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25 mars 2022 5 25 /03 /mars /2022 07:53
Musée des Augustins


 

 

Je suis assise sur une pierre
comme un ermite entre les mondes,

pierre d’autel adouci
par le souffle de la lumière,

un rayon caresse mon visage d’ascète
jusqu’aux tréfonds de mon océan

où  s’éclaircissent mes horizons.

©Sonia Elvireanu                 
 

Poème extrait du nouveau recueil édité en Italie :
 
https://www.ladolfieditore.it/index.php/it/catalogo/zaffiro/sonia-elvireanu-ensoleillements-au-coeur-du-silence-scintillii-nel-cuore-del-silenzio.html
 

 

 

 

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24 mars 2022 4 24 /03 /mars /2022 07:48
L’obéissance jusqu’à la nausée…

 

L’humain
s’il était sage
l’humain
serait rebelle
et dirait aux chefs
qui ne sont tels
que parce qu’il le veut bien
« Allez tout seuls
faire les guerres
qui vous tentent
Avec votre corps
avec votre vie
avec votre mort »
Et il n’y aurait plus de guerre
que tout au plus quelques duels

 

Mais l’humain se soumet
aux chefs qui ne sont tels
que parce qu’il le veut bien
Et depuis des millénaires
la dictature et la guerre
perdurent de par le monde

 


    * * * * * * * *

 


 traductions de Béatrice Gaudy

 

L’uman
se fugues sage
l’uman
sirio recel
e dirait aû capa
que ne soun tau
qui percé o fou vous be
« Ana tou sou
fa la guerra
que vous tenten
Em votre cors
em votro vido
em votro mort »
soulamen quauquei duel

 

Ma l’uman se soumet
aû capa que ne soun tau
que percé o fou fou be
E dempuei dan milenâri
le ditaturo e lo guerre
perduren per lou mounde

 

©Béatrice GAUDY                  
 
 
 

 

 

 

 

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23 mars 2022 3 23 /03 /mars /2022 07:42


 

 


Depuis l’ère des brumes ténébreuses,
La lumière créatrice est venue.

 

Des continents surgis des Abysses,
Dans l’âme et le cœur des hommes,
On a chanté les dieux, la nature
Créé le beau
Partagé des langages
Interrogé les consciences
Pensé avoir vaincu la misère,
Appris la solidarité, le partage
Honoré les beautés nouvelles de la vie
Vomi sur les horreurs de la guerre
Honni l’intolérance
Glorifié la connaissance

 

Depuis l’ère des brumes ténébreuses,
La lumière créatrice est venue.

 

On a réinventé les sciences
Pensé faire tomber les murs de l’indifférence
Eloigné l’heure du repos éternel,
Mais la folie des hommes est toujours là,
Vigilante, venin des cœurs,
L’intégrisme prospère
Soif d’Avoir, recherchée plus que d’Être.
Le Veau d’Or, toujours debout
Chasse la sérénité, l’espoir,
Fait de nouveaux esclaves
De nouveaux ravages

 

Depuis l’ère des brumes ténébreuses,
La lumière créatrice était venue,

 

Tout a été dit, ciselé,
Mis en couleurs, en musiques
Doit-on laisser l’archet, la plume,
La gouge, le ciseau, le pinceau ? Que reste-t-il à inventer,
A dessiner, à mettre sur portée,
Connaissances pour l’Autre
Richesses de la diversité,
Pour voir se lever l’Astre de Paix?
Orgueil, vanité que
Questions se poser ?
Résister, debout, est promesse d’avenir.

 

Arrive, rampant, le retour aux limbes


 
©Gérard GAUTIER
 
 
 

 

 

 

 

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22 mars 2022 2 22 /03 /mars /2022 07:49


 


poème proposé par Jeannine Dion-Guérin

Jean-Marie Sourgens est journaliste, écrivain et poète


Il suffit

Qu’un visage inconnu s’entrouvre dans la rue
qu’un regard inconnu se jette dans mes yeux
qu’une bouche inconnue s’aiguise d’un sourire
qu’une voix inconnue se vête d’amitié
qu’une main inconnue serre ma main très fort
qu’un soleil inconnu darde sur moi ses dents
qu’une vague inconnue se risque sur mes plages
qu’une chair inconnue se prenne dans mes rêts
        j’oublie ma solitude et ses portes murées
        j’oublie que mon destin n’a pas d’identité
Je ne suis qu’un bourgeon sous la langue des sèves
gonflé d’azur et futur de sa fleur
qu’un cocon déchiré par un battement d’ailes.

        Les cloisons de mon corps abattent en chantant
        mon coeur fait le plongeon de la mort à la vie.

                

Jean-Marie Sourgens
(in revue « Europe » )

Poème extrait de la belle anthologie de Pierre Seghers : « Le livre d’or de la poésie française contemporaine de H à Z (2e tome)
                                             
 
 

 

 

 

 

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21 mars 2022 1 21 /03 /mars /2022 07:52
Le sang des innocents ©œuvre d’Eliane Hurtado


 

 

Ils sont tous rassemblés
le long de la frontière.
Le ciel est bleu
le sol couvert de neige.
Ils attendent l’ordre d’attaquer
leurs frères, leurs amis innocents
Qui n’ont rien fait,
Seulement être situés
Où les autres voudraient être.

Lorsqu’ils auront atteint
ce rêve machiavélique,
lorsqu’ils seront au cœur de ce pays
dévasté, ruiné, anéanti,
ils feront régner la terreur comme toujours
ils reconstruiront sur les ruines fumantes
en marchant sur les cadavres
sur cette terre gorgée de sang
et sans aucun remord
ils fêteront ce qu’ils appelleront
une victoire !
 

©Eliane Hurtado                                        
 
 
 

 

 

 

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20 mars 2022 7 20 /03 /mars /2022 08:12

Pierre GUÉRANDE-Baronnies de l'imaginaire-Poèmes- Editions Saint-Honoré-Paris
     ISBN:978-2-407-01519-1

           C'est un réel voyage  que cette plongée dans les ''Baronnies de l'imaginaire'' de Pierre Guérande ! Un voyage au présent qui respecte certains mots du passé tel que ''baronnie'' ; un beau voyage dans ce territoire de langue française que servent si bien les poètes belges dont les illustres pères se nomment Émile Verhaeren, Maurice Carême, Charles Van Lerberghe, Théodore Hannon et tant d'autres...
          Tel un chevalier, Pierre Guérande entame un voyage qui défie les lieux et le temps pour dédier, à la moindre émotion, quelques mots de neuve poésie à tel ou tel ami qui l'aura touché par sa qualité de peintre, musicien, poète ou autre créateur. Voilà les ''Baronnies de l'imaginaire''', ces terres spirituelles qui ont un lien d'appartenance ancienne, et qui continuent à flamboyer du blason ; des domaines où se rencontrent des âmes qui ont une fleur à offrir au monde.
            Il s'agit d'une sensibilité qui sait choisir les termes anciens et les offrir au présent tels ''le grandiose inachèvement/ des écoinçons et des bretèches dont nous parle un peintre ''en sa palette fatiguée/ des symétries de convenance («Le chevalet d'écume»-Page 12)
Ce recueil en son entier est un trésor. Chacun peut y trouver un bijou taillé de multiples facettes à admirer, à conserver en souvenir d'une rencontre rare.
            Qui ne saurait se laisser envoûter par ces textes précis au riche vocabulaire, écrits en lumière de vérité, sans langage ostentatoire, mais que l'on garde en mémoire.
            Personnellement, en tant que peintre, je choisirais le magistral portrait du héron !
Pierre Guérande semble dresser ici, une sorte de portait du poète, dans sa silencieuse noblesse, hors des fatuités bruyantes dispensées par certains concours ou académies.
  ''Il tient de l'armure et du prince /un fuselage séculaire/ gris-perle savamment lissé/ apesanteur et gravité...Sentinelle des fraîches eaux /bleu samouraï des roselières/ il se défait de son ego/ pour n'incarner que son lignage...Il réinvente l'immobilité/ entre deux glissements muets/ vers un ailleurs d'enivrement/ et de solitude héraldique...Il vole un temps à hauteur d'homme.''.. (« Sphinx ou héron »-Pages 14-15)
            Reconnaissons à Pierre Guérande, l'acuité du regard, la profondeur des idées, la richesse des images et la sobre beauté du vocabulaire ; ces qualités qui, ajoutées à l'élégante discrétion, font la noblesse et ''le lignage'' d'un poète.

 

 Jeanne CHAMPEL GRENIER
 

 

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19 mars 2022 6 19 /03 /mars /2022 08:03


 

 

Nulle libération
Seule l’agression

Le mensonge à la bouche
Par l’acier, le feu
Ils sont entrés.
Et du chaos naît le vide.
Le vide
Voleur d’espoir
Voleur de liberté
Le vide cette tombe
Eteignant tous regards.

Paupières
De neige
Une fêlure
Pour lumière.
Dans la brèche
Et sans haine
Cernée, blême,
La poussière
Pour larmes.

Le temps fait lieux
Là où vont nos pas
La terre est nôtre
Et de traces en sillons
Se creuse le voyage
S’engrange la distance
Ici s’éloigne le pays
Ici s’avive la chair
L’enfance s’y tient
Frêle et sans âge.
Partir, fort des vies
Que l’on protège
Mais revenir
Poings serrés.

Regards sur Monde
Face au vide qui miaule
Le chœur tragique des vivants.
Dans nos veines
L impossible attente.
Et la main qui se tend
Sur l’air telle une peau
Défend sa terre
Dénonce le fou
Refuse son joug
Nie la mort

Ici, tenir fait loi.

Chair contre acier
Résiste un peuple
Mères et enfants, vieillards
Hommes et femmes VIVANTS.

 

©Béatrice Pailler  

12.03.2022
       
 
 

 

 

 

 

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18 mars 2022 5 18 /03 /mars /2022 07:46
Le Christ en croix - Salvador Dali


 


Il avait dans les yeux
Tous les feux merveilleux
De la lumière des cieux,
Il avait dans les mains
Toutes les lignes du chemin
Elevant jusqu’au divin.
Etait-ce bien un homme,
Etait-ce bien un ange,
Nul ne le savait,
Seul un rossignol le nomme
Tant sa beauté l’étonne.
Il allait en silence
De nuage en nuage
Effeuillant d’un geste lent
Les lys de la tempérance,
Effaçant par compassion
Ce que ce monde perdu
Porte de plus terrifiant.
Etait-ce bien un homme,
Etait-ce bien un ange,
Nul ne le savait,
Trop de sang lui coulait sur les mains.

 

©Michel Bénard.        
 

 

 

 

 


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17 mars 2022 4 17 /03 /mars /2022 07:38
Photo ©Denis Portay


 

 


Elle est revenue, la bête !
Pauvre poète obstiné
Qui ose semer encore
Des graines humaines
Dans les sillons d’une paix en pleurs.
Tu envoies tes vers
En escadrilles légères
Protéger la blancheur éphémère
De l’oiseau supplicié.
Les monstres d’acier avancent,
La cité s’écroule,
La mort est là,
La peur appelle à l’aide.
Triste réminiscence
Des peuples blessés
Relevant leur bannière rebelle.
Elle n’était pas si loin, la bête !
Elle est revenue,
Augure de nuits profondes
Sur la terre des bombes.
Rêve encore poète !
Les ailes du monde s’envolent
En formations fraternelles
Au secours de la colombe.

©Nicole Portay
 
 

 

 

 


     
 

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16 mars 2022 3 16 /03 /mars /2022 07:53
Mad woman - Chaïme Soutine - 1920


En ces temps si singuliers où la tourmente s’invite au printemps, Roméo et Juliette pourront-ils s’aimer sur la musique de Sergueï Prokofiev?
 
                                                              
Poudrée, fardée, lèvres cerclées d’un rouge coquelicot, juchée sur de longues jambes enroulées de bas pour un mardi-gras, elle déambule quai Voltaire.
Le regard haut perché, à quoi peut donc bien penser cette cigogne élancée toute de rouge vêtue.
 
Son goût immodéré pour les arts la conduit à la galerie des Petits Pas, sanctuaire des poètes de la peinture.
Elle s’arrête longuement devant La Folle, une toile de Chaïm Soutine, peinte vers 1921.
Dans ce portrait saisissant, le regard est celui d’une victime sans défense, vouée à un inexorable destin.
Sa robe rouge et son chapeau vert soulignent l’intensité expressive, délire pictural profondément ancré dans les sentiments.
Le pinceau du peintre est celui d’un forcené qui a connu les tourments et la souffrance.
A travers cette œuvre, toute la peinture de Soutine pourrait tenir dans ce vers de Baudelaire :
  « Je sais que la douleur est la noblesse unique…»
 
Toute pétrie du cri de Chaïm Soutine, la femme en rouge quitte la galerie.
Elle chemine le long du quai de Conti.
Ses pensées sont ailleurs ; elles s’en vont vers l’Ukraine, terre qui rougeoie sous les feux de la haine.
Elle se rappelle les sonorités du poète russe Mandelstan :
« … De ce monde confus de cendres et de flammes
       J’ose en tremblant franchir la brume et les confins
       Et respirer les fleurs immortelles d’une âme,
      Ces poèmes éclos en des enfers humains. »
 
Au Pont-Neuf, la Seine déroule son ruban jaune et bleu, couleurs d’un peuple opprimé.
 
Sous l’aile d’un songe, peintres et poètes jettent leurs dernières forces pour offrir les flammes vives de leurs cœurs.
Le chant d’Orphée suffira-t-il ?
Le rouge vermillon de Soutine fera-t-il taire le feu d’un féroce dictateur ?
 
La femme en rouge a disparu.
 
Seule demeure l’espérance.
                                                                                                          

©Roland Souchon  

vendredi onze mars 2022

 

www.rolandsouchon.com  
 
 

 

 

 

 

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