17 février 2013
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09:00
(Copyright zakad - Photo d’une mère algérienne et ses enfants-1940)
A nos mères et aux aïeules
A toutes les femmes d’ailleurs
A qui nous devons tout
Je joins ce mot de tendresse
Aux dettes que je m’empresse
De dire pour me libérer
Aux femmes des caravanes
Et à celles de la savane
Toutes celles qui donnent la vie
Aux charmes de la chrysalide
Dans son cocon qui se vide
Et s’envole le papillon.
Aux battements d’une aile qui luit
Dans l’ombre soudain de la nuit
Dans l’agonie du firmament
Tandis qu’un orage pleure
Une vie qui dure une heure
Finit le rêve du papillon
Femmes de musc et de corolles
Dans la fièvre d’un envol
Vous qui donnez du limon
Charriant des millénaires
Dans le cocon des eaux claires
Les vagissements espérés
Après ce bref murmure
Se poursuit une aventure
Des femmes et des papillons.
© Abderrahmane Zakad
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Abderrahmane Zakad
6 janvier 2013
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08:46
© Photo Abderrahmane Zakad
Après tant d’années de murmure
Femmes ! Vous bousculez les décrets
La loi des hommes, les aventures
Se fêlent pour une liberté espérée
Une étape pour un ultime combat
Dans la fièvre de frénétiques envols
S’entend déjà un orage qui s’abat
Sur l’ignorance, le mépris et les viols
Le sablier se vide l’heure est à vous
Avant que le temps ne la reprenne
Eloignez-vous des marabouts
Ils empoisonnent votre oxygène
Quand vous aurez débité votre colère
Contre l’obstination et les rires sceptiques
Il nimbera d’hallucinantes lumières
Sur le sombre anonymat domestique
Votre domaine n’est ni ombre ni nuit
Ni dans des amours hermétiques
Et par le vent de l’esprit qui luit
Vous sassez les traditions cyniques
Femmes numides, moisson d’absences
Pour le partage du droit et du royaume
Aux arcanes des Assemblées du silence
Vous libérer c’est libérer les hommes
© Abderrahmane Zakad - Alger
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Abderrahmane Zakad
23 décembre 2012
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08:57
© Glanages - wikimini.org
un banc public
sans amoureux
un vieillard affalé
sous la peine
vieillesse
altitude de l’âge
carrefour encombré
de souvenirs
un arbre qui s’écorce
sèche la sève
pas d’oiseaux
tombent les feuilles
la mer s’évapore
quitte la rive
se retire
pleure l’oursin
l’horizon s’incurve
se contracte
brise sa ligne
en éclats
dans la ville
coulent les larmes
poussent des cris
fuit le temps
rues sans tendresse
des lèvres sans baisers
l’aiguille tourne
heures blanches
deux cœurs debout
près du porche
mélodie d’amour
sans clé
© Abderrahmane Zakad
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Abderrahmane Zakad
25 novembre 2012
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09:06
www. Insolite
Je pars ce jour à la guerre
Sans savoir pourquoi je me bats
On me dit qu’il faut la faire
C’est loin d’ici c’est là-bas
Je vais combattre les afghans
Je me demande ce que je vais y faire
On dit que ce n’est pas le Morvan
Ni nos garigues buissonnières
C’est la guerre des américains
Je n’y vais pas dans la joie
Ceux qui sont morts à Verdun
Au moins ils savaient pourquoi
Je voudrais que tu me jures
Surtout de ne pas m’oublier
Je ne sais combien elle dure
Compte les jours dans le sablier
Je verrai tomber nos hommesah
Loin du pays ils seront seuls
Tu mettras dans ton album
Nos larmes ainsi que les deuils
Je verrai d’autres mourir encore
De jeunes afghans de 20 ans
Des charniers et beaucoup de corps
Leur sang mêlé à mes tourments
Si je dois mourir ma belle
Hélas ! Ce n’est pas pour le bien
La mort est chose cruelle
Surtout quand on meurt pour rien
A mon enterrement sois austère
Tu recevras une belle médaille
Tu iras au grand ministère
Pour la rendre à ces canailles
Si j’échapperai au trépas
Je te raconterai ma détresse
Je caresserai notre chat
De ma main souillée qui pèse
Je t’écris ce chant d’amour
Que je partagerai avec toi
Retiens-le et à mon retour
Je te le mettrai au doigt.
© Abderrahmane Zakad
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Abderrahmane Zakad
30 septembre 2012
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07:49
Comme toutes les vieilles villes, surchargées et abandonnées, la Casbah d’Alger se dégrade au fil du temps. Dès la conquête
d’Alger, le génie militaire français a entrepris de grandes percées transversales qui l’ont défigurée. Elles se sont poursuivies en rasant d’autres îlots vers les années 1930-1940. Après
l’indépendance, la médina se vide progressivement de ses habitants pour laisser place à de nouvelles populations qui n’ont pas su l’entretenir. La Casbah se délabre, quartier par quartier et,
inéluctablement, elle disparaîtra. Un vieillard, mourrant, peut-il retrouver sa jeunesse ? Dans un siècle, quelques poèmes la remémoreront. ( Abderrahmane Zakad –
Urbaniste)
Après mille ans de murmure
La casbah aux larmes lasses
Subit le mépris les aventures
L’abandon le temps qui passe
Dans ses rues d’obscures rumeurs
Serpentent le jour ainsi que la nuit
Au détour des chats qui pleurent
Sur ses murs des chauves-souris
Et déjà des cils d’herbes humides
Sous les seuils et sur les frontons
Les éboulements en chutes timides
Enlacent l’agonie le tuf et le limon
On n’entrevoie ni seins ni hanches
Les filles ont quitté le printemps
Les poèmes tombent des branches
Les mots n’ont plus le sens d’antan
La Casbah est en somnolence
Elle gît geint et subit longtemps
L’absence l’oubli et l’insolence
Qui la confinent à l’abandon
© Abderrahmane Zakad
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Abderrahmane Zakad
3 juin 2012
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http://aquablue03.skyrock.com
Je déposerai sur ta tombe un poème et une rose
Je signerai les rimes en paraphe bucolique
Sur les pétales duvetés j’écrirai en prose
Dans un suintement de pensées actiniques
Je choisirai la rose parmi les fleurs numides
Cueillie dans les verdures des paysages sans bornes
En chauffant de mon cœur les bosquets humides
Pour que la rose éclate entre l’obier et les viornes
Le reflet de mes yeux sur ta tombe toute blanche
Transporte goulûment ton parfum apaisé
Dans l’anonymat d’une généreuse branche
Je lirai de mes mains la rose et la rosée
Je te caresserai, mère, de neuves mélodies
Les chants de mon pays achwiq et le hawzi
Je serai tout de feu tel l’oiseau du paradis
Je chanterai incessant en souffle d’aphasie
Sur ta tombe nulle couronne nul encens
Seuls les oiseaux joueraient sur les arbres
Je te dirai en vers mes souvenirs d’enfance
Je déposerai mon poème et la rose sur le marbre
J’ajouterai une larme dans un coin quelque part
J’iriserai de couleurs les rimes de ma prose
Sur la toile de mes rêves j’imaginerai le soir
Sur ta tombe posés mon poème et la rose
© Abderrahmane Zakad
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Abderrahmane Zakad
20 mai 2012
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© Etienne Dinet
Ton regard chevauche le couchant
Fille des sables, du liseron et du vent
Je me noie dans tes bras longtemps
Dans l’éternité et les baisers sanglants
Et tu livres la nue offrande de tes cuisses
Attelé aux caresses je deviens géant
La douceur de tes mains protectrices
Tu m’emprisonnes et me réduis au néant
Aux seins sahariens de dunes neuves
Je brûle inextinguible d’un amour hyzien*
La fille de l’oasis se mire et s’abreuve
Dans l’eau de mes yeux, le regard nubien
Mon étreinte s’éteint en un faible soupir
Dans le silence de ta pose immobile
La beauté de ton corps m’emporte à mourir
Sous les palmiers d’où la pudeur s’exile
Amour oasien aux pensées vagabondes
Du grand soir lorsque somnole la raison
Un oued sans rivage un peintre qui inonde
La fille sur la toile, Dinet figeant son nom
© Abderrahmane Zakad
* Hyzia est un bel hymne à l’amour. Poème de Benguittoun écrit vers 1880 à la demande de Said pour Hyzia sa
cousine, une jeune fille de Sidi Khaled (Biskra).
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Abderrahmane Zakad