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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 07:42

 

femme à sa fenêtre

© Wassili Tropinin



Il est des jours où, triste,
Tu te lèves le matin,
Ouvres la fenêtre et attrapes
De tes mains alanguies
Le silence minéral du jour.

Pourtant,
Ton cœur lacéré par la fureur des années
Est avide de chaleur, de paroles ardentes,
D’une vaste multitude de petites choses
Qui sont l’impalpable trésor,
Le sens et le juste accomplissement de la vie.

Pourquoi
L’air, si sonore à certaines heures,
Si joyeusement dansant dans l’âme des anémones blanches,
Reste-t-il muet ?

Où sont-ils, les harmoniques des pensées claires,
Les contrepoints délicats de l’amitié
Qui relient les mouvements inlassables du monde ?

Qu’est devenu le doux souvenir
D’une robe limpide rouge rubis
Aux reflets de cerise,
Ouvrant de sa grâce l’intime sérénité
Des mots et des poèmes ?

Je tire les rideaux,
Reviens à ma table envahie de livres,
Ouvre Bushidô, l’âme du Japon,
Et plonge dans les splendeurs
De la rêverie !

© Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 5 mai 2013, Pâques orthodoxe !


Glose :
Bushidô, l’âme du Japon : ouvrage de l’écrivain nippon Nitobe Inazô (新渡戸 稲造?, 1862-1933). Voyant disparaître peu à peu les coutumes ancestrales du pays lors de la restauration de l’ère Meiji, Nitobe décide d’écrire ce livre afin de condenser par écrit les multiples préceptes des Samouraïs. Il y exalte le travail sur soi et les sept valeurs fondamentales des héros japonais. Le livre marqua profondément Théodore Roosevelt, surtout après que ce dernier fut témoin de la bravoure avec laquelle le Japon, une puissance émergente mineure, réussit à vaincre la plus grande puissance terrestre de l’époque lors de la Guerre russo-japonaise de 1904-1905. On raconte que Roosevelt alla jusqu’à en acheter un grand nombre.



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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 09:07

 

bougie.jpg

http://royautes.romandie.com/post/18174/214715



                                             A Athanase Roussinoff

“I Found you and I lost you
All on a gleaming day.”

(« Je t’ai trouvé, je t’ai perdu,
Tout cela en un seul jour plein de lumière ». )

Paul Laurence Dunbar


Dors, mon cousin aimé, dors,
Ton tendre cœur t’a dit adieu,
Il s’est tu, déposant une gerbe de narcisses
Sur le calme velours de tes paupières !

Ton cœur,
Il s’est éloigné de ta face de perce-neige,
Comme de la source heureuse
S’éloigne en douceur
Le chant suave de l’eau pure.

Dors, dors à présent, mon cousin gracieux,
Mon âme aimée,
Dors sous la claire musique des feuilles d’or
Du vieux tilleul
Que d’une main étoilée a planté,
Dans la cour magique de notre élégiaque enfance,
Grand-père Athanase.

Mes larmes seules te réveilleront parfois
Pour te faire entendre encore une fois
Le clavecin du soir
Chanter l’immense ciel de soie pourpre
Effleuré par les doigts agiles des hautes herbes.

Dors, les eaux nombreuses de notre Thrace
Perpétueront ta mémoire
Et ton nom retrouvera
Les roses blanches
Que tu aimais tant
Dans les vitraux roses des aubes printanières,
Dans le jardin charnel de mes mots d’amour.

Mon cousin endormi
Dans le sourire des narcisses.

© Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 1 février 2011

Glose :
Paul Laurence Dunbar (27 juin, 1872 – 9 février, 1906) : célèbre poète noir américain, connu surtout pour son recueil de poésies « Ode à l’Ethiopie ».



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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 08:11

 

lecon.jpg

http://anouarbenmalek.free.fr/documents_audio_et_video/video.htm



« Pour croire à l’immortalité, il faut vivre ici-bas
d’une vie immortelle »

Léon Tolstoï


J’écoute la leçon perpétuelle des livres,
Cette leçon qu’assurément
Avec plus d’émotion, d’autres avant moi,
Générations après générations,
Sollicités, tentés, captivés,
Faisant leur le frémissement imperceptible du temps,
Colmatant en secret la fissure originelle,
Ont écoutée.

Comme la nature, dans des paysages enfiévrés,
Ciselant en mots, en images, en éclats de musique
Le moment de notre bousculement vers
Ce qu’il nous est interdit de comprendre,
Sait adroitement marier
Clameur d’eau, grésillement de feu
Et extrêmes secrets des créatures !

Comme nous aimons,
Sans saisir en profondeur le sens du rythme,
Les infimes vibrations des voix,
L’hallucinante proximité du néant derrière
Chacun de nos gestes.

Nous, les frivoles amis de l’éternité,
Figés entre sol et ciel, entre vagues et falaises,
Qui cherchons à fuir ce je ne sais quoi de triste et de sombre,
De poignant et de trouble,
Dans les purs battements de la lumière
La plus vive !

© Athanase Vantchev de Thracy
Sao Paolo, Brésil, le 6 novembre 2010



Glose :

Léon Tolstoï - comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï (en russe : Лев Николаевич Толстой), né le 28 août calendrier julien - 9 septembre 1828 à Iasnaïa Poliana en Russie et mort le 7 novembre (calendrier julien - 20 novembre 1910 à Astapovo : un des écrivains majeurs de la littérature russe par ses romans et ses nouvelles, riches d'analyse psychologique et de réflexions morales et philosophiques.

Ainsi, Guerre et Paix (1869), est une reconstitution historique et réaliste des guerres napoléoniennes en Russie, mais aussi une réflexion sur la violence inspirée par des conflits comme la guerre de Crimée (1853-1856), durant laquelle il a été mobilisé et qu'il relate dans Récits de Sébastopol.

Tolstoï entame à partir des années 1870 une quête spirituelle et religieuse. Il multiplie alors les considérations philosophiques qu'il mêle aux événements romanesques comme dans Anna Karénine (1877), et plus encore dans Résurrection (1899), où le héros, en plein éveil moral, rencontre la figure du Christ.

À la fin de sa vie, il devient une sorte de maître à penser prônant une vie simple et morale, combattant les institutions oppressives et toutes les formes de violence. Il a eu une grande influence sur des personnalités aussi éminentes que le Mahatma Gandhi, Romain Rolland et bien d'autres.




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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 08:21

 

Darwich.jpg

© Mustapha Boutadjine


« Il n'y a d'amis, d'épouses, de pères et de frères que dans la patrie.
L'exilé partout est seul. »

Félicité de Lamennais
Extrait de Paroles d'un croyant



Tu es la Palestine, la brise dans ses vergers,
Ses yeux illuminés par les ressacs du cœur,
Tu es sa terre en feu, son sang, sa haute douleur,
Le temps sans temps du sang, la rage des êtres vrais !

Toi qui, pour patrie, n’avait que ton génie,
Les feuilles des peupliers et le soleil des mots,
La mémoire des dieux, les cris des oiseaux,
Les vieux oliviers et l’incessante nuit,

Tes pleurs nourris de sel, ta chair blessée d’amour,
Tes mains qui veulent saisir l’arôme des pommiers
Et caresser la face de l’histoire qui tait

Les cicatrices de l’âme, le livre des vautours !
Ô Palestine meurtrie, accueille dans ta clarté
L’Archange du Verbe céleste, le Guide des égarés !

© Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 12 juin, Anno Domini MMX

J’ai écrit ce poème à l’occasion de l’inauguration de la Place Mahmoud Darwich à Paris, qui aura lieu le lundi 14 juin 2010, à 9h15. Je porte une véritable admiration à sa vie et à son œuvre. Paix et Lumière à ton âme, Ami et Frère !
Site poétique : http://www.athanase.org


Glose :

Mahmoud Darwich (en arabe : محمود درويش) – (1941 - 2008) : le plus grand poète palestinien de tous les temps.

Engagé corps et âme dans la lutte de son peuple, il n'a pour autant jamais cessé d'espérer la Paix. Mahmoud Darwich était le président de l'Union des écrivains palestiniens. Il est l’auteur de vingt volumes de poésie et de sept livres en prose. Il fut le rédacteur de plusieurs publications, comme Al-jadid - (الجديد - Le nouveau), Al-fajr (الفجر - L'aube), Shu'un filistiniyya (شؤون فلسطينية - Affaires palestiniennes) et Al-Karmel (الكرمل). Il est reconnu internationalement pour sa poésie profondément marquée par sa nostalgie de la patrie perdue. Ses œuvres lui ont valu d’innombrables récompenses. Elles ont été traduites dans plusieurs langues !

Après avoir reçu les honneurs à Amman en Jordanie où sa dépouille était arrivée des États-Unis, il a eu des obsèques nationales à Ramallah en présence de nombreux dignitaires palestiniens dont le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il est enterré dans un lopin de terre près du palais de la Culture de Ramallah.

Hugues Félicité Robert de Lamennais (1782- 1854) : issu d'une famille pieuse de petite noblesse bretonne, il fut ordonné prêtre en 1816. Philosophe chrétien, connu pour être un personnage ultramontain, Lamennais peut être considéré comme le précurseur du catholicisme libéral, du catholicisme social, ainsi que de la démocratie chrétienne.

Il commença par traduire L'Imitation de Jésus-Christ, célèbre œuvre de dévotion de Thomas a Kempis. Dans son livre Essai sur l'indifférence en matière de religion, écrit de 1817 à 1823, il critiqua l'université napoléonienne et le gallicanisme. Il fut dit de cet ouvrage qu'il « réveillerait un mort ». Ce fut un immense succès de librairie.

En 1825, il publia De la religion considérée dans ses rapports avec l'ordre politique et civil. Il rencontra Auguste Comte cette même année.

En 1828, il fonda la Congrégation de Saint-Pierre, destinée à former un clergé savant capable de répondre aux attaques des philosophes, de mieux comprendre son temps et de rétablir l'autorité du pape en France. En 1829, il publia Les progrès de la révolution et de la guerre contre l'Eglise.

En 1830, il fonda, avec Montalembert et Lacordaire, le journal l'Avenir, plaidant pour la liberté de l'enseignement et la séparation de l'Église et de l'État.

En 1831, révolté par la condamnation du soulèvement de la Pologne, il s'opposa au pape Grégoire XVI. Il considérait que le pape voulait défendre davantage les princes que le peuple. Le pape condamna son journal en 1832 par l'encyclique Mirari vos.

En 1834, il publia ses Paroles d'un croyant, ouvrage lyrique, rempli de violence et de plaintes, qui marqua sa rupture avec l'Église (encyclique Singulari nos). Dans cet ouvrage, il constatait et déplorait le « désenchantement » du monde et lançait un appel pressant à la liberté de l'Église, à partir duquel il commença à développer les tendances socialistes et démocratiques du message évangélique.

En 1837, il publia le Livre du peuple, véritable ouvrage de combat. Il se lia d'amitié avec le patriote canadien Louis-Joseph Papineau lors du voyage de celui-ci en France. Il continua de prendre le parti du peuple, et en 1841, après avoir attaqué le gouvernement royal, il fut condamné à un an de prison. Par la suite, après avoir fondé le journal Le Peuple, il continua à professer un libéralisme populaire. Entre 1841 et 1846 il écrivit Esquisse d'une philosophie, dans lequel il développa sa conception d'un christianisme sans Église, capable de regrouper les masses pour les conduire au progrès par la charité. En 1848, il se fit élire député à l'Assemblée constituante, mais suite au coup d'État du 2 décembre 1851, il se retira dans sa propriété de la Chesnaie en Bretagne.



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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 08:40

 

Temoin3.jpg

http://vivrelibres.e-monsite.com/pages/temoignages/temoignages.html



À toutes les âmes endormies dans la paix suave


Cimetière, j’aime ton élégant silence,
J’aime le jour d’automne
Qui instille en toi sa généreuse essence.

Je tombe à genoux
Pour admirer longtemps, muet, attentif, ému,
La clarté qui coule des tes croix
Et la lueur des buis
Dont le feu verdit sur chaque tombe.

Je vous aime, mes morts,
J’aime cette divine douleur qui flotte tout autour
De vos demeures élégiaques
Avant de devenir source de pure félicité !

Au vrai, c’est ici,
Au cœur des dernières petites fleurs vivantes
Que palpite la vivifiante compassion des anges
Pour ceux qui peuplent, à présent,
Non la terre, mais notre brûlante poitrine !

La balance des heures s’incline calmement
Vers l’eau orange du crépuscule,
Le ciel est d’un timbre plus doux, plus poignant.

Des paroles anciennes oubliées,
Des matins, des soirs, des gestes
Viennent ranimer la transparente solitude
De mon âme.

Mes morts, inlassables pèlerins
De mes souvenirs,
Je sais, mes morts,
Le vent n’a pas de maison !

© Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 3 novembre, Anno Domini MMXII


Glose :
Haskovo en Bulgarie est la ville natale du poète.



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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 08:37

 

gabriel-faure.jpg

http://tetramorphe.blogspot.com/2010/05/le-requiem-de-gabriel-faure.html



GABRIEL FAURÉ


Fleurissent les deux pommiers de mon petit jardin,
Mon cœur aimant revit avec le printemps.
J’écoute Fauré, lui qui a su charger sa musique
De moments du monde.

Fenouils, coquelicots, sauges et prêles
Toutes les plantes
Chaleureuses,
Confiantes,
Lucides
Tendent leurs âmes champêtres vers
Les notes de ces mélodies tissées de délicatesse.

Ô matin dilué dans la sonore clarté
De la musique ! Quelle grâce légère,
Quelle éblouissante subtilité.
Perles remplies de soleil et d’eau amoureuse !

Et toi, Mère de Dieu,
Oratrix pacis,
Qui veille sur le cœur des êtres pudiques !

Jour d’ambre,
Jour fait des larmes
Que versèrent les filles du soleil
Changées en peupliers !

Ô harmonie, entre les élégantes collines s’épure
Un paysage d’une tendre clarté !

© Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 4 décembre 2011

Glose :

Gabriel Fauré (1845-1924) : pianiste, organiste et compositeur français.

Élève de Saint-Saëns et Gustave Lefèvre à l’Ecole Niedermeyer de Paris, il est d’abord organiste à l’église de la Madeleine à Paris. Il est ensuite professeur de composition au Conservatoire de Paris, puis directeur de l'établissement de 1905-1920.

Avec Debussy, Ravel, Satie et Saint-Saëns, il est l'un des grands musiciens français de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

Oratrix pacis : expression latine qui signifie « celle qui demande la paix ».

Ambre (n.m.) : mythologie grecque : les Héliades, filles d’Hélios et de l’Océanide Clyméné sont les sœurs de Phaéton. Lorsque leur frère fut foudroyé par Zeus et tomba dans le fleuve Eridan, les Héliades le pleurèrent tant qu’elles furent transformées en peupliers. Leurs larmes donnèrent naissance aux gouttes d’ambre.




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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 08:14

 

Camille_Saint_Saens.jpg

http://law-guy.com/classics/blog/?p=852


CAMILLE SAINT-SAËNS


Un rayon irisé
Sur l’aile d’une libellule,
Splendor orationis,
La sémiose métaphysique
De Jan Scot Érigène,
Non, aucun sens secret n’échappe,
Féerique Saint-Saëns,
A ton âme de musique !

Bien, Beauté, Être
Délectables propriétés séraphiques
De ton être !
Toi, qui traduis en musique
Les amples sinuosités,
Les suaves frissons du ciel
Et les mouvements extrêmes
Des rêves
Sur fond d’azur !

Ô genèse du matin
Dans cette sensualité languissante du cœur,
Une note, une larme
Enferment toute l’apesanteur
De ce jour d’été !

Et cet anéantissement dans la chair
Pour n’être plus
Que soupir,
Gémissement
Et extase !

© Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 2 décembre 2011


Glose :
Camille Saint-Saëns (1835-1921) : pianiste, organiste et compositeur français. Il a écrit douze opéras, dont le plus connu est Samson et Dalila (1877), de nombreux oratorios, cinq symphonies, cinq concertos pour piano, trois pour violon et deux pour violoncelle, des compositions chorales, de la musique de chambre et des pièces pittoresques, dont Le Carnaval des animaux (1886).

Il occupe une place particulière dans l'histoire du septième art, puisqu'il est, en 1908, le tout premier compositeur de renom à composer une musique spécialement pour un film, L’Assassinat du duc de Guise.

Splendor orationis : expression latine qui signifie « splendeur de la parole »

Sémiose (n.f.) : désigne la signification d’un mot ou d’un signe en fonction du contexte où il se trouve. C'est une notion de sémiologie.
Exemple : le signe « lever le doigt » peut signifier :
1. « Je voudrais la parole » s'il est employé dans une salle de classe
2. « Arrêtez-vous » s'il est utilisé à un arrêt de bus

Jan Scot Érigène - Iohannes Scottus (né entre les années 800 et 815 – mort en 876) : moine, théologien et philosophe irlandais, il était laïc, quoique clerc. Il possédait une immense culture. Il a voyagé en Grèce et en Orient. Il traduit les Pères de l’Eglise et annote les œuvres de Maxime le Confesseur et Sur les images de Grégoire de Nysse. Il étudie Origène et saint Augustin. Il annote et commente Martianus Capella et Boèce. Il reste, encore aujourd'hui, reconnu pour avoir été traducteur et commentateur brillant du Pseudo-Denys l’Aréopagite.




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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 08:43

 

purcell.jpg

A Valeriy Sokolov, violoniste de génie

« Deus nobis haec otia fecit »
(« C'est à un dieu que je dois cette tranquillité. »)

Virgile



HENRY PURCELL

Ami des Anges, Seigneur des seringas,
Toi qui reposes près des orgues
De Westminster,
Toi dont la musique astrale
A su défaire les nœuds solennels de l’oubli.

La nuit, émerveillé,
Je bois le chuchotis de tes notes,
Moi, l’anonyme poète
Aux 41 recueils de poésies,
Moi, l’exilé des saisons
A la trempe coriace des désespérés !

Mon cœur imprégné
Du parfum sacré de tes mélodies,
Se meut comme une étoile dans l’obscurité,
Vêtu de la clarté des mots purs
Comme Shiva dansait
Dans les flammes
Qui détruisent et recréent le monde.

Attentif à l’éternité, je veille tard, très tard,
Attendant le chant du vent frais
Qui m’apporte des collines
De l’huile pour ma lampe,
Et un peu de la beauté de ton âme divine
Changée en harmonie délicieuse !

© Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 30 novembre 2011


Glose :

Henry Purcell (1659-1695) : musicien et compositeur de musique baroque, né et mort à Westminster (quartier de Londres). On admet généralement que Purcell a été le plus grand compositeur anglais de naissance (Haendel ayant été britannique par naturalisation). Purcell a incorporé à sa musique des éléments des styles français et italien, mais a développé un style anglais particulier.

Shiva, transcrit parfois par Siva ou Çiva, « le bon, le gentil, qui porte bonheur », est un dieu hindou, un des membres de la Trimoûrti avec Brahmâ et Vishnou.




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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 07:47

 

Edouard_Manet_-_Un_moine_en_priere.jpg

© Édouard Manet - Un moine en prière



                                                A mon Ami Florentin Benoit D’Entrevaux
                                                     au petit couvent de Saint-Martin-sur-Lavezon



« Moi, je suis la résurrection,
qui croit en moi, même s’il meurt,
vivra ;
et quiconque vit et croit en moi
ne mourra jamais… »

L’Evangile selon saint Jean, XI, 25


Quand le temps déchaîné
Fait des brèches sanglantes dans ton cœur,
Quand, dehors, le vent glacial
Se précipite sur la Terre
Et fait geler la sève sensible des arbres,

Prie Dieu !

Quand l’abîme de l’extrême solitude
Tâche d’engloutir la tendre flamme
Qui fait luire la face de ton âme
Et que sur les routes désertées
Seuls rôdent les fantômes affamés des humiliés,

Prie Dieu !

Quand dans ton âpre corps immobile
Retentissent les cymbales du néant,
Et dans la cour désolée
De ton modeste havre de larmes,
La pourpre des feuilles gémit et se meurt,

Prie Dieu !

Quand les perfides blessures quotidiennes
Recouvrent ta docile poitrine de leurs semis violets,
Et que les sourdes complaintes des affligés
Lacèrent de leurs fouets rudes ta fertile miséricorde,

Prie Dieu !

Quand les sanglots serrent dans leurs étaux d’acier
Les vibrants ruisseaux du sang dans ta gorge desséchée
Et que, la nuit durant, les oiseaux sans nid
Et les hommes sans toit
Hurlent de désespoir,
Tombe à genoux et

Prie Dieu !

Prie Dieu, Ami monastique de mon cœur,
Prie-le, comme moi je le prie,
Lui, La Paroles qui rassemble toutes les paroles,
La Prière où puisent dans leur pure beauté toutes les prières,
Lui, mon Ami véridique,
Le Visage de tous les visages,
La consolation céleste
De toutes les consolations vraies
Et la Lumière qui nourrit de sa simple douceur
Toutes les flamboyantes lumières de ce monde !

© Athanase Vantchev de Thracy
Paris, ce dimanche 7 août, l’An de Grâce MMXI



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