30 novembre 2011
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08:53
© Salvatore Gucciardo
A l’ami et au peintre Salvatore Gucciardo
C’est le temps du passage,
L’instant frémissant de l’astre flamboyant
Où les ténèbres amorcent l’irisation
Des fragmentations du ciel.
Les yeux de lumière veillent,
Sur le sommeil de cendre fertile,
Dans le bleu de l’éther.
Le mystère originel se charge de silence,
C’est la communion naissante de l’aube
Où la destinée de l’homme émerge
Sur les fulgurances de l’attente fœtale,
C’est l’éclat d’une fusion en gésine,
Juste avant que ne sonne l’heure
De l’intemporel devoir de mémoire.
© Michel Bénard.
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Michel Bénard
29 novembre 2011
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09:07
© Auguste Rodin
Que la lumière de ton visage
Vienne éclairer la nuit de mon âme
Que le feu de tes yeux
Enflamme la pierre de mon regard
Humer toute l'odeur de ton cœur
Aux frontières de l'abandon
Passer sur l'autre rive
Que survive l'amour de la mort
Apprivoisant les silences
Jusqu'à l'aube de nos corps
Mon amour, mon île
Tant de solitude psalmodiée
Dans le sang chaud des groseilles
Chant de fruits mûrs
Remarquables noces des soleils
Tu verras sur ton chemin tant de fleurs
Tant d'espace et tant de verdure
Tant de soleil et tant de mer
Ce sont là les plages de ton destin
Tes lèvres à l'ombre des misères
Engrosseront d'amour tes paroles
Rempliront le secret de mes désirs
J'attendrai jusque dans le soir nuptial
Et jusqu'aux heures tardives du réveil
Sur les berges des attentes océanes
Aux odeurs d'herbes folles et de miel d'or
Là où l'oiseau chante pour nous le bonheur
Et l'espoir...
© Ode
Extrait du recueil « Le Fleuve donne naissance aux Enfants des Etoiles » aux éditions
Les Poètes Français – Paris
Prix Alain Lefeuvre 2010
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Ode
28 novembre 2011
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© Joelle MILLET
http://photos.linternaute.com/photo/1080186/1073459886/1560/arc-de-triomphe
Sombre nuit
Qui étouffe
De ses bras tentaculaires
Le peuple pris de peur
Tragique victoire
Des grands fortunés
Sur les pauvres, les chômeurs
Les malades qui se meurent
La volonté d’un pouvoir indigne
Ecrase le courage et la beauté
De l’humain blessé
Trahi et trompé…
Sombre destinée
Des peuples alanguis
Qui n’osent plus résister
A force de consommer
Elles ont sonné
Les trompettes de la décadence
Les avez-vous entendues
Lors de vos orgies ?
Qui donc se lèvera
Pour trancher la tête
De l’horrible Méduse
L’amante des spéculateurs
Qui d’un regard
Paralyse politiciens et décideurs ?
Qui donc, d’un coup d’épée
Fera rouler sa tête
Dans la fange de l’ignominie
Cet excrément du dieu Argent ?
Qui chassera de leurs trônes
Les élus menteurs
Les beaux parleurs
Aux langues de vipères ?
Qui osera prendre la défense
Du faible, de la femme et son enfant
Que d’ignobles puissants
S’amusent à affamer
Pour leur « bon plaisir »
Et celui de leurs maîtres ?
De la terre asséchée
Par les voraces prédateurs
S’élève le cri glaçant
Des agonisants…
Mais viendra, un jour
Le hurlement terrifiant
Des vengeurs d’innocents
Qui renverseront le Veau d’Or
Pour peu de temps encore
Tout puissant…
© Jean Dornac
Paris, le 22 novembre 2011
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Jean Dornac
27 novembre 2011
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09:04
© Salvatore Gucciardo
L’ombre sommeille
tandis que le vent
caché derrière le soleil
entrera tout à l’heure
par la bouche de l’espace
et les pierres craqueront
sous leur masque ancestral
et l’orage tournera
dans l’angoisse de nos mains
comme le mensonge dressé
dans le cœur des hommes
bien avant leur naissance…
Inconnus à nous-mêmes
nous errons sur le tranchant
de l’arme effrayante
que brandit le destin…
… et si notre sang
portait une couronne
et si nous étions roi
d’un univers si proche
que nous pourrions toucher
le mystère de ses mondes
sans parvenir à les voir…
O Légende trahie
par les mots trop fragiles
je devine ta présence
au delà du voyage
comme un livre fermé
contient dans la ténèbre
le murmure des lettres
serré entre ses pages…
© Victor Varjac
Antibes, le 2 août 2003
Extrait du recueil « Le Dragon de Poussière » aux éditions
MELIS
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Victor Varjac
26 novembre 2011
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© Jacques-François Dussottier
Je suis le sablier
Je suis le temps
J’ai un voilier à l’âme
Qui vogue sur le pollen des étoiles
Rêves de songes bleus
Dans l’incertitude des matins
La vague ramène de l’horizon
Toute l’écume de mes mots
Je reste ce baladin
Voyageant sur la coque du poème
Berger du goéland
Et de l’amour qui s’efface.
© JACQUES-FRANÇOIS DUSSOTTIER
* * *
Jacques-François Dussottier
* poète, traduit en 8 langues
* a créé plusieurs clubs de poésie et quelques revues de poésie
* a occupé de nombreuses responsabilités dans divers conseils d’administration de Sociétés de poésie et littéraires
* organisateur de nombreux Prix de poésie nationaux et internationaux francophones
* Président du Cercle européen de poésie francophone Poêsias
* Président du Cénacle européen de Poésie, Arts et Lettres (qui représente les Prix de Poésie, Arts et Lettres Léopold Sédar
Senghor européen)
* Président du Mouvement des Poètes sensualistes francophones
* ancien Président de la Société des Poètes Français et Président d’Honneur (actuellement vice-président de la SPF)
travaille dans la poésie francophone européenne et internationale avec 6 pays d’Europe photographe (expositions)
parallèlement, il est graphiste abstrait et participe à des expositions picturales
* * *
HELIANTHE nous offre un ensemble d’œuvres virtuelles, d’œuvres informelles, d’œuvres dites numériques. Cette nouvelle conception
de l’art se rattache directement aux techniques informatiques rejoint une vision proche de l’universel pouvant évoluer du microcosme au macrocosme. Cette facette de l’art est une nouvelle
ouverture où tout devient possible, où tout est permis sur les fréquences de l’imaginaire sous assistance technologique permettant de caresser l’infini du bout des doigts.
Nous nous trouvons confronté à l’anti-matière, tout repose ici sur des combinaisons informatiques à partir de divers logiciels
spécialisés qui ouvrent des plans sur l’infini à partir d’un mixage de données numériques.
Art virtuel, fractionné, éphémère, artificiel et parfois mouvant, ce nouveau moyen de communication est une ouverture sur le
monde où toutes les frontières sont abolies grâce à l’implantation dans le monde entier de galeries virtuelles ou chacun peut exposer ses œuvres.
Cependant l’intérêt particulier chez HELIANTHE, réside dans le fait qu’il est initialement poète, ce qui lui donne dans ses
investigations créatives une sensibilité différente, une touche émotionnelle plus vibrante.
C’est un art majeur au niveau des échanges et des rapprochements humains en termes planétaires, sorte de métissage culturel
universel par principe virtuel.
Ce moyen informatique offre au moins cet avantage de pouvoir survoler toutes les frontières, de pouvoir graviter vers l’infini,
de pouvoir également, tout simplement rêver aux couleurs de l’éphémère, aux rythmes de la poésie destructurée et d’avancer sur un fil imaginaire qui peut nous nous conduire : « jusqu’au délire
laiteux des étoiles... », par ce chaos fractal, nous évoluons ici au cœur même de la dématérialisation.
MICHEL BÉNARD
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25 novembre 2011
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http://natureculture.org/wiki
Poète couve ta tristesse,
Poétesse, fidèle, dessine
Tanger dans son ivresse
Syrte sur une lame fine.
Poète couve ta tristesse
Poétesse, ouvre-lui la voie
Dans la jungle tout blesse
Ton pinceau signe de foi.
Poète, de l’autre monde
Ton regard est perçant
Parle-nous des rotondes
Du Rif et de ses versants.
Poète, toute une histoire
Dans ton prénom, j’ose lire
Comme dans un miroir
Le plus beau est à venir.
Poète, sur Al-Hoceima
Ville de rêve et d’avenir
Imzouren a chanté papa
Loin des poupées de cire.
Sur Melilla et Nador
En souvenir du passé
Accroche-toi à ce port
Si fier pour rêvasser.
Poétesse, à ne pas oublier
Ces murs, bleu d’azur
Sauvages sans tablier
Ses plages défiant l’usure.
Plus loin j’irai encore
Mais, une autrefois
Ma plume pleine de cors
Se détourne de moi.
© Mouloudi Mustapha
Alger le 07/11/2011
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Mouloudi Mustapha
24 novembre 2011
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08:34
© Alain Percy
J’ai fini par comprendre
Que ton coeur qui saigne
N’est que ce lambeau de terre
Livré à la mer
Et depuis j’ai jeté mon regard
Comme en écho
Sur la mer que tu adorais tant
et qui fut la dérive
De nos peuples
De toutes nos souffrances
Car ce grand soleil
Que tu portes en toi
Est la brèche de nos souvenirs
Et de nos errements
© Jean Watson CHARLES
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Jean Watson Charles
23 novembre 2011
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08:32
© Rimbaud par Jean-Claude Bemben
Sur le chemin des cendres,
J’irai bruler les bois de l’absence
En observant le miroir des eaux
Du lavoir où rêva Rimbaud,
De l’ivresse d’un bateau
A l’enfer des saisons.
Parfois rassemblés, si souvent séparés,
Nous côtoyons l’indicible
D’une harmonie sauvage, d’un théâtre
Au seuil de la folie, de l’incertitude
D’un imaginaire à recomposer.
Oiseleurs de paroles envoutées
Bergers d’icônes brisées,
Comme la vie, la poésie nous appartient
Elle sera notre chemin, notre parade,
Mes voyelles reposent entre tes mains,
Tu en feras une nouvelle symphonie.
© Michel Bénard.
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Michel Bénard
22 novembre 2011
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08:38
http://www.lebatondeparole.com
Il me manque, un mois déjà
Je ferme les yeux et le revois
J'ouvre mon âme et le revis
Tantôt bleu, tantôt vert
Tantôt presque blanc
Lorsque gorgé de soleil
Et de brumes chaudes
Mon Fleuve
Ma Mer
Mes Berges
Mon Évasion
Tout est renversement
Dans le silence bleu du Grand Ruban
Jours voyants des Genèses
Nuits d'accouchements qui m'apaisent
Pierres millénaires qui me regardent
Je les contemple
Me racontent les odeurs des saisons sans mesure
Je les caresse doucement
Je prends les plus petites dans ma main
Chaudes les Pierres
Immenses comme la Vie et la Mort
Comme la Fleur et l'Amour
Parfums de mon Pays
Encens de vies
Mémoires du Temps qui passe
Immobiles Témoins
Je réponds à rebours à vos appels
Compagnes du Fleuve
Pour enceinter d'Amour vos dires
Combler mon Mystère de vos Désirs
Je vous ai trouvées au large du Rêve
Au bord de l'Eau de l'Âme
Sur l'abondante Mer de l'Imaginaire
Et arrive le dernier sursaut de l'été
Rôde l'automne
Il me faut quitter
La nuit chavire dans la Lune
Le jour se rapetisse
Le Soleil ne réchauffe plus
Je vais veiller au Feu de l'hiver
En fermant les yeux
Pendant que le temps s'étiolera
Attendant que le Feu de Sève
Fasse chanter le printemps
Et je reviendrai
Sous l'Incendie de mai...
© Ode
Extrait du recueil « Le Fleuve donne naissance aux Enfants des Etoiles » aux éditions
Les Poètes Français – Paris
Prix Alain Lefeuvre 2010
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Ode
21 novembre 2011
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08:31
http://remibiette.wordpress.com/2010/06/18
Les chemins de la vie
Sentes tortueuses ou larges allées
Ne sont jamais tels qu’enfants
Nous les imaginions
Bercés au foyer de l’amour.
Arrive, ô combien trop hâtivement
Le cycle des affrontements…
J’allais bientôt à l’école
Sans joie ni ardeur.
Affligé dans ce décor
Si peu harmonisé à mon âme
Mon esprit s’évadait facilement
Au-delà des murs et des entraves.
Voyageant par tous les temps
Vers les contrées que j’inventais
Je vivais dans l’asile de mon cœur
Epris de mes milles trésors
Que seul mon esprit goûtait.
Rien ne pouvait me retenir
La liberté me réclamait.
Combien de maîtres
Pénétrant mes yeux absents
Du bout de leurs règles
Me réveillaient brutalement
D’un coup sec sur mes petites mains
Avant de me punir face au tableau noir…
Ils n’étaient point des brutes
Il eut juste fallu que j’écoute…
Mais, sans répit, à cœur défendant
Mon âme s’évadait dans l’ailleurs.
On n’attache pas le vent
Qu’il soit fou ou charmant.
Il est l’un des noms de la Liberté.
Il fut, pourtant, des instants de rêves.
Ô envoûtants cours d’histoires
Leurs scènes impressionnantes
Aux yeux de l’enfant que j’étais
M’offraient subtilement le droit
De me promener au fil du temps…
Ici, compagnon de Charlemagne
A la rencontre de Roland
Là, caché dans les caves
Pour échapper aux guerres
Crimes et massacres
Fondés au nom des religions
Sauvagerie imbécile et sans nom.
Un temps, manant dans sa ferme
Narguant le roi soleil
Et tout de suite après, Sans-culotte
Bousculant la Bastille…
Puis dans une dernière échappée
Orgueilleux Grognard de Napoléon…
Au fil des fleuves et des rivières
Je naviguais par gros temps.
Trop de noms à retenir
S’ajoutant sans pitié
Aux montagnes et villes
Aux superficies à retenir
Chiffres sans âme ni poésie.
Sur la péniche de mes rêves
Seule la rive existait
Bordée de saules-abris
De platanes-Midi
De pêcheurs nonchalants
Ou de ménagères battant tapis.
Ô dictées qui me torturaient
Rédactions qui m’enchantaient…
Récitations trop magiques
Pour ma mémoire rétive
Avant que la récréation ne me sauve.
Souvenirs du temps passé
Encore si colorés en ma souvenance…
Dans mon atelier, encore gamin
Burin ou lime à la main
Mon maître, je me souviens
Du temps où tu me corrigeais
Ce temps si doux de ton enseignement
Et de ma course à l’école du temps…
© Jean Dornac
Paris, le 28 février 2010
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Jean Dornac