremêlent, le monde reverdit.
 
Gorgé de prime pureté, le sous-bois, lentement, sort de sa nuit. Ici, à la croisée des sentiers, une croix survit. Elle s’éveille embuée du terne reflet des eaux mortes. Déjà‡, son ombre défigure le talus. Enchaînée à la roche de cette croix, elle rampe au long des déchirures de pierre. Flaque sinistre, elle s’épanche. Enflée du glauque des lichens, elle s’effondre. Là, sur le chemin, elle griffe la terre et s’étire difforme.
 
Les corbeaux au perchoir délabré vaticinent entre eux. Perdue, au lacis des bruyères, au pied du calvaire, gît une charogne. Dévoilant sa chair, à tous, l’impudique se donne. Ainsi, près du grand Christ meurtri, éruptive, elle s’épanouit. Au jour mortifié, les mouches s’étourdissent et les voici, sur l’inflorescence, posées en mélodieux rubans, velours de vert, de bleu, en arcs-en-ciel trépidants.
 
A l’ombre de la croix, ivres, elles tourbillonnent, ivres, elles s’affolent et sous l’hermine diaprée, la dépouille infestée devient festin d’éternité.
 
©Béatrice Pailler
Recueil Motifs
In Jadis un ailleurs L’Harmattan 2016
 




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11 août 2018 6 11 /08 /août /2018 06:59

 

 

 

Battre les jours et la crasse des heures, comme un tapis foulé ; brocart mémoriel d'où bruinent les souvenirs, tombant en semences et pluies aux pierres de sel.
Ainsi que la mémoire se vide pour vierge peut-être renaître.
 
* * *
 
Naître à nouveau, mais sans le sac de peau cousu au col, sciant les reins, cassant le dos ; sac écolier lancé au ciel des retours de classe et qui, au ban des après-midis, jeté aux orties, finit, déversant sa leçon, glissant aux carreaux.
Et dans la chaleur, la leçon repêchée s'étale sur la toile cirée entre le gros pain tranché large, le beurre suant et la jatte crémée où ravine rouge un sang de groseille.
Un sang perlé, comme un morceau radiant de vitrail, devenant, ce vif pétale au drap des noces, cette plaie au bout du chemin.
Chemin où le sac de peau s'ouvre à la dernière leçon.
 
©Béatrice Pailler
Recueil de Sel et d'Eau
Revue Les Amis de Thalie
Hors Série Hiver 2016
« Les feuilles du temps »  
 
 
 
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28 juillet 2018 6 28 /07 /juillet /2018 06:49
 
 
 
 
 
Aux Forêts-Citadelles, le soleil est un banni, la lumière une pénitente en sursis. La futaie s’obsède de silence. Dans la pénombre, au sein des déliquescences, des tiédeurs lacustres, sommeille la descendance du Serpent ; sentinelle du monde qui enserre la terre diurne étreinte profonde.
 
Mais, fils ignorant de son illustre Père, le grand écailleux sans mémoire n’est qu’un fleuve de chair. Déployant ses méandres, dans la mouvance de ses anneaux, il avance inexorable, tel le courant. Devant l’onde, la végétation succombe. D’un doux susurrement, sa langue sonde l’air et le gibier sidéré, subissant sa loi, se noie dans l’incandescence de son iris.
 
Au labyrinthe marécageux, le reptile, repu, s’endort et, sous l’assaut des réminiscences, sombre dans l’inconnu. Les soubresauts du rêve ravivent son histoire. En lui, s’éveille l’antique savoir du Serpent. Héritier d’une race éteinte, témoin d’un âge révolu, face à l’indéchiffrable passé son œil se trouble. Il est une bête sans souvenir, une bête voulant s’assoupir. Nerveusement, il noue et dénoue la moire de son corps. Sa tête se dresse inquiète. Il hésite, se ravise et d’instinct fuit vers son royaume, le limon des mangroves secrètes.
 
©Béatrice Pailler
Recueil L’heure métisse
In Jadis un ailleurs L’Harmattan 2016
 
 
 
 
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14 juillet 2018 6 14 /07 /juillet /2018 06:55

 

 

 

 

L’onde, pucelle au jour naissant, en voilette de brume fait toilette. Aux cieux, elle rosit et sur elle s’allonge le soleil. Dérangeant son tulle champêtre où s’entremêlent reflets et rayons, aux crêtes menues et vagues fluettes, il dépose son miel, joue de son corps.
 
Ainsi, sous l’aile du matin, se déploie l’humaine chanson et aux berges fraîchies se goûtent de discrètes floraisons.
 
©Béatrice Pailler
  
 



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16 juin 2018 6 16 /06 /juin /2018 06:31
Par Photo: L. C. McClure — Brinkley, Douglas: History of the United States. Viking Penguin. New York, 1998. Page 151, Domaine public

 

 
 
 
 
Orpailleur, ta paupière palpite, ton œil, veilleur de sommeil, s’enlumine de nuit. Pour toi, si grande fut l’attente que ton regard, roulé aux berges de l’ennui, un jour s’est lassé.
Ruban clair aux parois de métal, ici, au creux de la cuvette d’émail, une girandole tournoie. Orpailleur, l’ombre, dans un poudroiement de lumière, se décille.

Longtemps brassé aux remous de ton cœur, longtemps filtré au vitrail de l’heure, enfin, repose, offerte aux rives de l’inachevé, la parcelle vive : ce mot de poésie, échoué en bordure de nuit.

©Béatrice Pailler
Revue Traversées N° 79
Mars 2016
 

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