On aime bien ces vrais hivers
qui déguisent le paysage
et donnent un autre visage
au jardin devenu désert
tout semble être mis de travers
ma rue ne va plus au village
les toits sont partis en voyage
le clocher même à changé d’air
je ne reconnais plus la vieille
qui passait encore la veille
en raclant ses sabots bien las
mais voilà le soleil qui perce
un clin d’oeil entre deux averses
et nous dit je suis toujours là
Le regard attendri devant la panse monacale d’un Bourgogne, il aurait quitté les plus belles madones pour la compagnie d’un Volnay.
Jeunes filles, retournez à vos biberons, c’est un enfant des « Climats » qu’il vous faut.
Madame, voyez-vous, nous ne parlons plus d’un grossier litron de picolo, mais d’une bouteille de haut cru, veloutée par la poussière des anges.
Ô Bacchus
Ô Ariane toute vêtue de pampres
Entonnez-nous à tue-tête le chant de la vigne.
Donnez-nous en ce mois de mai
Un vin de Volnay
Et je vous déclamerai Alfred de Musset.
L’AOC VOLNAY
AOC de Bourgogne – Côte de Beaune
Le vignoble de Volnay est encadré au sud-ouest par Meursault, au nord-est par Pommard.
Vin rouge uniquement - Cépage unique : Pinot noir – Potentiel de garde 5 à15 ans
Dans sa jeunesse, il dégage un parfum délicat de violette ; l’âge lui apporte des arômes de pruneau.
Ce vin rouge élégant et racé s’accorde à merveille avec un coq au vin, des œufs en meurette, un gibier à poil et à plume et un fromage à la croûte fleurie. Température de service : 15° C
Les secrets mes enfants
vivent dans vos maisons
vivent discrètement
loin de l'agitation
se donnant au silence
d'un espace désert
où l'ombre se prélasse
à l'abri des regards
loin du salon bruyant
et des hommes bavards...
Juché sur les épaules
d'une chambre qui rêve
une pièce timide
un lieu presque oublié
contient un univers
mémoire d'un passé
que la marche des jours
a peu à peu gommé....
Ce monde existe bien
même si son absence
invente une légende...
Il chante à voix basse
les exploits...les victoires
de ce peuple d'hier
qui partageait les joies
de toute une famille
avant de disparaitre
dans les yeux transparents
d'une époque lointaine...
Mais laissons le présent
esclave de l'horloge
et montons à l'étage
par ce chemin tranquille
où règne la poussière
qui masque "le Royaume" !...
Derrière cette porte
une foule inconnue
de jouets délaissés
une chaise...un miroir...
des livres fatigués
des peluches bavardes
un cheval à bascule
un jeu de société
poursuivent leur voyage
au coeur d'un paradis
comme des anges sages
chevauchant l'infini
dans les bras du grenier...
Texte écrit le 25 janvier 2005, après avoir retrouvé mon tableau de 1990 : Marine inquiète.
(Écrit donc il y a 18 ans, mon texte ne sous-estime pas les actuels problèmes climatiques.)
25 janvier 2005
La vision sculptée
Dans ma cave, je viens de retrouver un terrible tableau que j'ai peint à la fin des années quatre-vingt.
Un ciel opaque et lourd, épais d'ocre, gris sombre et ardoisés nuages y descend vers un océan vert. De la terre s'est mêlée aux cieux.
À l'avant-plan, des vagues bleues et courtes forment un mur régulier dont les éclats ne sont point d'écume, mais cristallins. Le muret semble protéger de regards trop analytiques un affrontement naturel. La masse nuageuse tombe tel un couperet de guillotine, comme pour trancher la tête d'un monde condamné ! L'eau bleue qui s'élève en parapet, est moins offensive que suppliante. Trop faible que pour pouvoir se défendre contre cette tombée de matières. Que sont-elles ? Un mélange de celles décomposées de planètes ? et, ou, de celle-ci ? Les noyaux du cosmos auraient-ils relâché leur attraction ? éclatant et dispersant dans l'Espace argiles, pierres, minerais ou métaux ? Par fatigue, par usure ou par fin, l'aimantation aurait distendu les liens de son recueillement, diluant dans les airs les malheureuses planètes ainsi que des boules de terre fondues dans un liquide, ainsi que des châteaux de sable rendus par la marée à leurs grains poudreux.
À l'horizon, entre les deux parallèles du ciel terreux et de l'énigmatique et presque immobile eau verte, eau d'un vert-bouteille curieux, un long espace se rétrécit où l'éther d'un or pâle et lointain recule, de plus en plus inaccessible. Aussi, les voiles orange d'un bateau au milieu de la ligne d'horizon et déjà au-delà d'elle, en une dimension troisième et ronde, ne risquent plus d'être coincées, broyées, dans l'inévitable choc. Elles vont, fortes et confiantes, en leur envol glissant sur une eau par-delà libérée.
Mon tableau passé se révélerait-il visionnaire ? L'on baigne - si j'ose dire après un récent tsunami - dans les catastrophes naturelles auxquelles font écho des prévisions d'apocalypse. À en croire celles-ci, le monde n'en aurait plus que pour dix ans !
Première page de La vision sculptée.
Pensée extraite de mon recueil de contes et pensées L’âme dénouée.
Recueil paru aux Éditions Éole en décembre 2006.
La vision sculptée écrit en janvier 2005.
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D’abord il y a le « corps à corps »
et voici le « corps constitué »
Mais bien avant la « chute des corps »
en ce bas monde tourmenté
c’est le temps des premiers bonheurs
au creux du ventre maternel
celui du « corps en apesanteur »
Nos répulsions et nos délices
croisent la même mise à feu
dans les jardins du paroxysme
Nos errements nos certitudes
ont cette morsure identique
au talon de leurs équipées
Les victoires et les défaites
se disputent les mêmes jeux
les mêmes torrents galvaniques
leurs cris de foule et leurs outrances
leur même tanière abyssale
Fourches caudines
Sous le joug
de votre impériale jactance
nous vivons à jamais l’hiver
de sombres promesses du soir
de l’été de nos résiliences
matutinales
As-tu songé à lui dire que le monde attend
Qu’il pose son regard
Sur cette île divaguant
Comme une barque démâtée
Entre deux Amériques
Lui as-tu raconté les villes qui ont soif
Chaque fois qu’elles deviennent
De boueux réceptacles,
Lui as-tu dit la faim qui élit domicile
Dans chaque maisonnée
Sait-il que les miséreux
Regardant les enfants
Qui jouent à la marelle
N’ont que la Providence pour salut
A travers la nuit où s’abîment les rêves
Dieu voit seulement
Les semences d’étoiles
Dont tu as fécondé le jardin d’Eden
Au soleil dérobé.
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...