Photo Leafar Izen
Le moi
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Photo Leafar Izen
Le rêve est un jeu du ciel
la marque tendre d'un passage
sur le vitrail de notre âme...
... mais chut... voici l'heure étrange
où le pont-levis des songes
retourne les paupières...
... et le monde se noue
à nos coeurs endormis...
Voici l'esquisse d'une image
vertige où se baigne l'écume
tel un frisson de lumière
tandis que l'écho du destin
se mélange à nos pas
dont le sol en tremblant
efface les empreintes...
Le rêve se tient toujours
à la lisière du symbole
tel un esprit méfiant
perché sur l'ombre du jour...
... mais signe farouche s'échappe
des mains inertes et sans chaleur
et la flamme aussitôt
se transforme
en roche taciturne...
Il suffit d'oser un geste...
un seul...
vers cette forêt inaccessible
pour s'évader
de ce jardin perfide
qui permet à la mort
de pousser comme un rire
dans les massifs de nos vies...
Ouvrons sans tarder
ouvrons nos bras
à ces rivières folles
qui débordent en ces lieux
de paysages irréels...
et que chante la lune
ronde et pleine
dans l'herbe haute
de la nuit...
Que nos corps se vautrent
et se grisent de l'immense cri !
Il est temps de soumettre les Signes
et de boire le pollen imaginaire
aux pistils gorgés de rêves...
©Victor Varjac
Antibes, juillet 1996
Sources : http://victorvarjac.wifeo.com/#1123
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Tableau : oeuvre de Roland Souchon
Nouveau texte de Jeannine Dion-Guérin qu’elle a écrit pour fêter une très belle nouvelle me concernant, nouvelle que je détaillerai bientôt, lors de la publication de mon prochain poème, bientôt ! Merci chère Jeannine !!
Tandis que la pivoine
pulpeuse sensuelle se pavane
au secret d’un jardin clos,
son cœur se prépare au détachement.
C’est qu’au plus haut de sa condition
elle se sait conviée à l’effacement.
De l’espérance le sort est fugitif
doit se soumettre au renoncement
Toute corolle éventée se fragilise
Sa beauté furtivement se « dé-pétalise » *
sous le souffle amoureux des vents.
(Inédit du 10/05/2023)
* Contraction inventive assumée…
©Jeannine DION-GUERIN
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D’abord au loin
l’incroyable galop
d’une horde de chevaux blancs
aux crinières d’écume
violent l’azur immobile de la la mer
puis le déchaînement meurtrier
du monstre liquide
gris et rampant
couvert d’une bave mortelle
crachée par ses milliers de gueules
enragées et béantes
Il s’est rué sur la terre
a mordu arraché avalé recraché
des arbres des maisons des hommes…
avant de se retirer
de notre regard bouleversé
Pour survivre il fallait plus que l’oubli
il fallait retrouver
la « Mer-source-de-vie »
la « Mer-Mère » liquide amniotique
du ventre de la Terre
Il fallait retrouver
l’enfance du monde…
©Kathleen HYDEN-DAVID
Extrait de « A cœur ouvert » Éditions France Libris 2019
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©Lydia Montigny
Extrait du recueil « Exquis Salmigondis » aux Editions BoD-Books on Demand - Paris
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D’un stylet d’ivoire
Nous gravons nos amours
D’eau et d’argile
Sur les tablettes du temps.
Je prends ta main
Par les chemins caillouteux
Où tu me conduis sans un mot.
Ni Maître, ni Serviteur
Nous sommes un même fruit.
Un jus de papaye
Coule frais sur nos lèvres,
Maîtres des mots
Serviteurs du poème,
Nos coeurs saignent
Comme grenades éclatées
Des blessures du monde,
Pour proclamer
La pérennité de la vie.
© Denise Bernhardt
Extrait du recueil « La face double du rêve » écrit à deux plumes par Denise Bernhardt et Yves Romel Toussaint. Aux éditions Le Vert-Galant.
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Photo : leblogdelaetitia.com
les matins clairs
ennuagent l’espace
le bonheur d’un bleu
au coin d’une tempête
un moment propice
de cascades et pépiements
le limon de nos cimes
roses et sauvages
l’ombre de nos gloires
qui s’enfuit en riant
la joie de contempler
cette feuille de lune
© Christophe Pineau-Thierry
Extrait du recueil : Nos matins intérieurs - Editions du Cygne
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Les mots que vous lisez de moi
Sont un reflet de ma personne
A un moment donné du temps.
Je suis déjà bien au-delà,
En route avec d’autres idées
Vers des intuitions fulgurantes
Et des entrevisions furtives
Sur des ciels soudain révélés…
Pour tout dire vers un nouveau monde
Où je me risque à découvert.
Alors, cueillez de loin en loin
Les mots échappés de ma plume,
Et vous retrouverez ma trace !
© Luce Péclard
Extrait du recueil « Le Feuil », aux Editions du Madrier
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Voici une histoire vraie, une histoire que je considère nécessaire pour l’époque dans laquelle nous vivons ! Lisez, essayez de méditer et voyez la beauté, la grandeur d’un gamin de 7 ans ! merci chère Jeanne !! (Jean Dornac)
On a dit bien du mal de ce peuple parti de France encouragé par le gouvernement pour peupler cette nouvelle conquête qu'était l'Algérie devenue française par les armes hélas, comme il était de triste coutume alors. C'étaient de pauvres gens pour la plupart miséreux qui, comme les colons anglais partis pour l'Amérique, espéraient avoir une vie meilleure.
Ces pauvres exilés, appelés Pieds Noirs à cause des bottes des soldats français de l'époque, contrairement aux Arabes qui marchaient pieds nus ou en babouches, furent critiqués, maudits par le peuple de France car l'armée envoyait de jeunes Français de métropole mourir là-bas pour maintenir cette colonie.
J'ai connu une famille rapatriée en France, le père instituteur disait toujours que les petits arabes apprenaient deux fois plus vite que les autres ; et la mère, Madeleine, issue d'une fratrie de cinq enfants et de famille très pauvre, avait le cœur sur la main ; d'autre part elle eut très jeune des jumeaux à nourrir dont l'un s'appelle Christian.
Un jour, au bled, un village nommé Aïn Farhès, et comme cela arrive ici chez nous aussi, une pauvresse accompagnée de son fils en larmes vient mendier à la porte de Madeleine ; selon son habitude elle donne de bon coeur du linge et de la nourriture ; l'enfant pleure toujours ...C'est alors que Christian, six ou sept ans, tend à l'enfant son petit tracteur jaune en métal qu'il venait d'avoir pour Noël ; l'enfant le prend et cesse aussitôt de pleurer.
Madeleine pourtant issue d'une famille très pauvre, elle qui a la vie dure puisque ses premiers enfants sont des jumeaux, ne fait pas un geste de regret. Elle aurait pu gentiment s'opposer : « Ah non, pas ton cadeau de Noël, voyons ! » Mais elle ne dit mot.
Une fois les mendiants partis, elle embrasse même son fils. Alors le petit Christian, le cœur gros est parti pleurer dans un coin ; il pleura longtemps son petit tracteur.…
Il est facile de distribuer le superflu ou la surabondance, mais pour ce qui est du nécessaire ?
Pour un enfant, le cadeau du Père Noël, c'est le trésor souhaité et exaucé. Quelle bonté faut-il avoir déjà pour se défaire, à sept ans, du nécessaire…
Cet enfant, sans tracteur, rapatrié d'Algérie, a grandi en France ; il a grandi, est devenu instituteur comme son père et allez savoir pourquoi, c'est moi, fille de pauvres immigrés espagnols sans tracteur qu'il a épousée.
© Jeanne CHAMPEL GRENIER
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