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17 mars 2023 5 17 /03 /mars /2023 07:29

ouvrage bilingue franco-russe) – Éditeur Conseil des Poètes et Paroliers, S.A.P.F. –  Préface de Valéry Dvoïnikov – Dessin de couverture Anne-Marie Weyers – format 15x21 – 99 pages – 4ème trimestre 2022.

Des rires de jeunesse, des jambes de femmes,
Des regards de douceur, des rencontres d’amis,
Puis l’amour, puis la vie.../...     JCD.

 

Le poème liminaire du dernier ouvrage de Jean-Charles Dorge – Les sabots dans la masure – est annonciateur et s’offre à nous telle une explosion d’amour, une révélation, un éblouissement intérieur ; une femme en devient soudain la révélation : Elena !


Ce recueil est traduit en russe, preuve d’un bel éclectisme, d’une volonté d’unité et d’ouverture intelligente en ces temps - hélas ! - où nous sommes encore confrontés à l’ignorance, l’obscurantisme et où nous avons tristement tendance à faire des amalgames entre une quête profondément humaniste et les dissonances de l’histoire.  


Les poètes, les artistes, les créateurs ne sont pas responsables des errances incertaines, douteuses et dangereuses générées  par l’avidité inextinguible  de leurs dirigeants.


Installons donc notre campement dans le pays de la poésie où «Les champs d’orge parfument l’air de Paris» !


Jean-Charles Dorge n’est pas loin, dans son expression pastorale, de nous faire songer au grand penseur et poète Philéas Lebesgue, auteur de Mes semailles.


La symbolique du sabot nous situe dans un espace où flotte une certaine rêverie nostalgique, les vibrations du temps passé serti de regrets. La note est donnée : « Les cœurs dansent dans les sabots... ». Le ton s’impose, la plume du poète amorce un retour sur la mémoire où le vin de la joie enveloppe de ses brumes les rêves. « Des pipes fument.../...on rit, on trinque, on chante.../... ».


Voici un ouvrage attachant, qui sent bon le terroir, la terre fraîchement labourée, les blés moissonnés sous le soleil d’été, la senteur des foins coupés et les odeurs d’antan, celle du bon pain de campagne, du lard fumé, du pot au feu au coin de la cuisinière en fonte.


Les poèmes, de factures diverses, évoluent au rythme de la vie : des rires d’enfants, des femmes aux belles jambes et robes affriolantes, des larmes de joie, de peine et d’amour. Le poète se met en observance et chaque bribe du quotidien nourrit et alimente son moulin à poèmes.


Voici aussi qu’il se fait parisien et place ses pas dans les empreintes des grands ainés du passé, où flottent toujours leurs ombres à la Closerie des Lilas. Bonheur pour le lecteur de croiser les scènes de vie au fil d’un chemin de hasard, de rencontrer des artistes, des badauds, de regarder passer les bateaux sur la Seine, de s’enivrer des parfums de femmes, que le poète observe d’une terrasse de café ; le tout noyé dans les effluves des rues. Que serait Paris sans ses          « putains noires  ou blondes  montrant leurs jambes vagabondes .../... où coule une odeur de pas perdus » ?!   


Dans ses errances rêveuses, le poète nous gratifie d’une petite balade poético-géographique, nous entraînant du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest : Picardie, Alsace, Provence... .


Il est bon, parfois, de retourner sur les pas de l’enfance, de retrouver les jeux avec les copains, les premières petites amoureuses et les odeurs de confitures.  


Certains poèmes plus légers respirent et jouent avec les échantillons de nos existences. D’autres sont  plus graves, solennels ; ils aimeraient voir un monde plus sage et responsable, plus apaisé ; ils souhaiteraient voir sécher les larmes et enterrer les armes.


Ils ne portent plus de sabots, ou - pour le folklore - à la fête du village, mais le constat est flagrant : les paysans, aujourd’hui, s’absentent de leurs terres en raison des charges pléthoriques, des endettements forcés, des impôts suicidaires, sans parler des normes crucifiantes, du réchauffement de la planète et d’une écologie hystérique irréfléchie et non maîtrisée. Cependant le poète voit juste car le paysan est bien le seul à être « nécessaire au futur du vivant, lui seul peut obliger les menteurs à se taire, il fabrique le vrai quand ils sèment dans le vent ». Oui, « il faut urgemment revenir à la terre ! ».       


Les parfums de la terre seraient inexistants s’ils ne se mêlaient pas à ceux de la mer, des algues et du sel, qui passent comme un rêve d’écume.


Vivre, vivre est le leitmotiv du poète, constatant que nous sommes bien trop confiants et que nous ne nous méfions pas assez du temps, qui, silencieusement, avance sournoisement en défiant le tic-tac et faisant bonne figure, jusqu’à nous retrouver face au miroir des illusions, où il ne reste dans la mémoire que les traces d’une sonate d’enfance.


L’évidence nous rattrape : combien même le poète se ferait-il voyant, il ne peut pas tout voir, en particulier dans le cœur bien souvent trop noir de l’homme.


Gageons alors que la poésie demeure encore l’ultime moyen de l’illuminer !

 

Michel Bénard.
Lauréat de l’Académie française.
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

     
 
 
 

 

 

 

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16 mars 2023 4 16 /03 /mars /2023 08:18

 

 

Quelqu’un, quelque part

pense à moi, je le sais, je le sens

Quelqu’un, quelque part

me fait cadeau de sa pensée

Merci la Vie


Je ne souhaite que d’être aimée

 

~*~

 

Qualcuno, da qualche parte

pensa a me, lo so, lo sento

Qualcuno, da qualche parte

mi regala il suo pensiero

Grazie Vita


Mi auguro solo di essere amata

 

Ode©
Extrait du recueil de ODE : Médaillons Poétiques, français et italien – Traduction de Mario Selvaggio        
 
 
 

 

 

 

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15 mars 2023 3 15 /03 /mars /2023 07:38


 

 


On les appelle des bêtes
A mon cœur
ce sont des personnes
en droit, en dignité

Qui sait contempler
le profond regard
de nos compagnons
sait que l’être est habité !

Jolis ports de têtes
regards intenses
tendresse sans mots
amour éclatant

Lui, c’était mon chien
Khépos de son nom
mélange de race
un amour qui ne s’oublie pas

Elle, c’était Cléo
une petite chatte
bicolore de robe
sauvage et douce à la fois

Si vous pouviez savoir
combien vous me manquez
tellement vous avez su remplir
mes jours de triste solitude

Non, vous n’étiez pas des bêtes
vous étiez de ma famille
vous étiez ma famille
mes amis, mes confidents

Cœur noyé de solitude
vous me compreniez
et veniez près de moi
pour mille câlins tendresse

Et dire que trop d’humains
ne vous aiment pas
voire qu’ils ont peur
alors que vous êtes amour…

 

©Jean Dornac

Lannion, le 14 mars 2023                         
 
 
 

 

 

 

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14 mars 2023 2 14 /03 /mars /2023 07:59


 

À mon aïeule maternelle


 

Elle est partout et nulle part
debout au four et au moulin
pas un instant pour divaguer
mais pour chanter oui, elle est là
rien ne l'arrête et tout y passe
depuis Ferré, Brel, Mariano
jusqu'au fado et l'opéra

Quand elle épluche les oranges
que lui a données le primeur
des maltaises toujours trop mûres
pour ceux qui ont la bourse pleine
elle entonne un refrain étrange
qui parle vin cuit, et vanille
et d'une recette de Murcia
que lui donna Maria sa mère

Le chaudron bout, c'est un vieux clou
non pas ces beaux reflets de cuivre
qu'on voit sur les dessins du livre
qui vient de Palautordera
caché dans son sac d'émigrée
alors qu'elle ne sait pas lire
À soixante ans, il est trop tard

Il est si vieux ce bouquin là
venu du pays en révolte
ces quelques mots en catalan
dont elle connaît les images
ce petit livre tout en miettes
qui traversa la France libre
bien plus sacré qu'un beau missel
''mi-sel mi-sucre'' disait-elle !

Soudain elle se sauve en courant
l'heure de quérir les enfants
Et au goûter que va-t-on faire ?
Il est déjà la fin du mois
du pain perdu ? ou bien grillé ?
avec juste un petit ''raj d'oli''
non pas de beurre, ici, jamais
ni flan ni crème, c'est gaspiller
la nourriture, c'est pour survivre

Mais elle a dans son tablier
quelques fruits mûrs qu'elle a trouvés
sur les chemins de la commune
C'est la glaneuse de Millet
elle est courbée mais sait chanter
et même ''Aux armes citoyens !''

Elle travaille sans arrêt
à réparer la société
sans cri, sans grève et sans hurler
Elle est partout quand on l'appelle
et chante du soir au matin
Bien sûr qu'elle pleure en secret
elle n'a pas le moindre blé
mais elle sait se contenter
elle est en vie et jamais seule :
Lorca, Neruda, De Falla
Pablo Casals et Cerruda
Son cœur déborde de musique
l'amour des autres, c'est l'Amérique !


( Extrait du recueil  : L'EXODE :Ines, Faustino et les autres...)

 

© Jeanne CHAMPEL GRENIER      
 
 
 

 

 

 

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13 mars 2023 1 13 /03 /mars /2023 07:43


 

 

Dans le sac aux mots je tire
une série au hasard
et les couche sans retard
sur mes tablettes de cire
je me plais à les construire
les arracher au brouillard
en extraire le nectar
pour qu’ils puissent vous séduire
après les avoir triés
convenablement liés
plein d’émoi je vous les livre
puissiez-vous à votre tour
les cueillir avec l’amour
qu’il me fut donné de vivre

©Louis Delorme    

Extrait du recueil imprimé par Louis Delorme lui-même, recueil nommé : « Le point de rupture »
 
     
 

 

 

 

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12 mars 2023 7 12 /03 /mars /2023 07:24

 ©iStock

 

Quand la nuit s'abat sur vous
Choses
 
Quand la nuit s'abat sur vous
On dort et rêve
À d'autres choses
 
Lors qu'advient-il de vous
Choses
Si plus personne n'est là
Pour vous rêver?


 © Leafar Izen      
Extrait du recueil « Oeuvre incomplète »
 
L'auteur travaille actuellement sur un 4eme roman : "L'Homme qui n'existait plus »

Le site de Leafar Izen et son site de vente par correspondance
 http://www.leafar-izen.com http://www.leslibraires.fr/
 
 
 
 
 
 
 

 

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11 mars 2023 6 11 /03 /mars /2023 07:41

Du salon monte l’adagio pour cordes de Tomaso Albinoni.


Les arabesques ensoleillées de cette matinée jouent sur un papier bouffant ivoire.


Assis à sa table à dessin, le poète s’applique à calligraphier l’esperluette tandis qu’une muse prépare les couleurs pour illustrer sa page d’écriture.


Appelée aussi vingt-septième lettre de l’alphabet, l’esperluette est ce signe typographique résultant de la ligature des lettres de la conjonction de coordination « et » ; il possède la même signification.


Autrement dit, l’esperluette est ce clin d’œil, ce signe élégant, vif et malicieux reliant deux noms, deux mots.


C’est une note espiègle pour un jongleur de mots.

 


L’aventure de l’écriture est un passionnant voyage à travers l’humanité.


L’homo sapiens écrit et lit depuis seulement 6000 ans.


Nous le savons bien, tout ce qui n’est pas écrit disparaît.


L’écriture est sans doute née 3300 ans avant notre ère sur des tablettes sumériennes à Uruk en basse Mésopotamie.


Que de chemin parcouru avec, aujourd’hui, les 26 lettres de l’alphabet sur l’écran d’un smartphone.


Si l’Internet a des avantages indiscutables, quelle spectaculaire régression avec celui qui aligne ses rébarbatives adresses et leurs forêts de lettres et de signes, sans accents ni majuscules.


C’est une injure faite aux trois grammairiens réputés, responsables successifs de la grande bibliothèque d’Alexandrie : Zénodote, Aristophane de Byzance et Aristarque de Samothrace.


Plutôt que de se contenter d’un langage codé à toute vitesse sur les réseaux sociaux, il est salutaire de rendre hommage à la langue de Molière, au fringant Jean-Baptiste Poquelin dans son habit de lumières.


Ne nous laissons pas gouverner par la parlure des « blog », des « tweet » et autres rebuts sans forme ni saveur qui s’effacent tels les mirages sur les sables du désert.


Il faut encourager les puristes pour la beauté de notre langue, source jaillissante, sève aux multiples vertus.


C’est notre force, notre liberté, notre identité.


 Campée sur le bureau luisant d’encaustique, une chatte au profil de pharaonne semble n’obéir à personne, seulement au sourire de la muse.


C’est la poésie qui mène la danse !


La page d’écriture terminée, plumes, pinceaux et couleurs se donnent la main pour orner la marge d’un rinceau végétal.


Le poète se lève et prend la main de sa muse avec la promesse de lui offrir les pommes du jardin des Hespérides.


La journée devient ce chemin qui monte par l’adret où le satin froissé des coquelicots brode la houle d’un champ de blé.


Juin 2022  

©Roland Souchon


www.rolandsouchon.com
             
 
 

 

 

 

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10 mars 2023 5 10 /03 /mars /2023 07:53


 

 
"Ô si vous m'aviez vu
au milieu de la plaine
regardant le soleil
fondre sur l'horizon !...
-Tu bouscules ton coeur
pour un rêve passé"
intervient le pirate
un vieil ours en peluche
s'approchant avec peine
du cheval à bascule...
 
"Et moi dit le miroir
tout le monde venait
me demander conseil...
J'ai toujours eu bon goût...
Les femmes les plus sages
aimaient s'abandonner
dans mon oeil de glace...
 
- Mais tu n'es qu'un reflet!..."
soupire une poupée
dans sa robe froissée...
"Un seul de mes regards
suffit à t'embellir...
Approche et tu seras
la "Princesse éternelle !...
 
-Nous sommes au grenier
dans l'ombre et le silence
inutile de croire
que la vie continue !..."
coupe le jeu de l'oie
je ne m'amuse plus
le hasard m'a quitté...
 
- Moi je pourrais vous dire
reprend une fourchette
les dîners fastueux
que l'on donnait ici...

 
- Et si je vous parlais
des cheveux d'Ernestine
dit la brosse de nacre...
 
- Mais nous n'existons plus
hurle la mappemonde
dans ce lieu sans visite
où même nos mémoires
se perdent peu à peu...
 
- Mais moi dit le crayon
je peux tous vous sauver...
J'écrirai vos histoires
sur les feuilles jaunies...
Le passé deviendra
votre présent de gloire...
 
- Tu vas mourir crayon
en écrivant nos vies..."
soupire le pirate
Tu n'auras plus de mine...
 
- Mais sur la page fine
les mots me porteront...
N'est-ce pas vivre aussi ?...
 
Cagnes S/Mer, le 3 Février 2012...

©Victor Varjac

sources : http://victorvarjac.wifeo.com/#1123

 
 
 
 
 

 

 

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9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 07:34

www.lemagfemmes.com

 

 

Nous avions tout pour réussir
une belle rupture.
La vie nous avait doucement séparés
Tu ne faisais plus partie de mon quotidien
J’avais cessé d’occuper tes pensées
Fini le temps des appels pour rien
Juste pour le plaisir d’entendre une voix.
De l’amour et sa bruyante impatience
Nous passions à l’affection de bon aloi
Sans explication inutile, en silence.
Dès lors tu n’insistais guère pour me voir.
A dire vrai, je n’en étais ni triste ni surprise.
Et puis, lors d’une rencontre de hasard
Tu as suggéré que peut-être un jour
Quelqu’un nous présenterait l’un à l’autre.
Derrière ton rire, dans l’éclat du regard
Ce que je n’avais pas su voir
m’apparut évident.
Nous l’avions bien ratée
notre belle rupture…

 

©Kathleen HYDEN-DAVID  
Extrait de « A cœur ouvert » Éditions France Libris 2019              
 
 
 

 

 

 

 

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8 mars 2023 3 08 /03 /mars /2023 07:44


 


Silence sur l’oubli
Et l’écho de l’ennui...
Il n’existe plus rien
Qu’une Carte au destin...
 

©Lydia Montigny  
Extrait du recueil « Exquis Salmigondis » aux Editions BoD-Books on Demand - Paris                    
 
 
 
 
 
 
 
 

 

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