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8 octobre 2020 4 08 /10 /octobre /2020 06:41
Fille avec une gerbe de maïs de William Henry Hunt

 

 
 
 
26 janvier
La glane, ô souvenirs, nous y allions jadis
Dans les champs d’ors verdis où nous piquait le chaume.
Quelques épis à terre et des volubilis
Nous trouvaient anoblis des marques du royaume.
 
27 janvier
Le royaume est présent là où nous respirons,
Main de justice à dextre et le sceptre à sénestre.
Une tige dressée et de blancs liserons
Sont insignes naïfs de mon règne terrestre.
 
28 janvier
Etre au monde ici-bas est une grâce insigne.
Je la goûte au centuple en chaque événement.
Tel un film déroulé, ma mémoire consigne
Les images, les sons, riches d’enseignement.
 
A suivre…   
 
© Luce Péclard
Extrait du recueil de Luce Péclard, « LE GUÉ DES JOURS » aux éditions du Madrier
 
 
 


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7 octobre 2020 3 07 /10 /octobre /2020 06:25
Photo reçue de Nicole Portay

 

 

 
C’est une roselière hospitalière
Sur la moraine millénaire
Où les nids flottants
Des oiseaux venus du nord
Tissent leurs fils mystérieux,
Où la flore sereine déroule son poème
À l’écoute d’une rousserole
Mirant son babil
Dans le scintillement des eaux glaciaires.
Ici une branche affale ses feuilles
Affleurant le miroir diaphane de la rivière   
Venue se donner au grand lac.
À ses pieds
La tige gracile d’un pois de senteur
Aime à pointer son accent rose 
Parmi les herbes folles.
Là, un rejet arbore sa morte ramée,
Modeste prière vers l’écume
Lissant de toute éternité le bois flotté
De ses caresses perlantes.
Là-haut le cri perçant du héron
Survolant le grand marais
Annonce son départ rituel
Vers la nuit de la forêt.
 
C’est une roselière naturelle
Préservée par la main de l’homme.
En son cœur sacré,
Protecteur et réparateur,
L’on se surprend
À croire à nouveau en l’humanité.
 
©Nicole Portay
 
Nicole Portay - Poétesse
Déléguée BDR de la Société des Poètes Français
Responsable Nationale du concours de poésie jeunesse SPF
site: www.societedespoetesfrancais.eu         
blog: www.societedespoetesfrancais.net          
 
 
 
 
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6 octobre 2020 2 06 /10 /octobre /2020 06:30
Renoir : La rêveuse
 
               « C’est en croyant aux roses
                   qu’on les fait éclore »
                   Anatole France
 
 
 
 
Quand tu reviendras
A l’orée de mon cœur
Nous serons toujours face à face
Debout, à la même césure
Du temps et de l’espace,
Où je dirai les mots
Qui ont le pouvoir
De délier le cours du destin
Qui nous attend à l’aube
D’une conjonction d’étoiles.
 
©Denise Bernhardt
 
Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.
 
 
 
 
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5 octobre 2020 1 05 /10 /octobre /2020 06:22
 
 
 
 
 
Gouttes au zinc de ma nuit,
S’honore le temps : ses mots.
Devant l’huis fermé, l’horloge fait écho.
Derrière la porte, la mesure des mots.
 
Dans l’absence dévêtue
L’invité franchit le seuil.
 
©Béatrice Pailler 
 
Revue Décharge le site
 
 
 
 
 
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4 octobre 2020 7 04 /10 /octobre /2020 06:26
Image : qqcitations.com

 

 

 

Que tu sois
 
Boutiquier bourgeois
D’une grande avenue
 
Ou
 
Belle horizontale
D’un bouge sordide
 
Reste
Ce que tu es Je resterai
Ce que je suis
 
Chacun son rôle
Un rôle pour chacun
 
© David Chomier
  
 Extrait du recueil « Soyons Bref » aux éditions Stellamaris
 
 
 
 
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3 octobre 2020 6 03 /10 /octobre /2020 06:31
Éditions l’Harmattan, Paris, octobre 2019

                     Les portes du dire s’entrouvrent sur  une évocation discrète, pudique de la vie : Parmi des herbes, des bleuets et des pavots / les caresses de l’été dans la plaine brûlante, hymne panthéiste à la nature : des nénuphars fleurissent dans mes cheveux. Au-delà du silence pulse une présence lointaine, évanescente mais tellement présente, qui se tient au bord des falaises vertigineuses de l’absence : il nous reste la rupture, l’immobilité, la douleur / il nous reste le silence.

Appuyée sur une digue de feu, la Poétesse, Orante d’une liturgie, laisse ses pas s’éloigner : nous sommes les cicatrices. Les mots en fusion, sang du vent, cantiques d’éclairs, tressent des fruits de haute mer, ils s’enroulent, épines et pétales : les paroles  cherchent leur chemin jusqu’à nous.

Mots équinoxes, secrets, mordants, traces, les ombres au goût de sel se mêlent, s’entrecroisent dans les levers d’aube silencieux et les frimas de la nuit alors que le sang flagelle encore le corps : je flâne sans cesse égarée / sur le chemin d’hier.

Les élans silencieux de Sonia Elvireanu , il faut les humer, caresser leurs encolures. Ils tissent l’absence : Je t’ai cherché, tu n’étais nulle part. La mélancolie va l’amble avec son cortège de houles et de retraits, de regrets et de tempêtes : je suis une ronce dans la plaine. Interstices dans le silence : le lever et le coucher du soleil / se brisent dans mes mains vides.

Les mots–larmes, derrière les paupières, partent sur les rives de la solitude,  présence du dire, force du manque, il faut toujours se baisser pour passer les écluses qui se déversent dans les estuaires nocturnes : cette nuit, je cherche un abri.

Malgré la grisaille du silence, de l’absence, ce recueil est un verre de lumière à boire à petites gorgées, ce sont des images sur la peau des plantes, des ébauches de roulis et d’écume qui viennent mourir sur  l’aube, ce sont des vagues intérieures. Torrentueuses, elles ont le parfum de l’aimé si lointain et pourtant si proche : et par-dessus le monde / Ton sourire.

La Poétesse, grande véneuse, lâche ses chiens, la vie est aux abois. Le grand cerf ne meurt qu’une fois dans la forêt des souvenirs  : saignement du vivant.

Oratorio de fugues pour des lèvres en bréviaire qui psalmodient de secrètes oraisons : une croix allumée dans la main.

Les phrases passent entre les ronces pour ne retenir que le pollen déposé par l’abeille qui a butiné. Le désir est toujours là, pudique, il tenaille les mots pour se perdre dans le souffle du ciel, la vie se nourrit d’interrogations, d’attende.

L’auteur, à l’image de Jean Orizet, est pèlerin de l’indicible, témoin de l’ineffable.

Avec ardeur les pulpes sont fécondées, les sucs du regret se transmuent. Germent  les élans, subtile et discrète prière, nuages vers l’au-delà,  vers la Transcendance. En effet, ce recueil pourrait-être un livre d’heures que l’on tient avec recueillement, c’est une prière intime celle que l’on murmure dans les fentes et les cicatrices du cɶur, dans les pulsations d’aubes noires. Ce sont parfois des psaumes que retiennent les nuages, avant de se mêler à la musique des sphères dont l’auteur conserve les accords au plus profond de son âme : Dieu donne de la sérénité / à ma pensée / pour que sa limpidité / ne tombe / nulle part en chemin.

Sonia Elvireanu nous livre discrètement sa respiration. En la partageant, le lecteur chevauche l’océan, mange les étoiles, les vagues, les fleurs, se brûle aux éclats d’un soleil noir, s’éclaire aux ténèbres, retient le début et la fin du cri de l’oiselle.

Dans le précaire équilibre du crépuscule, entre sève, braises et songes les ombres sanguinaires descendent l’escalier des impatiences, offrandes pour les âmes perdues.

C’est l’heure où la lumière est à deux pas de l’Invisible. Comme Bonnefoy, l’auteur charge ses rêves dans la barque. Pour quel voyage ?

 C’est un feu de brousse, une flamme vêtue de bure, une braise dans la cendre, la brûlure du soir sur la sinuosité des souvenirs. Les ombres ne repartent jamais seules et Sonia Elvireanu le sait. Lorsque le manque érode l’écho gémissant, l’auteur le ramène au gîte dans une brûlante et discrète andante qui enserre l’espace balayé par le lin de tous les vents.

Mais que sont les souvenirs devenus ? Ils caressent et mordent : rencontrent-ils  leurs corps ? 

Dualité du manque, à travers les branches d’olivier : la seule voie vers toi : l’amour.

Superbe recueil, à lire comme un livre d’heures, prière à réciter pour que nous soyons vivants tels le pain et les poissons / offerts par Jésus aux Siens, alors, demain, peut-être / mon heure fleurira / au bord de la vie assoiffée de toi.

L’auteur, paumes offertes à l’Invisible, recueille un souffle de ciel, un souffle d’amour.

 

Nicole Hardouin                           

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2 octobre 2020 5 02 /10 /octobre /2020 06:38
Photo : titelouveblanche.skyrock.com

 

 
 
Tu cours après l'amour
Comme la louve après le lièvre
Au cœur de la sombre forêt.
 
Tu sens son odeur qui t'appelle
Et sans jamais le rattraper
Tu t'essouffles, tu en perds haleine
Orgueil, force et volonté.
 
Ton cœur sous la fourrure grise
Martèle, se rebiffe, s'épuise
À te faire entendre la vérité
L'amour n'est pas un gibier
C'est au cœur de l'âme qu'il se puise
Pas dans les sombres forêts.
 
© Leafar Izen
 
Texte extrait de « Souvenirs du Néant »

 
 
 
 

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1 octobre 2020 4 01 /10 /octobre /2020 03:30
Image parisbreizhmedia.fr

 

 

 
Y a-t-il un médecin dans la salle ?
La crise sanitaire
S’incruste dans les pierres
Où germent les fantasmes
De l’homme tétanisé.
 
Il laisse échapper
Les vibrations d’espérance
Au gré du vent
Et remplit son espace
D’une vague mélancolique
Porteuse d’angoisse
Et de froideur obscure.

©Eliane Hurtado
 
 
 
 
 

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30 septembre 2020 3 30 /09 /septembre /2020 06:34
 
                                                                                 à Paul Mathieu
 
 
I. Le marcheur - vers l'avant
 
Regarde cet homme là-bas,
Il marche
Devant lui,
Est-ce le marcheur de Giacometti ?
Il marche du lever du jour au coucher et
La nuit venue, il s'allonge sur terre
Se sachant de glaise et terrien, mais
Pour quel destin ? Le destin de mortel ?
Ou est-ce seulement de refus et ange
N'étant plus
Et ne voulant du « dasein »
De jour comme de nuit ?
(Lève-toi et marche
Dit pourtant la prophétie
Au marcheur de Giacometti!)
Et pourtant je marche mais
N'est-ce pas vers la nuit ?
Car tu es l'ange déchu, lui répond
La voix venue de plus loin que lui,
La voix de la prophétie
 
II. La pomme y est
 
Nous marchons sans heurts
Vers le bois, l'arbre est là
Avant nous, il nous a précédés,
Nous a préparé la terre alors
Que nous étions dans une oasis
Quelque part ; l'arbre est notre
Ami, mais nous ne descendons
Pas de lui, par contre la pomme,
Oui, et de fruits et de connaissance
(Mange dit une voix de plus bas ;
Celle qui sait la condition)...
 
©MILOUD KEDDAR
 
 « Une pomme d'ombre » est le titre d'un livre
de Paul Mathieu auquel j'ai par le passé consacré
une chronique qui fit l'objet d'une parution sur
le site de la revue belge TRAVERSÉES
Paul Mathieu est un écrivain belge, membre de
l'Académie Luxembourgeoise 
 
 
 
 
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29 septembre 2020 2 29 /09 /septembre /2020 06:29

 

 
 
 
J'ai la griffe du dragon
Au regard d'argent
Elle m'écorche vive
M'entraine à la dérive
On l'a appelé par ce chant
Endormi dans le temps,
Il me soulève vers le vent et
Ma peau éclate en sang,
Il est venu en quête
De pureté parfaire,
Et j'ai levé les yeux
Avec ce chant vers les cieux,
Je suis écorchée vive
Plongée dans son regard d'argent,
Je ne cherche pas à survivre
Malgré son feu brûlant.

©Djida Cherfi 
20/06/2020
 
 

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