C'est midi dans la cour ; j'écris, le fumier glousse,
Un chien jappe, un frelon rit, deux scieurs de long
Font un grincement brun sur un grincement blond.
Et pourtant quelle harmonie étrange et douce.
Ce matin mes souliers sont verts de mousse :
J'ai couru par les bois, déclamant du Villon.
Et j'ai eu des terreurs blanches de papillon
Sur ma coiffe trouée, pour ma pipe rousse.
J'ai demandé -ce que tu sais bien- un sujet
De comédie à plus d'un chêne qui songeait :
Tous ne m'ont fait que des réponses évasives.
Alors j'ai dû cueillir çà et là quelques vers
Car mon passage fit parfois des taillis verts
Jaillir de blonds essaims de rimes paladines.
(ossia=maladives)
Voilà ta gueule, la mort ! Tu n’es que laideur, nous ne t’aimons pas, retourne d’où tu viens ! (J. Dornac)
La vie, on doit la prendre comme elle vient. On peut aussi la refaire et être persuadé que tant qu’elle est présente, il y a de l’espoir. La mort, elle, au contraire,
vous ne l’entendrez en aucun cas vous souhaiter « Bonne année » ou « Bonne santé ». Avec elle, on ne peut rien prévoir.
C’est une redoutable calculatrice.
Étant donné qu’elle a toujours élaboré ses plans
en procédant par élimination,
on ne devrait jamais l’écrire autrement qu’en abrégé. L’idéal serait de lui attribuer
tellement de mauvais points qu’elle aurait droit à une correction bien méritée
et en prendrait du coup pour son grade.
Sachant qu’il est impossible d’en finir avec elle,
Poème dédié à Liliane Caumont, pour sa sculpture « La guerre de Troie. »
La guerre de Troie,
Légende homérique ou réalité ?
A l’origine se profile une femme
Belle à damner les âmes,
L’aveugle crédulité des hommes,
L’orgueil, la passion, la jalousie,
Anéantiront la cité troyenne,
Pilleront les joyaux de la reine,
Le feu s’étendra à la terre
Sur les ruines d’un lointain passé.
Reviendra encore l’ombre du pouvoir,
La folie chronique et pandémique
De la sempiternelle désolation,
L’histoire sans cesse se renouvelle,
Génocide des innocents
Subissant l’opprobre et l’anathème,
Ce sont toujours et encore
Les temps mauvais recommencés,
Les ventres de femmes exsangues,
Les visages de l’effroi face
A l’avancée mortifère des boucliers,
Les yeux stigmatisés
Des mères pleurant leurs enfants
Recouverts de froids linceuls.
La fiancée du vent
Interroge le temps,
Afin de porter simplement
Un regard nouveau sur la vie,
Où l’œuvre prendra tout son sens
En rejetant le spectre de la guerre,
Des exactions, des ignorances, des différences,
Généré par l’épopée humaine.
Bleu, le ciel d'amplitude inespérée
Blanche, la terre sous les reins
Brûlante l'épée du soleil
Entre les branches d'orangers
Qui filtrent les rayons de feu
Au loin le duende des vagues
Sous leur résille de sel
Et par tièdes et tendres rafales
Le moussant parfum du jasmin
Qui déborde des jardins
Seul dans un corps en feu
Danse un cœur Carmen
Et son éventail qui vibre
Au filigrane orgueilleux
Du dangereux l'équilibre
Entre ollé et amen
Incluse dans la terre des ancêtres
Grenade au profond d'une fleur
Chuchoter et s'emplir le cœur
Des ''Légendes du Guatémala''
Castagnettes et guitarillas
De Miguel Angel Asturias
Rouge, le ciel d'amplitude dévoilée
Rouge, la terre sous les reins
Rouge, l'épée du soleil
Et sentir vibrer sur ses tempes
Les cigales des maracas
Et le son des bandjos
De Chichicasténango
L'auteur travaille actuellement sur un 4eme roman : "L'Homme qui n'existait plus"
Présentation de l’auteur par Jeanne Champel Grenier : Léafar IZEN est un poète de valeur dont les désormais célèbres recueils :'' La forme et le temps, Souvenirs du présent, Souvenirs du néant, L'Hypothèse du Tout (Précis de (méta)physique) ont conquis un lectorat de qualité. Cet auteur s'illustre désormais aussi dans le roman de science-fiction d'un genre nouveau tels que GRAND CENTRE publié par Les Éditions du Bord du Lot, ouvrage dont le succès n'est plus à démontrer.
Désormais, Léafar IZEN est publié chez Albin MICHEL ; son premier livre édité dans la belle collection : ''Albin Michel imaginaire'', s'intitule LA MARCHE DU LEVANT . Il s'agit d'un livre très original mi polar, mi science-fiction, original tant par sa forme que par le fond, un livre qui vous emporte loin des préoccupations quotidiennes grâce au choix du sujet, au sens du suspense et à cette écriture jeune, attachante, particulière à l'auteur, une écriture où la poésie et la pensée jouxtent toujours l'infini des possibles.
Salutaire, cette ''MARCHE DU LEVANT'' ! Ou comment s'extraire du quotidien morose tout en s'ouvrant l'esprit et l'âme de fort belle façon !
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...