Il suffit qu’un oiseau traverse le ciel
Pour que s’éploient les couleurs sur l’éventail
Vert palpitant à la ramille d’un peuplier
Rouge chaleur maternelle sur la lèvre d’un coquelicot
Bleue l’aile du geai à la cupule d’un chêne
Jaune au vent ondoyant des moissons
Orange au premier sourire d’une chanterelle
Pourpre la digitale habillée de patience
Au chant nacré d’un liseron de perle
Revient l’oiseau
Et se replie l’éventail
Que l’année nouvelle déploie son éventail
avec un arc-en-ciel où chantonne la brise
©Roland Souchon
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Ce matin j’en reviens
A l’embrasement d’automne,
Aux multiples nuances
Qui dessinent dans le ciel
Le prologue de notre poème.
Une fois encore je n’hésite pas
A poser mon doigt
Sur votre beauté troublante,
Avec cette peur que notre secret
Soit un jour défloré, voire dévoilé.
Ce matin tout me redevient
Blanches transparences,
Pareilles à ces neiges
Recouvrant de silence le paysage
De ce voyage d’enfance.
En rêve, je dépose
Sur cette virginale fragilité,
Le bijou turquoise de l’intime
Entre l’écrin de vos rives.
Ce matin je m’éblouis
De l’embellie de la vie.
©Michel Bénard.
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Nous aimer à la lampe de la lune
fanal lumineux
qui éclaire nos nuits
et installe les jours
Sentir monter la marée
à bout de ciel
à bout de souffle
à goût de ciel
La nuit est de braise
le jour est de cendres
Rêvons de la renaissance
de notre source d’enfance
~*~
Amarci al lume di luna
fanale luminoso
che rischiara le nostre notti
e installa i giorni
Sentir salire la marea
sino ai confini del cielo
all’ultimo respiro
dal sapore salmastro
La notte sa di brace
il giorno sa di cenere
Sogniamo la rinascita
della nostra sorgente d’infanzia
~*~~*~
Ode©
Extrait du nouveau recueil de ODE : Médaillons Poétiques, français et italien – Traduction de Mario Selvaggio
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Il est un pays
Pas celui de mes ancêtres
Qui m’a accueilli
Bras ouverts…
Mais comment comprendre
cette route tortueuse
qui m’a mené d’Alsace en Bretagne ?
J’ai connu tant d’autres coins
de ma généreuse France…
Comment expliquer
qu’il m’a fallu
tant de décennies
pour enfin avoir le sentiment
d’être revenu chez moi ?…
Assis sur un bloc de granit rose
je contemple la Manche,
j’écoute sa mélodie
que l’on croirait parfois
accordée au vol des mouettes…
A plein poumons
je respire le vent du large
porteur des embruns
et d’un solide parfum d’aventures !
Bernaches, mouettes et goélands
Dansent autour de moi
Et semblent m’inviter
Dans leur joyeuse ronde
Aussi désordonnée que rapide.
Le temps d’un souffle
Et déjà ils partent au loin !
O joie, un rouge-gorge
Se pose près de moi
Sans peur ni timidité
Il me regarde
Nous nous contemplons…
Après la contemplation de la mer
J’ai marché dans les landes de fougères
Admiré les jaunes fleurs d’ajoncs
Imaginé un bouquet de boules d’hortensia
Rêvé de la Dame au camélia
Sous le regard d’une de ces fleurs rouges
J’ai même aperçu un joli mimosa
Avant de croiser un bouquet de rhododendrons
Au gré de mes déplacements
Le plus souvent à pied
Je m’arrête face aux nombreux calvaires
Qui disent la foi des gens du pays
Et je suis tombé amoureux
De tant d’églises aux formes généreuses
Rondes ou pointues
Cloches battant à tous les vents
De l’histoire des hommes et du temps !
Et que dire des légendes toujours présentes
Dans les châteaux et manoirs
Et par les sculptures des hommes
Mais encore celles de la nature !
Comment ne pas célébrer
La beauté de ce pays bénit des dieux
Qui a reçu en héritage
Tant de richesses, tant de charmes
Que j’en suis tombé amoureux…
©Jean Dornac
Lannion, le 6 janvier 2020
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Premier janvier ! Quoi de neuf sur cette planète ?
Trouverons-nous autre chose que des arêtes ?
Ont-ils fait place nette les ''canards'' de l'été
Pas d'horreurs, pas de guerres, plus rien à raconter ?
Un reste de rôti ? On invite un voisin ?
Pas celui qu'on fréquente car il a du bon vin
Mais celui qui, là-bas, loge dans un carton
Si las de bourlinguer qu'il aval' des cach'tons
On redresse la pente, on est sur la bonn' voie...
Et les vieux entassés tout près de colapser
Voilà qu'ils ont trouvé une famille à aimer ?
Ça va les étonner, le pays a changé
On arrête le béton tout autour des maisons
Et voilà qu'on jardine : salut les potirons !
Cent fois moins de voitures mais des bus silencieux
Pour aller voir la mer, ah ! vraiment c'est le clou
De l'eau pure à gogo et des bancs de mérous !
C'en est trop ! C'est trop beau ! Je me frotte les yeux ...
Zut alors! J'ouvre l'œil, je suis dans les nougats
Quelle cuite hier soir, c'était la Saint Sylvestre !
Un ''pingouin'' m'a piqué mon duvet et ma veste
Oh dis donc... les poubell'... les rats...sacrés dégâts !
Qui sait si la Croix Rouge va passer ce matin
Nous apporter un truc, une infusion de thym ?
L'an dernier on a eu un sandwich, un' cannette
Et moi, j'étais pas seul, j'étais avec Mariette...
Premier janvier ! On se gèle sur c'te planète !
© Jeanne CHAMPEL GRENIER
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Faute d’avoir analysé ce que nous sommes...
Nous allons voir le saut de la température
De deux, de trois, de quatre et même cinq degrés ;
Dans dix, quinze, vingt ans, nous serons effarés
Devant les changements subis par la nature;
Le pôle Nord sera lieu de villégiature,
D’un peu partout viendront chez nous les émigrés
Et par millions les corps devront être enterrés
A défaut d’avoir pris d’importantes mesures.
La croissance, il aurait fallu la contenir
Au lieu de la forcer, mieux la circonvenir…
Nous sommes une espèce au sein d’autres espèces !
Et nous nous inscrivons dans le milieu vivant.
Il nous aura manqué ce soupçon de sagesse
Qui permettait de croître et d’aller de l’avant.
©Louis Delorme
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Les traductions en occitan limousin et en italien sont de Béatrice Gaudy
La liberté d’expression ne peut être
seule liberté de réciter
ce qui est agréable aux oreilles du pouvoir
La liberté d’expression ne peut être
seulement partiellement libre
La liberté d’expression est ou n’est pas
mais ne peut pas n’être qu’à demi
* * * *
Lo liberta d’espressioun ne po pa eitre
soulo liberta de recita
ço qu’è agradable à la aurelha dau poudei
Lo liberta d’espressioun ne po pa eitre
soulamen parcialamen libre
Lo liberta d’espressioun ei o. n’ei pa
ma ne po pas eitre soulamen a demiè
* * * *
La libertà di espressione non puo essere
sola libertà di recitare
quello che è gradevole agli orecchi del potere
La libertà di espresione non puo essere
soltanto parzialmente libera
La libertà di espressione è o non è
ma non puo essere soltanto a metà
©Béatrice GAUDY
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Deux petits poèmes aux fleurs de basilic (français et anglais) - Athanase Vantchev de Thracy
I.
Le bouquet d’immortelles
Dans le vase de cristal bleu.
Quelques fleurs de basilic
Sur la vieille table en chêne massif.
Sur la commode, à côté de l’horloge,
Suavement ronronne le majestueux chat,
Maître cérémonieux de la maison.
Debout, devant les icônes et la veilleuse,
Une coiffe d’un blanc immaculé,
Mère prie à haute voix la Vierge
Tombe à genoux
Et fait plusieurs signes de croix !
Une calme indicible envahit tout !
II.
La brume violette du matin,
Je viens à toi avec le cierge de cire de Pâques
Et deux œillets écarlates.
Ah, comme j’aime
Les petites rues étroites
Qui mènent à ta maison,
Les petites rues étroites, mon ange,
Qui sentent si bon les tilleuls
Et la paix descendue
Du vaste ciel de diamant !
©Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 4 janvier 2020
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ENGLISH :
Two Short Poems with Basil Flowers
1.
The bouquet of everlasting flowers
in the vase of blue crystal.
A few basil flowers
on the old solid oak table.
On the dresser, beside the clock,
the lordly cat is sweetly snoring,
the house’s master of ceremonies.
Standing before the icons and the night light,
in a headdress of immaculate white,
Mother prays aloud to the Virgin,
then falls to her knees
and makes several signs of the cross!
An ineffable calm pervades everything!
2.
Violet mist of morning,
I come to you with the Easter wax candle
and two scarlet carnations.
Ah, how I love
the little narrow streets
leading to your house,
the little narrow streets, my angel,
so strongly redolent of lime trees
and the peace descended
from the vast diamond sky!
Translated from the French of Athanase Vantchev de Thracy by Norton Hodges