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15 février 2023 3 15 /02 /février /2023 07:30


Image reçue de Serge Lascar

 

Traitreuses félonies
Trompeuses litanies
Que nous soit révélée du côté de l’obscure
L’énigme retenue dans les pages impures
Du quotidien d’ici : le journal de midi.

Traqueur insatiable de photos délétères
Gazette, ramassis d’aveux et commentaires
Y trônent à la Une les potins de canton
Machins insignifiants dont nul n’aurait rien su
Si de braves journaleux les avaient tenus tus.

Petit d’Homme s'y plonge avec délectation.
Accidents de trottoir
Survenus sur une place ou au coin de la rue
Bolides écrabouillées sur la route nationale
Chiens perdus et ancêtres égarés dans le soir
Pêcheurs aventureux emportés par la crue
Crimes dans le bacchanal des fêtes de carnaval…
Rien n’échappe au lecteur friand des bouts d’histoires
Des brèves d’écritoire saupoudrées de détails
Qui savent exhauster le parfum de la vie
D’une pointe de piment, bousculent ses entrailles
L’élèvent au sérail des Mille et Une Nuits.

Petit d’Homme badine.
À l’automne complice, le ciel s’engaillardit.
Brume, pluies et brouillard abreuvent les colonnes de sombres tragédies.
En la saison d’hiver, parcourir la rubrique se confond en délices.
Fractures et contusions se multiplient par dix.
Éclosion du printemps
Et le doute malin trouble l’eau du calice.

Petit d’Homme trépigne.
Voir les arbres fleurir égare l’ingénu en tergiversations.
« En avril il fait frais… peut-être une gelée, l'espérance d’une glisse ?
En mai il pleut assez pour un affaissement ou une inondation !
Avec de l’imagination… »
Mais la veine tarit lors s’enflamme l’été.
L’affaire tourne au vinaigre, bouillonne, s’envenime.
Touffeur cruelle de juillet
Canicule au mois d'août
Et encore aux vendanges suer à grosses gouttes.

Petit d’Homme fulmine.
Aveugle à l’évidence d’un soleil fanfaron
La rubrique persiste avec ostentation.
Peut-être une coquille, une erreur d’impression ?
Hachurant au scalpel chapeaux et reportages
Petit d’Homme humilié laisse éclater sa rage.
« Adultères, naufrages, volcans dans les alpages
Que s’écrive au grand jour la mystification
Et que soit mis au ban l’odieux scribaillon
Perfide qui enfante des drames hors de raison :
Faits d’hivers en été : il n’y a plus de saisons ! »

  ©Serge Lascar


     
 
 

 

 

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14 février 2023 2 14 /02 /février /2023 07:48

 

 

©Etienne Fatras        
 

 
 

 

 

 

 

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13 février 2023 1 13 /02 /février /2023 07:31

Proposé par Sonia Elvireanu que je remercie

Hier peut-être. Photographies : François Ducobu. Textes : Michel Ducobu. Projet graphique : Click Click Graphics. Taille aux Joncs, 2022.

 

Je ne saurais cesser d’exprimer mon étonnement face à cet engendrement inouï entre image et parole. Et cela depuis la première de couverture, où, devant l’immensité bleue de la mer, un « point » d’homme aux cheveux blanchis par l’âge, vu de dos, assis sur une chaise, les pieds reposant sur une plage sableuse, contemple. Sur la ligne où l’horizon rencontre la mer, en lettres blanches, je lis Hier peut-être et, haut dans le ciel, deux noms : François Ducobu, réalisateur des photographies, et Michel Ducobu, auteur des textes. Père et fils se rencontrent à la confluence de deux générations. C’est comme si le fils aurait voulu comprendre la génération du père et, pour ce faire, avait choisi de le provoquer ou de l’encourager par des images. Quel autre dialogue possible entre deux artistes ?

À cela s’ajoute, sans aucun doute, la troisième paire d’yeux et une troisième âme, celle du lecteur. Lecteur d’images et de paroles, engendrées. Une poésie qui peut être vécue par celui qui aura acquis une certaine expérience de vie, qui devrait être, à son tour, un peu poète. C’est devant la simplicité et le naturel que l’âme est émue, qu’elle parvient à atteindre des brins d’ineffable, comme dans une sculpture de Brancusi.

Les pages ouvrent sur un jeu dialogué, jeu-réflexion sur le titre, jeu qui inclut le troisième participant par le refrain « Oh I believe in yesterday ». Suivent des images sur la page impaire, chacune secondée par une cogitation. La mise en page témoigne à son tour de ce dialogue par le positionnement même de l’image en haut de page et des paroles, du côté gauche, en bas de page. En regardant tout droit, le lecteur a devant soi l’image qu’il peut intégrer attentivement, tandis que le blanc dessous l’invite à rajouter du charme à sa propre réflexion. Les pages ferment sur un poème placé du côté droit, avec une page blanche à gauche, suivi par une image qui occupe deux pages et surprend une feuille séchée blanchies par la mousse avec, à côté, un petit oiseau dont on ne distingue que la tête, les deux formant une tâche blanchâtre perdue dans l’immensité bleue de la mer.

Entre les images du quotidien citadin avec ses immeubles géants, ses décombres et ses voitures, c’est la nature, dans tous ses âges, qui gagne, c’est elle qui attire le regard, c’est elle qui donne le souffle, qui encourage LA VIE. L’antithèse est évidente. C’est la nature qui, par l’image du goéland qui nous regarde en son vol, suscite au dialogue : « Tu me suis toujours ? / - Ne vas pas trop vite. Ni trop haut. On n’a plus vingt ans. / - Mais on est toujours dans le vent. / - Dans les nuages plutôt. / - Les nuages qui passent…là-bas…là-bas…les merveilleux nuages ! ».

Ce n’est pas un album qui peut être raconté, c’est un album qui doit être gardé devant soi, sur une chaise longue, devant la mer ou au milieu de la nature, dans des moments de silence, de détachement : « - Une chaise longue à mourir d’envie. / - Une envie longue de vivre dans une chaise. ». C’est un album qui parle de la vie en invitant à la goûter avec sagesse, l’âme ouverte, l’âme vivante et qui me fait penser aux Correspondances de Baudelaire. Car c’est dans la poésie pure que se cache le secret de la vie. Et, comme les pages ne sont pas numérotées, on peut commencer n’importe où. C’est sans doute la preuve que la sensibilité humaine est un don de l’universalité, suggéré par la présence, en mots d’ouverture de l’album, de vers appartenant à Yves Bonnefoy (France) et Sonia Elvireanu (Roumanie).
 

© Rodica Gabriela Chira


           
 
 

 

 

 

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12 février 2023 7 12 /02 /février /2023 08:00


 

Attente patiente
La détente de printemps
Tu entends le chant

 

©Gérard Leyzieux                                      

Extrait du recueil :  Extrait de « Et l’attente attend » aux éditions Stellamaris          
 
 
 

 

 

 

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11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 07:48

Photo PaulBot100

 

J’ai cru voir un oiseau qui
volait les ailes en vrac
ou un sémaphore déglingué par le vent
je ne sais plus ce que c’était
Peut-être un enfant, mais il le cachait bien ses bras lancés vers l’azur
ou vers la mer, c’est pareil
Ses jambes s’élançaient dans le vent
désordonnées, dans un vol hésitant
sa tête ébouriffée comme friche à l’orage

 

Ses yeux éblouis de joie et d’espérance.
il a pris son envol,
tout droit au-dessus des flots
bientôt perdu de vue
petit point dans le ciel, puis plus rien
Sa mère l’a attendu longtemps,
assise sur un banc
Et puis elle est partie
elle sait qu’il reviendra
quand il aura compris
ou qu’il aura bien faim

 

©Bernard Delpech   
 
 
     

 

 

 

 

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10 février 2023 5 10 /02 /février /2023 08:10


 


Version française

Le bruissement argenté d’un grelot sur un pré,
un appel du lointain,
je suis son son à travers la plaine
jusqu’au pied de la montagne,

je grimpe parmi les lauriers roses et les oliviers,
sur le sentier qui serpente entre les rochers,
le chemin me semble facile,
une main tendue me porte au sommet,

enveloppée en bleu, je regarde la Mer Egée,
l’argent tressaille dans ta paume.

                    le 1 novembre 2022


Version roumaine
    

În palma ta argintul tresare

Susură argintul unui clopoțel pe o pajiște,
e o chemare a depărtărilor,
urmez sunetul lui prin câmpie
până la poalele muntelui,

urc printre șiruri de oleandri și măslini,
pe cărarea șerpuind printre stânci,
urcușul mi se pare ușor,
o mână întinsă mă poartă până în vârf,

învelită în albastru, privesc marea Egee,  
în palma ta argintul tresare.


                                      1 noiembrie 2022

 ©Sonia Elvireanu                                     
 
 
 

 

 

 

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9 février 2023 4 09 /02 /février /2023 07:41

 


Ce n'est rien de plus qu'un mot,
un mot jailli d'on ne sait d'où.
Rien de plus qu'un mot
qui s'accouple au cours de rencontres
tellement inattendues.
Son fil conducteur a décidé
de demeurer invisible.
Un maitre incognito
lui impose de s’arrêter
à un instant précis.
Il n'a pas le choix
et ne l'a d'ailleurs jamais eu.
Ce mot à l'apparence a priori anodine
et pourtant porteur d'un don insoupçonnable
en engendre un autre,
ensuite encore un autre,
et ainsi de suite,
allumant un nouveau foyer
mille fois plus éblouissant que les précédents
dans l'âtre de mon âme
Ce n'est rien de plus qu'un mot, j'en conviens.
Non pas le dernier,
qui donnerait à son auteur la conviction
d'avoir gagné la partie,
mais plutot le premier,
le premier mot
d'une longue lignée.
 

©Michel Duprez                                    
 
 
 
 
 
 
 
 

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8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 07:43

Une pensée multidimensionnelle et transdisciplinaire

 


 

« L’art n’a pas de pays, n’a pas de frontières. À mon sens, l’art est la seule chose qui peut créer l’humanisme transcendant et qui nous fait découvrir l’ultime sens du sacré.»
                                                                                                                      Malcolm de Chazal.
 
Ces bien modestes lignes ne sont que les fragiles reflets d’un hommage rendu à Jeanne Gerval Arouff pour sa remarquable étude : « Pour MALCOLM de Chazal l’essentiel monolithe. » Cet ouvrage publié en 2022 est toute la résonance d’une vie de reconnaissance et d’admiration. Car l’auteure découvre ce grand esprit universel vers 23 ans alors qu’elle était encore étudiante.


Je ne reprendrai pas ce qui a déjà été écrit brillamment par la poétesse, écrivaine et essayiste Dana Shishmanian, dans la préface du livre, tout simplement je me laisserai porter par mon ressenti au fil de ma lecture, au rythme de l’esprit et du cœur.


Malcolm de Chazal est un personnage singulier, insaisissable et cependant tellement attachant d’idéal et de passion.


Quelle plus belle preuve d’admiration et de respect puisse démontrer une artiste à ce génie qui est une référence, un guide intellectuel et spirituel, sinon lui consacrer un livre de haute tenue, c’est exactement ce que fit Jeanne Gerval Arouff pour ce penseur mauricien hors normes, défiant toute logique, le philosophe, le poète, le peintre tardif mais étonnant. Malcolm de Chazal, qui pense avoir « trouvé le fil d’universalité... le Principe-Homme », est en quelque sorte un chercheur d’Absolu, un esprit mutant, considéré comme un excentrique sur son île mauricienne et reconnu en France par des écrivains, penseurs et artistes tels que Jean Dubuffet, André Gide, Léopold Sédar Senghor, Jean Paulhan, André Breton, Gaston Chaissac, Jean-Marie G. Le Clézio, Olivier Poivre d’Arvor, etc. etc.     


Esprit d’exception, Malcolm de Chaza, est tout à fait conscient que toutes les choses qui sont les plus importantes pour l’humanité, passent le plus souvent totalement inaperçues. Cependant il n’en démordra jamais : « La poésie seule peut sortir l’humanité de l’abîme où elle se trouve car elle est la seule puissance rédemptrice ayant seule la clé de tout. » « Créer est le seul domaine où il faut se déposséder pour s’enrichir. » La poésie doit demeurer abordable et s’ouvrir sur le cœur.


Malcolm de Chazal dans l’esprit du philosophe Swedenborg croit au principe de « L’homme universel », c’est son côté anthropique, mais il écrit : « L’homme a été fait à l’image de Dieu. » Et il poursuit dans le même élan : « La nature a été faite à l’image de l’homme…/... ». Petite objection à ce propos, il me semble plutôt que ce sont les hommes qui ont créé une image de Dieu, pour servir et justifier en toute bonne conscience, leurs actions ou exactions.


Le parcours de le vie intellectuelle de Malcolm de Chazal fut très marqué par la pensée du philosophe mystique Swedenborg. Ainsi il voit en l’homme la mesure de toute chose, sorte de mètre étalon, c’est la mesure de la connaissance. Ici la priorité est donnée aux sensations. Dans l’œuvre de Malcolm de Chazal le dépouillement particulièrement n’est jamais bien loin, il touche une sorte de nudité divinisée et cosmique qui engendre l’idée du sexe sacral. Ce qui est perceptible dans son œuvre majeure – Sens plastique – où il traverse une période mystique tout à fait significative, dont l’idéal est en fait une volonté d’humanisation de l’art. Poète épris du « Grand Tout », il rêve d’accéder aux noces mystiques, ce qui me conduit à Saint Jean de la Croix. Par ce principe théorique il est très proche de la philosophie zen. Il est fasciné par l’idée du « Grand Œuvre. » Penseur, artiste multidisciplinaire d’une grande ampleur, son œuvre demande une approche progressive. Il possède une vision androgyne fondée sur le principe d’une unité masculin-féminin. Le principe d’un monde global n’est jamais très loin.  


Malcolm de Chazal se marginalisa dès son enfance, il portait déjà en lui un besoin de solitude afin de mieux se plonger dans la source créative. L’idée de poésie est la partie dominante dans son œuvre, il va chercher les matériaux de ses poèmes dans une sorte de jardin intérieur épuré, une piste dans le désert, un refuge aux pieds des météores. Il faut bien comprendre que notre penseur était en avance dans bien des domaines, ce qui l’isole encore un peu plus. Adulé, contesté, admiré, dénigré, il n’en était pas moins pour autant une espèce de réformateur, un novateur de la pensée, passant d’un mysticisme libéré à un panthéisme régénérant.


Il attirait l’attention sur les méfaits d’une modernité incontrôlée devenant la pire pollution de la société contemporaine. Convenez, que nous sommes ici confrontés à un petit parfum prémonitoire.


Sans doute Malcolm de Chazal devait-il se sentir limité, un peu à l’étroit dans ses disciplines initiales, la philosophie, la littérature et la poésie etc., alors il lui vint comme un défi le besoin viscéral de pratiquer les arts graphiques, de faire parler lignes, volumes et couleurs. Tout à son honneur, il n’eut jamais de prétention quant à l’art pictural et reconnaissait volontiers son manque de formation, d’ailleurs ne disait-il pas : « En peinture, il ne me fut pas donné d’avoir des professeurs, d’où ma qualité d’autodidacte. » Aujourd’hui si nous devions situer l’œuvre peinte de Malcolm de Chazal, il serait placé parmi les peintres dits singuliers, naïfs ou art brut, nous pourrions aussi songer au mouvement COBRA, d’ailleurs ce n’est pas tout à fait par hasard qu’il se rapprocha de Gaston Chaissac et Jean Dubuffet, précurseur de ces mouvements à contre-courant. Malcolm de Chazal se rapproche d’un art épuré, simplifié, il veut pouvoir peindre comme les enfants, simplement, sans calcul, naturellement, loin de toutes formes esthétiques. Sa conception est une recherche de la peinture-poèmes, du poème-images. Pour lui ce qui est considéré comme un crayonnage enfantin est l’apogée de l’expression libre. Par cette vision « naïve » il y voit un art qui s’ouvre vers l’universel dont les images surgissent de l’inconscient : « Par la couleurs j’ai le verbe immédiat. » Vous constaterez que la poésie est toujours présente. Retourner au jardin de l’enfance pour peindre comme un enfant et fermer les yeux pour éclairer les étoiles, tel était le rêve intérieur de Malcolm de Chazal, créer des images nouvelles, une effervescence stylistique et chromatique différente.


Néanmoins, si la peinture occupe désormais beaucoup de place dans le champ de ses nombreuses activités, la philosophie reprendra ses droits, afin de rester un homme droit et debout. Il reste cependant prudent, voire distant envers les erreurs philosophiques. La réflexion philosophique conduit irrémédiablement sur des chemins constellés d’hypothèses, qui demandent à être confirmées. Le vide des choses peut vite devenir le plein du cœur et le sens de la vie ne serait-il pas tout simplement rattaché à « La poétique de la rêverie », pour reprendre le théoricien de la poésie de l’imaginaire, Gaston Bachelard. C’est aussi l’idée du retour à l’être androgyne, forme première, voire biblique de l’humanité. C’est la symbolique fusionnelle du conscient et de l’inconscient, de l’intellect et de l’imaginaire, de la raison et de l’intuition. Tout est là, ici je retrouve le grand principe de Nietzsche : « Retourner à l’état androgyne pour renaître – HOMME TOTAL – » l’homme fondu dans le grand TOUT.


Malcolm de Chazal, poète, est un merveilleux créateur d’images et je retiens ici deux extraits significatifs : « La mer avait ouvert ses cuisses et on sentait l’odeur des algues. » ou encore : « Prends-moi nue dit la fleur au soleil avant que la nuit ne me ferme les cuisses. »  


Malcolm de Chazal est ébloui par l’alchimie permanente les métamorphoses universelles. Parmi ses référents je ne peux pas écarter Krisnamurti, ce grand réformateur de la pensée qui nous invitait à nous méfier des philosophies trop excessives et des religions trop dogmatiques, qui ne peuvent que conduire au sectarisme et à l’obscurantisme : «  La vérité est un pays sans chemin ».


Sous forme de conclusion car Malcolm de Chazal est une sorte de massif montagneux à multiples faces dont l’ascension est d’une haute et dangereuse difficulté. Personnage singulier jusqu’à l’extrême, honnête envers lui-même, il avait une aversion pour les honneurs et distinctions qu’il écartait royalement. Dans sa préface de « La vie derrière les choses » Olivier Poivre d’Arvor écrivit : « Il a eu le tort et la grandeur de n’être point commerçant de ses visions. » Mais il avait cette conscience profonde que : « La seule ivresse du poète est l’inspiration. »
Il y aurait tant et tant à écrire, à dire sur un homme à l’esprit kaléidoscopique, à la pensée tentaculaire, cependant je conclurai ici en rendant hommage à celle qui fut son rayonnement, son alter égo, car il est impossible de ne pas louer la clairvoyance de Jeanne Gerval Arouff, artiste également, peintre, sculpteure, et femme de lettres, qui fut comme une sorte de troisième œil pour Malcolm de Chazal. Comme nous le savons les femmes particulièrement possèdent une sorte de sixième sens, des ressentis intuitifs et des visions prémonitoires, les femmes ont cette notion de l’avenir et dans cette perspective, Jeanne Gerval Arouff pressentira le destin d’exception de Malcolm de Chazal. Elle lui consacrera une grande partie de sa vie, et elle vient de publier avec brio un ouvrage qui est une incontournable somme, d’informations, de réflexions, de témoignages : « Pour MALCOLM de Chazal l’essentiel monolithe ». Ouvrage visionnaire, objectif, lucide et pertinent qui nous donne la preuve, si besoin était, que seule une femme écrivaine et artiste est capable d’une telle preuve de compréhension et dévouement.


© Michel Bénard.

 

 

 

 

Publication :
Jeanne Gerval Arouff
« Pour MALCOM De Chazal l’essentiel monolithe. »
Préface Dana Shishmanian.
Facsimilés, documents et illustrations divers.
Format 14 ½ X 20 ½       Nombre de pages 377.
Impression Repro Rapid – Béziers – 2022 –

 

 

 

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7 février 2023 2 07 /02 /février /2023 07:46


 

 

Du fond de la Mémoire
d’aussi loin que l’on retrace
nos âmes se rappellent
nos mémoires ne se souviennent
Archétypes, mémoire collective
e disque mou, rempli de tout
et de riens, embrouillé, dépisté
codé, décodé, crypté
Nos peurs, nos craintes
nos blocages affectifs
nous empêchent d’avancer
de créer, briment notre liberté.
Les empêcheurs
les importuns, les censeurs
dehors, vite
Débarrassez le plancher

~*~

Dal fondo della Memoria
da tanto lontano quanto se ne serbi traccia
le nostre anime si ricordano l
e nostre memorie non si rammentano
Archetipi, memoria collettiva
il disco morbido, riempito di tutto
e di niente, ingarbugliato, depistato
codificato, decodificato, criptato
Le nostre paure, i nostri timori
i nostri blocchi affettivi
ci impediscono di avanzare
di creare, schiacciano la nostra libertà
I guastafeste
gli importuni, i censori
fuori, presto
Sgombrate il campo

Ode©

Extrait du recueil de ODE : Médaillons Poétiques, français et italien – Traduction de Mario Selvaggio    
 
 
 

 

 

 

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6 février 2023 1 06 /02 /février /2023 07:39


 

 

 

il faudrait être
aveugle et sourd
pour ne pas comprendre
que le monde et ses pouvoirs
sont fous… n’espérant que guerres
Ils ne servent
qu’eux-mêmes
que leur immonde orgueil !

Alors si l’on aime la paix
si l’on a besoin de beauté
sans être adorateur fanatique
il faut retrouver la nature !
il suffit de peu de choses
sortir, marcher
le long d’une rivière
au coeur d’une forêt…

Aller en plaine ou sur les monts
ouvrir grand les yeux
écouter aussi
les bruits de la vie
le chant des oiseaux
la musique du vent
qui glisse entre les arbres
ou l’eau qui coule des rivières et ruisseaux

surtout retrouver
la splendeur des fleurs
leur parfums et couleurs
leurs formes aussi !
admirer le cormoran
ou le canard en plein vol !
rester admiratif
devant la noblesse
de la stature
d’un héron gris
ou voir les poissons
sauter hors de l’eau…

Enfin, se laisser emporter
par la beauté du ciel
au petit matin
ou au coucher du jour
regarder la lune
qui contemple
avec tristesse
la folie des hommes…

et se consoler
un moment ou un autre
bouche bée
devant le vol groupé
d’une folle quantité
de mouettes
en totale liberté !

C’est l’image de ce que devrait
être la vie de tous les vivants
en dépit de la volonté
des dictateurs maudits !

©Jean Dornac
Lannion, le 5 février 2023                   
 
 
 

 

 

 

 

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