À l’orée de l’œil, les graminées ont goût de plumes. Nées au jour, elles chantent: grelots dansant sous le vent. Jouant la lumière, elles se donnent au soir. À l’orée de vous, filles folles, l’heure, chaume du temps, dérive. Pas semés, corps dansant, l’heure embellie n’a plus prise.
Loin du jour, oiselles en bouquets, les graminées tapissent le vent.
Tel un sang de nature, l’ivraie n’est pas moins belle. Herbe vaine, elle ne sert à rien, mais, sans elle, la marche est en peine et nu le chemin. Herbe folle, elle ne sert à rien, pourtant, sans elle, la parole s’éteint.
Tel un sang d’écriture, l’ivraie sème le poème.
Extraits d’Aubier
Revue Écrit(s) du Nord
N° 35-36 2019
Avant tout poème, une image dérobée aux chemins. Fragile, elle donne le mot. Début du voyage, à je-perdu l’incertitude. Sans fin se renouvellent les pas.
Temps déroulé, vie en suspens, s’ouvre la fenêtre monde. Quiétude de l’œil, écoute du corps, ne plus seulement voir mais sentir de tout son être.
Lumière sur l’heure vacante, une écriture du rien sinue aux marges ; prémices des horizons de l’œil où le vide fait sens.
Parler en vérité : lumière, ombre et silence, aucune langue du réel ne le peut.
Nos paroles sans force sont sans voix. Elles ne voient pas, elles ne croient pas. Seul le poème a cette force.
Forces nouvelles, herbes nouvelles, la pierre n’est plus seule. Le mur en misère devient roi. L’ivraie le chausse. La glycine l’habille.
Aux replis de lui, l’ombre. Au clair de lui, la lumière. Le silence le coiffe. Sur lui, le poème.
Voie d’escale, l’horizon du sentier gravite sur la pente du jour.
Contredanse aux heures, le ballet des fougères module sa verve.
Le jour claudique. Le soir vient en maître. Entre ombre et lumière,
les fougères penchent incertaines du choix.
Jour battu, la nuit distribue son jeu. Écartées, nos heures sont reines.
Cousues de sommeil, elles incendient tout désarroi. Elles roulent en
boule le monde draps et songes défaits, cueillent aux plis de l’œil
fougères et sentier mêlés.
Traverse au jour, la nuit tendue aux châssis des fenêtres. Sur l’ombre, le mur est l’horizon de l’heure. L’hiver le dépouille. Le froid l’use. La ligne des pierres guide le temps où le silence convié y joint son poids.
Peu de lumière, quelques mots sans parole, des regards aux châssis d’insomnie.
La fenêtre cristallise. Le réel s’écoule informe sous la loupe du gel. Les allées s’indifférencient. Le sombre tamise la neige où, dos d’écorce, les bois coupés cabossent l’herbe.
Un glissement s’opère, telle une faille sur l’envers du temps : éveil à nos sens.
Voici une bonne nouvelle ; L'Autre Versant recueil de poèmes en prose est paru !
Son thème la Nature et l'Homme, (alliance ou confrontation ?)..... des poèmes qui roulent et chantent sous la langue et qui nous interpellent sur notre rapport au monde.
Voie d’escale, l’horizon du sentier gravite sur la pente du jour. Contredanse aux heures, le ballet des fougères module sa verve.
Le jour claudique. Le soir vient en maître. Entre ombre et lumière, les fougères penchent incertaines du choix.
Jour battu, la nuit distribue son jeu. Écartées, nos heures sont reines. Cousues de sommeil, elles incendient tout désarroi. Elles roulent en boule le monde draps et songes défaits, cueillent aux plis de l’œil fougères et sentier mêlés.
Vent lutteur, bilboquets des pluies, la saison joute. Des arbres, l’été mûr à fruit croule. Faînes et châtaignes gisent en poignées ; yeux sous la paupière des feuilles, mots sous la paupière du silence.
Vies pleines, cerfs et biches festoient, rassasiés des fruits : temps du présent accompli.
Sobre silence des bogues ; vide aux jonchées de l’automne, lèvres aux jonchées du poème : heures pleines du temps accompli.
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...