C’est l’instant subtil où la lumière décline,
Où le soleil dispense une ultime flèche d’or
Sur le fond du vallon
Où un vent inspiré
Répand l’écume blanche
Des pommiers en fleurs
Enveloppant d’une vague irisée
Mon arbre à poèmes.
Ses feuilles flammes reliées
D’un fil de soie en frissonnent encore.
Sur le sol naissent des ombelles de pensées
Aux racines entrelacées
Sécrétant la mémoire végétale et minérale
D’une même parole d’amour
Germinée en un terreau spirituel.
Le silence est tel le vent bousculant la cage des yeux. À l’œuvre sous
les paupières, par le sel et l’eau, il recrée le monde. Tempête aux
regards, le réel n’a plus terre. Tempête, la barque du jour oscille.
Sans attache, légèreté d’être silence, une brise infime rejoignant hors
le temps la mémoire du monde : ses œuvres vives où se rêvent chaque
arbre, chaque herbe, tous les souffles à naître.
Miroir ou mirage
Je ne sais pas qui tu es
J'ai écrit mille poèmes
Dans le vide dans le vent
Miroir ou mirage
Je ne sais pas qui tu es
Tu es ma mélancolie
Mon soleil et mes nuages
Tout ce qui pourrait être
Et que Dieu a manqué.
Broyant du noir un soir, je rêvais d'une guitare.
Je me souviens m'être dit que j'en ferais une amie.
Ne pouvant pas la toucher, j'ai voulu essayer de jouer.
Moi et mon cœur d'artiste je ne suis pas musicienne,
Je devais peut-être m'attendre à ce qu'un miracle survienne.
Quand mes doigts se sont posés sur les cordes enchantés,
Ma peau s'est ouverte et elle se sont brisées...
Le sang s'est mis à couler, sous mes yeux l'instrument disparaissait.
Doucement il s'éloignait, mes doigts continuaient de saigner.
Je me suis brusquement réveillée
Ô, c'était mon cœur qui pleurait !
Ce soir là j'ai compris,
Ce que dans nos rêves évoque la réalité,
Dans la vie ce sont des rêves qu'on aurait voulu concrétiser.
ton rire m’a réveillée ce matin
il était ce soleil clandestin cerclé de vérités toutes neuves
qui se jouent des embûches de la lumière pour rendre
un supplément aux saisons
prendre ta main et aller donner à manger au vivant
m’a semblé soudain la plus haute des urgences
A quoi pensent les dauphins en jouant dans la mer,
Bondissant l’oeil rieur en faisant de l’écume ?
Ils caressent, du dos, les petits et leurs mères,
Bienveillants, protecteurs, comme ils en ont coutume
A quoi pensent les dauphins en chantant dans la nuit ?
En glissant, doucement, appelant leurs compère,
Pour encercler leurs proies, sans qu’aucune ne fuie ?
Pauvres bancs de sardines, régals des mammifères !
Ils songent à assurer la survie du groupe,
Transmettant aux petits le savoir nourricier,
Le partage des biens prélevés pour la troupe,
Tout en rêvant, parfois, du destin éloigné
Des ancêtres venus des fins fonds de la Terre,
Pour perdre bras et jambes et nager dans la Mer.
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...