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7 juillet 2023 5 07 /07 /juillet /2023 06:45

 

 

Un titre sous forme d'affirmation qu'il va bien falloir démontrer ; et je songe à l'auteur de ces mots à la fois poète et enseignante qui aurait pu donner cette phrase à méditer à ses élèves adolescents :
« Tout amour est épistolaire. » ''Vous avez 4 heures ! »
    Barbara AUZOU, elle, nous fait la démonstration à la fois poétique et sentimentale de la véracité de ces mots concernant sa relation amoureuse, en l'écrivant au quotidien et de façon magistrale, sur une période d'un an, environ, depuis le 25 juin 2021 jusqu'au 10 juillet 2022.
    Il s'agit de révéler au jour le jour que l'absence ou la présence de l'être aimé n’interrompent jamais le sentiment mais qu'au contraire, cette alternance le favorise, fortifie et enrichit l'avancée à deux, jour et nuit, dans la profondeur et le perpétuel renouveau. La présence physique épisodique, entourée de poésie et de mots vivants choisis, serait un ferment pour l'épanouissement d'un amour. :

''parce que je le confesse les mots que je murmure aux fleurs sont davantage à ton adresse'' (P.18
''Je t'entends encore m'affirmer que c'est déjà plus haut que nos vies cet amour fou jeté par poignées d'oiseaux sur les volets du murmure ''(P.32)......
''Il m'arrive la nuit de m'éveiller à l'instant même où le songe se tait alors j'enchenille les persiennes au coton blême de ma peau pour te retrouver''(P. 34)

    Dans l'écriture de Barbara Auzou, les sentiers ne sont jamais ''battus'', ils naissent aux besoins toujours nouveaux puisque le sentiment d'amour se sublime par l'absence et se réserve aux lèvres franches et assoiffées :

Je t'écris comme une fontaine de persévérance laisse un bruit d'eau sur les lèvres'' (P.17

L'amour reste est lié aux cinq sens qui par un travail de mémoire poétique incessant demeurent en
éveil :

''Tu sais comme me demeure étranger tout ce qui n'est pas immédiatement compréhensible par la peau’'(P.19)

L'amour reste à vif grâce à ce quotidien en alerte qui fait provision de beauté et de bien être partagés aidé par une commune vision de la vie :

''Raconte-moi encore la tendre histoire du temps amoureux qui se couche sur le temps pour que j’écosse mes rêves assez longtemps sur le sensible, que je retourne au ventre fauve des lenteurs vraies et au foyer blagueur de tes yeux où je monte à pas de loup jusqu'au joyeux'' (P. 31)

Ce recueil vraiment exceptionnel est le témoignage patient et vivace d' un feu entretenu à deux, un feu que l'on engendre, transporte, que l'on voit briller ; un feu qui vous rappelle de tendres et fougueux souvenirs ; un feu parfois violent qui ne vous laisse jamais de cendre sans une étincelle de secours au coindu cœur.
Lecteurs, amoureux des belles lettres, que me soit permis un conseil : ne prenez pas de notes quand
bien même les paroles de l'auteur vous paraîtraient si proches de vous, si belles ''à tomber !'' ; faites comme disent nos amis Canadiens : ''Tombez en amour ! Et la poésie de la rencontre vous donnera peut-être ce supplément d'âme et de jeunesse ardente qui rend la poésie amoureuse de Barbara AUZOU si vraie, si fraîche et profonde, si positive... inimitable.

© Jeanne CHAMPEL GRENIER
 

 
 
 

 

 

 

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6 juillet 2023 4 06 /07 /juillet /2023 06:45


 

 

Les grappes odorantes d’une blanche glycine ornent la façade cossue rue Raynouard.


La porte est entrouverte.


Précédé d’une élégante aux gants corail et ombrelle au manche d’ivoire, j’entre dans la cour ensoleillée.


Cette demeure est sertie dans un écrin de verdure où chaque feuille devient satin.


 
Nappes brodées et vin blanc carafé attendent les dames de la colline de Passy en ce jour de vernissage.


L’ampleur arrogante d’un chapeau fleuri, l’audace d’un regard fouetté de mascara donnent le ton.


Dans un frisson d’impatience, quelques mèches rousses, légères et folles, s’enroulent sur l’exquise distorsion d’une nuque.


La beauté exalte et délivre dans ce décor suranné.


 
Pour l’occasion, le bow-window sert d’écrin à deux chevalets : à gauche, une muse dont l’audacieuse tendresse à la commissure des lèvres invite à suivre son désir ; à droite, une amazone pétrie de grâce orientale.


 
Sous la verrière, bouffie de suffisance, une prétentieuse obèse transpire sous ses dentelles tandis qu’une coquette avec ses rangs de perles semble s’étourdir dans ce vertige d’apparences.


 
Un peu à l’écart de ce jeu de dupes, deux peintres devisent sur « Caresser et Mordre », deux mots calligraphiés sur l’en-tête de l’invitation, deux mots clef, sésame promis pour cette après-midi :
             Le premier, grand, mince, rouquin aux mains meurtries par les huiles et les pigments, toujours guidé par son refus d’allégeance, décrit le bleu dont il a habillé le Pont Mirabeau.


             Le second, petit et râblé, cadogan rouge retenant une longue chevelure noire de jais, évoque sa quête de la couleur jaune, éclair qui éveille, lumière qui poudroie.


 
Une clochette tintinnabule plusieurs fois pour annoncer Tania, poétesse slave, égérie d’un Cercle lettré des bords de Seine.


Avec talent, elle déclame la magie de L’oiseau de feu, immortalisé par le faune, éternelle étoile androgyne.


Aux quatre coins du salon, les parfums enivrent comme la valse des roses de Chiraz, tandis que, ignorant un solitaire brillant de mille feux, s’échappe un sonnet de Musset.


Les regards caressants fusent de tous côtés.


D’un quatrain à un tercet, le désir ne s’éteint jamais.


 
Accompagnant ce besoin de beauté, le soleil descend.


 
Tout devient lilas, souffle de joie.


 
L’infini affleure ; rimes, lignes et couleurs brodent l’heure bleue.      

 

©Roland Souchon

www.rolandsouchon.com          
 
 

 

 

 

 

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5 juillet 2023 3 05 /07 /juillet /2023 06:37


 

 

A pieds nus remonter
le lit du torrent qui s’essouffle

S’y perdre pour mieux rebondir

Juillet, en son filet d’eau
se prélasse sur son aire

quémande le repos
avant de se résigner désert

Ariane ma soeur
qu’êtes-vous venue y faire ?


©Jeannine DION-GUERIN

Extrait du recueil « Petite suite pour une convalescence » aux éditions « éditinter »                  
 
 
 

 

 

 

 

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4 juillet 2023 2 04 /07 /juillet /2023 06:39


 

 

Bruit lancinant
mouvements presque hypnotiques,
les essuie-glaces sur le pare-brise
lustrent l’onyx de la nuit
où scintillent les lumières de la ville
Pourquoi ce souvenir ?
Un banal retour à la maison
un soir d’hiver,
ma mère au volant
joyeuse, vivante
et moi toute jeune mais triste
Pourquoi ?
Le saurai-je jamais ?
Dans tous les albums de souvenirs
il y a de ces images
dont on a perdu le sens.
Pourtant même muettes
elles nous hantent, nous questionnent
comme ma tristesse
si soigneusement cachée
au plus profond de ma vie.


©Kathleen HYDEN-DAVID  
Extrait de « A cœur ouvert » Éditions France Libris 2019              
 
 
 

 

 

 

 

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3 juillet 2023 1 03 /07 /juillet /2023 06:47


 

Dans la douce mâtine
Le soleil satine
Les couleurs légères...
Dérivant dans l'air
Et tu marches pieds nus
Calme et résolu
Sur le chemin fragile
De cette douce idylle...
 
©Lydia Montigny  
Extrait du recueil « Exquis Salmigondis » aux Editions BoD-Books on Demand - Paris                                              
 

 

 

 

 

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2 juillet 2023 7 02 /07 /juillet /2023 06:52


 

 

Au coeur de la nuit
Tu glisses hors de ton corps
Pour ramener au matin
Le souffle des espaces
Où la vie et la mort se confondent.

Cet homme qui dormait
Dans les eaux de Maussade
Ignorait encore qu’il avait quitté
Le monde des vivants
Et la Veuve Noire
Répugnait à le prendre.

C’est encore lui que l’on vit, souriant
Au milieu du cortège funèbre
Assis sur un cercueil vide
Qui s’en allait brinquebalant
A travers champs

Alors je versais de l’eau sur tes lèvres
Et posais sur ton front
Les tristes baisers de l’oubli.

© Denise Bernhardt
Extrait du recueil « La face double du rêve » écrit à deux plumes par Denise Bernhardt et Yves Romel Toussaint. Aux éditions Le Vert-Galant.                                
 
 
 

 

 

 

 

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1 juillet 2023 6 01 /07 /juillet /2023 06:54


 

 

la terre de l’infini
parle d’une vie tracée

de nos vraies intuitions
d’un chemin sur la berge

c’est l’encre de nos mots
et le cercle de nos phrases

quand les corps naviguent
sur la route des passages  

 

©Christophe Pineau-Thierry  

Extrait du recueil : Nos matins intérieurs - Editions du Cygne         
 
 
 

 

 

 

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30 juin 2023 5 30 /06 /juin /2023 07:07

 

Un jeune couple épouvanté
Fuyait la verte Campanie,
Poubelle maudite à ciel ouvert.

Joseph, Marie des temps modernes,
Avec leur promesse de vie
Enceinte de menaces.

Où l’enfant naîtrait-il
A l’assistance publique ?
Dans quelle crèche de pitié
Au-delà de Milan, peut-être à Chiasso,
L’âne et le boeuf hélas restés
Dans les prairies vert-de-grisées ?

© Luce Péclard
Extrait du recueil « Le Feuil », aux Editions du Madrier      
 
 
 

 

 

 

 

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29 juin 2023 4 29 /06 /juin /2023 06:40

France Libris 2023
                                 
 

                
 
        Parce qu’il en est des souvenirs comme des plantes, il faut les   nourrir, en prendre soin pour qu’ils soient vivaces. R. Badinter


Dans ce recueil commençant par un bel oxymore l’auteur, lorsque le feu vendange la nuit, déroule ses souvenirs avec délicatesse, dans des détours d’encre et de lumière.


Les racines de ce texte viennent spontanément sous la plume superbement poétique de Jeanne Champel Grenier, sans cesse elle s’en nourrit, elles passent comme un vol à l’horizon, ce sont souvent des cils d’étoiles sur une larme rentrée, un ourlet décousu sur une cicatrice mais l’empreinte est là omniprésente sur la poudre irisée de la fuite du temps, c’est un soupir au bas d’une page, une enluminure dans ses pensées, le miroir n’est pas brisé, un rien le fait briller, brillance, pivot d’une vie, escapade dans l’autrefois : une poêlée de girolles persillées me ressuscite immanquablement ce pays sobre, mon pays sauvage et nourricier.


Les échos du temps abondent, émouvants, ils se glissent dans les failles du soir et remontent lentement de la nuit je suis de ce pays qui accueillit l’exode d’une partie de l’Espagne…. Et avec un rythme répété, elle revient sur les ombres mendiantes qui accourent depuis ses contrées qu’elle a tant aimées : je suis d’un pays fier qui subit l’invasion de mille nomades, j’entends par vent du sud, à deux pas de chez moi, ce chant des profundis qui s’élève le soir et vaut bien des ave, mots qui touchent, bouleversent et qu’est-ce qu’un mot ? Peut-être une barque dans une mantille de nuit, pour notre auteur, c’est une forêt avec une clairière aux yeux de biche où elle aime vagabonder pour le plaisir du lecteur, des braises dans la chaleur de la cendre du temps, sans cesse elles les ravivent, des étoiles sur la page de la vie.


Ses souvenirs sont tour à tour drôles et réalistes : en ce temps-là, il ne venait à personne l’ idée d’aller au bois pour le plaisir de s’y promener ,il ne s’agissait pas d’une promenade bucolique mais d’une sortie vitale ! et là, la poétesse enchaîne sur sa grand-mère, la belle Inès, pensées émouvantes, notre grand-mère c’était la glaneuse antique, mi-paysanne, mi-chamane, mais nous avons survécu à toutes ses mixtures ! ce sont des songes de givre sur des lames de lumière, des cascades d’émotion qui font revivre, l’auteur charge ses souvenirs sur sa barque et nous les fait partager. Et avec tendresse elle revient sur Inès qui travaille sans cesse à réparer la société. Appuyée sur sa vie trouée de mille ports / où dansent les voiliers/ la voilà qui s’endort/ Elle a vieilli si vite Inès, la belle Inès…


Et bien évidemment les gitanes sont présentes, avec leurs yeux noirs qui bougent/pleins de secrets troublants, les tireuses de bonne aventure présentes, colorées :Elle a deviné ton destin…sur ta main elle a soufflé/ et elle t’a dit:/ J’ai chassé le djnoun /va en paix ! Notre poétesse est l’orante d’une ample liturgie, et elle sait très bien que nous n’habitons que le refleurissement de nos cendres, et parfois les larmes ont froid mais personne ne le montre


On la sent fébrile, prête à danser lorsqu’elle évoque « Flam and Co, » c’est une rage intérieure/qui vient sacrer l’esthétique/ de la vie devant la mort.


Dans sa postface, l’auteure a cette phrase qui donne à réfléchir ; cette belle différence qui ne devrait pas exclure la fraternité.


Nous sommes faits pour être touchés et, lire l’auteure de ce superbe recueil, c’est faire éclater un miroir contre la nuit, c’est trouver un abri contre l’orage du temps, c’est aussi se remettre en question, mais nous sommes toujours porteurs d’une indélébile amputation.


Nous laissons au lecteur le plaisir de découvrir tous les textes de « Racines vagabondes » et notamment les descriptions des villes comme Grenade, les textes dédiés aux absents se préparer à l’absence/ pour regagner le primitif silence, tous ceux consacrés aux peuplades errantes ils n’avaient pas faim / ni de pain, ni de rien / juste de liberté.


Jeanne Campel Grenier sait admirablement quérir le feu d’hier pour le porter jusqu’à l’incandescence, elle en vit et nous en nourrit. Le jour relève ses filets, dans un vibrato ému la vie tend sa corbeille, au lecteur de puiser dedans.


 Il est à noter  que ce recueil est illustré par des dessins de l’auteur.

©Nicole Hardouin      
 
 
 

 


 
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28 juin 2023 3 28 /06 /juin /2023 06:54


 

                                                                                               à ma mère

 

Sur le front aimé, tourmenté
De ridules multiples,
Du sceau de l’espièglerie marqué,
Où hier encore ma main se voulant
Caresse apaisante
Glissait avec tendresse et respect
Mes lèvres n’ont rencontré que
Le froid glacé de l’éternité
Et la sérénité enfin retrouvée.
Les voiles de la nuit, doucement
Se sont posés sur les paupières closes.
Définitivement.


© Gérard Gautier

Saint-Brieuc le 13 janvier 1989

 

Gérard Gautier a été honoré de la distinction d’Ambassadeur de la Paix.
 

 

Extrait du recueil « Je suis une île » aux éditions L'Echarpe                                            
 
 
 
 

 

 

 

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