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17 juin 2023 6 17 /06 /juin /2023 07:30


 

 

Elle se glissa entre chien et loup
plus louve que chienne d’ailleurs

et elle méconnut cette « Intruse »
jusqu’à la seconde d’éternité
où elle caressa son corps oblique

Dès lors, Camarade apprivoisée
des creux de solitude, obséquieuse
en ses tours, inattendue toujours

tantôt elles bouscule
tantôt aguiche une pensée

qu’elle modèle servile
ainsi qu’un chiot fidèle


©Jeannine DION-GUERIN

Extrait du recueil « Petite suite pour une convalescence » aux éditions « éditinter »                  
 
 
 

 

 

 

 

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16 juin 2023 5 16 /06 /juin /2023 06:30

 

Introduction de Michel Bénard

 

La poésie a un certain don d’ubiquité, elle se dédouble, devient multiforme, elle s’invite, s’infiltre un peu partout, elle trouve même une place privilégiée dans les milieux carcéraux où sa signification réelle a sans doute beaucoup plus raisons qu’ailleurs, d’ampleur également car ici elle libère un cri trop souvent refoulé, en vue sans doute de retrouver une place dans la société. Puisse-telle relever la tête, reprendre confiance et croire encore en l’espoir.
Michel Bénard.
Ce poème d’un détenu que nous nommerons A.D a reçu l’autorisation d’être publié, par l’administration pénitentiaire et son accompagnant, au terme de nombreuses démarches,   

 

 


J’appelle

J’appelle à plein regard la fureur d’une larme
sur la joue de l’enfant
qui va mourir de faim…

J’appelle à pleins poumons le silence des mots
de ces hommes marchant
le mensonge à la main…

J’appelle à plein espoir le miracle de paix
que le choc des mitrailles
occulte au creux des jours.

J’appelle à plein délire mes rêves de bonheur
que le vouloir humain
brise dans mes tourments.

J’appelle à plein amour la grâce souveraine
qui fait de toi la reine
aux heures de désespoir…

J’appelle à plein coeur un unique sourire
sur le visage hideux
de la foule en délire…

J’appelle le monde de ma lèvre meurtrie
afin qu’on entende ma prière,
ultime soubresaut…

J’appelle pour toucher la sensibilité du monde
mais le monde
me dit tais-toi…

©AD           
 
 
 

 

 

 

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15 juin 2023 4 15 /06 /juin /2023 07:30


Photo Ellen Renneboog

 

 

 

©Ellen Renneboog
Extrait du recueil « Poèmes pour P. » disponible chez Amazon.                     
 
 
 

 

 

 

 

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14 juin 2023 3 14 /06 /juin /2023 06:39


 

 


Vibratile l’instant
qui instaure l’amour
quand il s’éprend muet
d’une icône de chair

De chair, mais le sait-il ?
Il se suffit de digitales
il se suffit d’épervières
et d’un bout de robe échancré
dans les causses vampirisés
entre les rudes pieds de vigne

Le silence est troué d’abeilles
Jamais ne revivront les gages
déjà donnés par d’autres noeuds
Le pays perd de sa superbe
renonce devant ta splendeur
pour s’en aller plus loin enfin
régner en maître

Les mains s’enflent de plénitude
au jeu des caresses du vent
Ton corps enfin se désaltère
à la fraîcheur des arbousiers
et là soudain tu t’abandonnes
insoupçonnée charnelle
le visage à l’aune de gestes
de ta séminale beauté

©Pierre Guérande        


Extrait de : Baronnies de l'imaginaire-Poèmes- Editions Saint-Honoré-Paris - ISBN:978-2-407-01519-1        
 
 
 

 

 

 

 

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13 juin 2023 2 13 /06 /juin /2023 06:40

Deuxième partie, traductions par Béatrice Gaudy

 

 

 

 

©Béatrice GAUDY                                                              
 
 
 
 

 

 

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12 juin 2023 1 12 /06 /juin /2023 06:46

Tableau : Serge Lascar

 

 

J’ai tracé un chemin de chardons et d’étoiles
Qui va de l’au-delà aux portes de nulle part
Une piste fanfaronne creusée à rebrousse-poil
Loin des idées reçues, illusions et remparts.
Filant à toutes voiles
Vers le bout de ma vie
J’ai dénoué la toile
Direction l’infini.
Dans ma course j’ai croisé la queue d’une commette
Jaillie de l’improbable légèreté de l’être
L’étincelle promise d’une idylle céleste
Broussailleuse, fugace, tel un feu d’allumette.
Bohémien migrateur
Accroché à la barre d’une coquille de noix
Je cours la voie lactée pour peindre du regard
L’aurore boréale échappée de sa voix.
Au soir de mon histoire
Lui ouvrir mon cœur
Avant qu’il soit trop tard
Et cesser d’avoir peur de l’ombre dans un miroir.
 
©Serge Lascar
Nouveaux Cahiers de Poésie
           
 
 
 
 
 
 
 
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11 juin 2023 7 11 /06 /juin /2023 06:49

 

©Etienne Fatras                    
 

 
 

 

 

 

 

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10 juin 2023 6 10 /06 /juin /2023 07:04

Mike Agliolo

 

            VIEUX MÉCHANT SUR TON DOS
            J'AI POSÉ  MON  ÉCRITOIRE


moi dépoitraillée, moi dotée de sombres ailes
                     Je suis la Mémoire
et je consigne, monstre infâme, mangeur d'enfants,
dans mes annales des enfers de flammes,
car je n'oublie ni la Chute de ROME ni Treblinka,
ni les serpents  d'Éden, ni la Saint Barthélémy.

 

Vieux méchant rouge comme loup affamé
agrippé à ta faux dentelée de janvier, la gueule
                      gluante de sang,
au moins tu peux me servir, valet odieux,
de support à mon plateau et à mon stylet
qui grave tes horreurs, tes misères, -Temps
                      bestial et meurtrier.

 

Oui, moi, dépoitraillée et même défaite jusqu'au nombril
grasse et pleine de bracelets à un euro d'or
je m'attache à rapporter par le menu toutes les affaires
                      de blanchiment d'argent,
les assassinats légaux et les empoisonnements d'abeilles,
Vieux méchant, - que la fortune et sa corne d'abondance

 

oublient ton existence, toi, l'horrible, un bras d'enfant
                      dans ta gueule de dragon ;
tes mains abjectes découpent la viande vierge pure
et ce toujours plus de sang nous fait dire :
                   « Ah, comme le temps passe... »

 

Moi, je suis l'Histoire, je suis l'Histoire inventée
                    par les hommes de bon sens,
par les Michelet, les Hérodote et les Césars divins,
et tout sera consigné, vieux Temps mauvais,
de tes camps d'extermination et de tes prisons
internationales aux tortures muettes.

 

Toutes les bombes, tous les avions explosés en plein vol,
toutes les escarmouches mortifères avec les fous tribaux,
tous les parricides, -toute la saleté du monde sera gravée
                     sur cuivre.
Car je suis la Mémoire du Monde,
                     celle que l'on dit universelle.

 

©Pierre MIRONER

 


 
       

 

 

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9 juin 2023 5 09 /06 /juin /2023 06:47

Tableau : Gérard Beaulieu

 

Découverte en l’appel flegmatique
Te parler dans le silence du regard
Et dans l’abandon de tout superflu te convier
Charme des chairs altières
Attrait des errances vestibulaires
L’air est au plaire mais aussi au leurre
Sou(s)-rire au pire à venir
Le port fièrement désinvolte mais cependant feint
Noires prunelles belles et pourtant obscures
Énigmatique posture prête à la morsure
Te fasciner par l’attente patiente et ne plus te lâcher
Pour t’emporter aux pays mystérieux


©Gérard Leyzieux            
 
 

 

 

 

 

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8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 06:43

Photo JDornac©

 


Une jolie fleur sans nom
Est éclose un matin
Sur le mur de ma prison.
J’habitais le monde entier
Et j’écrivais des chansons
À la bouche un bleuet.
Les gendarmes sont venus
M’ont traité de vagabond
M’ont demandé mes papiers.
Je n’ai que mes poèmes
Je ne sais où je suis né.
Alors il m’ont emmené
Dans cette geôle grise
Où j’inventais des couplets
À rire ou à pleurer.
Je n’étais pas prisonnier
Seulement de passage.
Un soir de pleine lune
Sur le mauvais couchage
J’ai laissé ma carcasse.
Ma joie en cache-nez
Je me suis envolé
J’ai cueilli la fleur sans nom
Au parfum de liberté.
 
©  Bernard Delpech               
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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