6 février 2012
1
06
/02
/février
/2012
07:42
© Combat devant l'hôtel de ville – 28 juillet 1830 Jean-Victor Schnetz
J’ai aimé mon pays
Ce havre pour tant d’âmes
Bannies de tout bonheur
J’ai aimé cette contrée
Capable de concevoir
La Liberté, l’Egalité et la Fraternité
Les rêves de mon enfance
Mes espérances, ma fierté
Ma foi en son destin
Toi, l’insatiable Président
Tu les jettes dans la mare visqueuse
Des tristes foires aux intérêts
Je ne reconnais plus ma nation
Je n’aime pas ce que tu fondes
Avec l’indécente complicité
Des charlatans qui t’ont fait roi
Pâle souverain sans couronne ni cœur
Marionnette au service des marchands !
J’ai honte que tu fasses de cette Terre d’Accueil
Le lit des privilégiés, la demeure des fanatismes
J’ai honte que tu puisses jeter les pauvres et petits
Aux mains des juges, après celles de tes policiers
Comment peux-tu renier si grossièrement
Les droits légués par nos illustres aînés ?
Qu’elle est funeste, ton œuvre
Où donc est ton âme, Président ?
Pour te croire tout puissant
Faut-il que tu enfermes
Des femmes et des enfants
Dans d’infectes prisons ?
Faut-il donc que tu jettes
Tant de jeunes exclus du travail
Aux vents mauvais de l’hiver
Sans autre abri que la rue
Sans autre espérance
Que de périr au plus vite ?
Pour être grand et digne
Selon les injonctions de ton orgueil
Faut-il toujours sonner l’hallali
Contre un sang venu d’ailleurs
Que toi et les tiens prétendez impur ?
Faut-il chasser jusqu’à leurs enfants ?
Faut-il que nous subissions le drapeau
Planté au droit de nos écoles ?
Pourquoi pas une guillotine
Rappelant que les résistants
Devront perdre leur tête
Pour prix de trop d’humanisme ?
Nos enfants devront-ils crier à tue-tête
Le chant barbare, ignorant l’amour
Cet alibi de vos haines de puissants ?
Et tu voudrais brûler sous le feu de tes juges
Les élèves trop vivants
Qui te déplaisent dès leurs treize ans…
Mon pays, sous ton impulsion
Devient un comptoir d’estaminet
Pours racistes écervelés
Et tu fais d’un monde de culture
Un désert sans beauté
Livré au triste cercle des boursiers
Tu vends notre verbe
Ce trésor des grands esprits
Aux êtres incultes et avides
Uniquement préoccupés
De parler un idiome sans âme
Juste utile pour la cause des camelots
Tu vis de peur et sans confiance
Nous tous, coupables ou innocents
Tu veux nous mettre en fiches
Et transformer tes argousins
En voyeurs de nos vies intimes
Et en obsédés du chiffre à t’offrir
Feras-tu taire le poète
Qui te brave par ses mots ?
Jetteras-tu dans tes geôles
Les âmes trop pures
Qui, bras ouverts
Osent encore aimer l’humain sans frontière ?
Espères-tu arrêter le vent ?
Il s’insinue partout
En dépit de tes lois
De musellement et de peur
Arrête-le ici
Il renaîtra là-bas !
La Liberté te renversera
L’Egalité t’a déjà condamné
La Fraternité s’imposera
Chassant les puissants
Dans les ténèbres
D’un monde sordide…
Tes mots trop mielleux
Démentis par tes actes ténébreux
Hurlent le viol de la vérité !
Que sont les poètes devenus
En douce France ?...
© Jean Dornac
Paris, le 15 février 2010
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Jean Dornac
5 février 2012
7
05
/02
/février
/2012
08:43
http://louveseule.l.o.pic.centerblog.net/zwktr7pz.jpg
Je suis pure
et tu voudrais me pervertir
je suis toutes les idées
et tu voudrais m’imposer les tiennes
je suis comme la neige
et tu voudrais me noircir…
Tu devrais savoir
que rien n’est achevé
tout recommence toujours
tu ne feras jamais de moi
ni un début
ni une fin
tout au plus un point
dans une ligne perdue
dont plus personne ne sait rien…
© Victor Varjac
extrait du recueil : Fleurs sauvages
aux éditions Maison Rhodanienne de Poésie (1979)
son site : http://www.victorvarjac.com/
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Victor Varjac
4 février 2012
6
04
/02
/février
/2012
08:03
© La valse - Camille Claudel
Dans cette ville où tout se meurt
Ma mélopée veut envoûter un baiser d’arc-en–ciel
Epousant la croisée des chemins neufs
Maîtresse de mes désirs et de mes scarifications
Je danse la valse du vent
Fébrile et consentante déjà
Je t’attends dans la frénésie de l’hyménée réinventée
Là où nous jouons si souvent
à nous faire croire que le bonheur se conjugue au présent
de tous les temps
Colmatant les bleus faits à l’empreinte de nos âmes,
Nous pouvons rêver de vivre au-delà de nos souffles
Pour nous chanter un petit mot d’amour,
Mon amour
© Marie Alice Theard
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Marie Alice Theard
3 février 2012
5
03
/02
/février
/2012
08:04
http://chiloedream21.canalblog.com/archives/2010/08/23/19684942.html
A toi je pense (dédié à mon frère Amedyaz)
Mon dieu, j’ai froid
Sans moi, tu es tout
Sans toi je ne suis rien
Ici, perdu tel un fou
Suis-je encore un terrien ?
Avec ou sans manteau
Sans moi, tu rêves
Sans toi je cauchemarde
Fatigué, tôt je me lève
Ma vie, telle une mansarde.
Revoir pour un mois
A toi je pense
Colombe pleine de vie
Sans bruit, en silence
Ces vers je te les dédie.
O ! Fier comme l’eau
A toi je pense
Angélique pour nom
Aiguille de la balance
Pour prénom.
Cette porte sous ce toit
A toi je pense
Eternelle douceur
Donne-moi une chance
Pour défier la peur.
A toi je pense
Compagne de toujours
Aujourd’hui je panse
L’espoir sans alentour.
A toi je pense
Sans toi qui suis-je ?
Relancer, je relance
Le droit de la tige.
A toi, je pense
Oh ! Toutes mes prières
Fière tu avances
Du rouge au vert.
A toi je pense
Veine de mon cœur
Sans arrogance
Tu signes le bonheur.
A toi je pense
R comme sage
I comme image
F comme fourrages.
© Mouloudi Mustapha
Alger le 30/01/2012
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Mouloudi Mustapha
2 février 2012
4
02
/02
/février
/2012
07:47
© Honoré Daumier
Sous le nez frémissant d’une chenille rousse,
Corsetée à l’envi de studieux motifs,
Entre le ciel azur, un champ tapi de mousse,
Surgit un machaon ! Flottant parmi les ifs,
Ô l’étrange pouvoir, l’étonnante voltige
De ce papillon-roy ; lequel et sans vertige,
Danse aussi haut qu’il veut.
Le flamboyant insecte
Va puis vient, sans relâche inspecte,
Laissant dans son sillage une traîne de feu.
La chenille esbaudie
Se délecte au spectacle, à ce point qu’une envie,
La taraude déjà d’une étrange langueur.
L’insecte fier plastronne :
- Ma mie, en quoi cette joyeuse humeur
Vous quitte si soudain, puis qu’un chagrin chiffonne ?
Soupirs. - De voler avec vous il me plairait assez.
Gagner tous les soleils au-delà des fossés,
Et quitter sans mépris leurs lieux, d’un élan preste,
Après que le destin ait révisé ma geste…
- Une métamorphose en somme, un neuf essor…
- Ah l’heureux sort !
- Il y faudra son temps, un courage pugnace,
Une sorte d’exil loin des terrains de jeux,
Mais au bout du chemin tombant la carapace,
Comme les miens, serez ! – Ô le temps merveilleux… !
- Surtout, point de délire avide
Avant d’avoir connu le stade chrysalide…
- C’est quoi… - C’est en termes savants,
Faire que du charbon s’active en diamants.
– Serais-je du charbon… ? – Non sotte, c’est pour dire
Qu’en franchissant ce cap, tout vous sera sourire,
Vous boirez dans les fleurs, des ailes vous viendront.
Mais cela seulement après tels temps d’étude,
Entre efforts consentis, sévère solitude…
En somme avant la rose, le chardon !
Qu’on ait l’humeur à quelques rêves,
N’est-ce pas légitime et sain ? Mais pour le sot,
Chez qui l’oisiveté ne connaît pas de trêves,
Ses désirs d’avenir ne seront vain, qu’un mot.
© Claude Gauthier
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Claude Gauthier
1 février 2012
3
01
/02
/février
/2012
08:03
http://lobabel.blogspace.fr/2661381/Carcassonne-forteresse-intemporelle
Sur un sillage ondoyant
De volutes enluminées,
Je traverse les ombres
D’un paysage invisible,
Ouvre les portes forgées
D’une intemporelle cité,
Où soudain m’apparaît
L’étrange lueur de brume,
Mirage indéfini exhumant l’oubli.
Ici sont rassemblés
Les codes d’une origine recommencée,
Les chants d’une odyssée perpétuée.
© Michel Bénard.
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Michel Bénard
31 janvier 2012
2
31
/01
/janvier
/2012
08:49
Œuvre en titre : « Lui, Elle et la rose » infographie sur un dessin au pastel de
Ode©
Laissez-moi seule
Laissez-moi seule avec lui
Laissez-moi être le bois
De ses vieilles armoires
Laissez-moi être sa mer
De magie et d'écume
Laissez-moi être son Fleuve
Qui coule en ses veines
Laissez-moi être sa plage blanche
La saumure de son soleil
Laissez-moi être la glaise
Qui le sculptera
Laissez-moi être la toile
Sur laquelle il me verra
Laissez-moi être l'aquarelle
Devant laquelle il se pâmera
Laissez-moi être sa chaleur
Quand il pleure à en épuiser les étoiles
Laissez-moi être sa fleur
Qu'il respire en rêvassant
Laissez-moi être le feu
Qui guérit sa nuit
Laissez-moi être sa brûlure
Dans ses envies d'aimer
Laissez-moi être sa prière
Lors qu'il s'agenouille et crie
Laisse-moi être le baume de son âme
Quand il a mal à son humanité
Laissez-moi être la chair du poème
Celui qu'il lit et sans cesse relit
Laissez-moi être ce chant
Qui le porte à la création
Laissez-moi être sa mer porteuse
Des continents vacillants dans son vent cosmique
Laisse-moi pleurer son matin
Afin que la fleur fasse naître son soleil
Et être l'ombre qui le suit chaque jours
Laissez-moi... Laissez moi
Regarder l'envers du miroir de son cœur
Où il écoute l'Oiseau de la première heure
Laissez-moi le veiller jusqu'à l'aube
Jusqu'à la rencontre de nos soleils, de nos lunes
Jusqu'à ce qu'il prenne mon âme dans ce morceau de pain
Jusqu'au silence complice qui embrassera mes paupières
Laissez-moi, laissez-moi seule avec lui
Dans le silence infini de mon sang
... Là, tout au fond de moi ...
Ode©
Joliette, ce 18 mars 2010
« Dans l'Univers Imaginaire de Ode »
Poésie et Arts Visuels
http://zodode.5.50megs.com/
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Ode
30 janvier 2012
1
30
/01
/janvier
/2012
07:37
infographie de Ode© (créé
spécialement pour ce poème)
On dit, parfois, que les poètes,
Sont des êtres d’exception.
Certes non, et pourtant...
Ils font l’amour avec la beauté,
Tutoient les dieux,
Dansent avec les étoiles.
Ils sont amis de la pluie,
Du chaud soleil de midi
Et de la neige qui caresse leur front.
Ils sont, par moments ou à tout instant,
Violons, luths, clarinettes ou guitares,
Avant de se transformer en terrifiants
Cors et tambours
Hurlant notre tragique futur.
Sont-ils plus lucides
Que les autres humains ?
Certes non, et pourtant…
Ils sont vibrante sensibilité
Qui résonne violemment
Sous les coups de l’histoire.
Frêles membranes sous les tourments,
Les souffrances et douleurs
Qui griffent la terre
Font hurler ces tendres troubadours.
Ruisseaux, fleuves ou torrents,
Selon les temps et les moments,
Ils perçoivent sur les rives
La folie des vivants,
L’égarement des dirigeants.
Ce ne sont que des innocents
N’ayant nul pouvoir.
Certes, et pourtant…
Les puissants qui tremblent
Sous le poids de leurs vers,
Les flattent pour les soudoyer
Ou mieux plagier leurs œuvres.
Les pouvoirs, jaloux et impuissants,
Écrouent ou immolent
Ces âmes papillon,
Trop fleurs des champs
Pour devenir décoration.
Mais qui donc à le pouvoir
De faire taire le vent ?
Même mort, le poète,
Par la grâce de ses vers,
Remue encore ciel et terre
Transfigurant, pas à pas,
Les ténèbres en ardente lumière.
© Jean Dornac
Paris, le 10 janvier 2010
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Jean Dornac
29 janvier 2012
7
29
/01
/janvier
/2012
08:53
© Adolphe Williams Bouguereau
Laisse-moi emporter
le fruit de ta lumière
et cette écorce vive
qui se frotte à mes lèvres
et me donne le goût
du voyage et du feu…
Ton parfum murmure
comme la soie d’un corsage
traversant un sourire
aux ailes de fontaine…
Le rêve épanouit ton visage
dans le nid de mes paumes…
Printemps d’amandiers
qui tresse des couronnes
à chaque pas du jour
et nimbe ton regard
d’une transparence
plus douce que la joie…
J’irai trahir ma peur
dans l’impudence du soir
où les traits se répandent
et les lignes s’estompent
pour découvrir le vertige
et la métamorphose
de l’ange que je suis
lorsque tu me regardes…
© Victor Varjac
Antibes, le 21 décembre 2002
Extrait du recueil « Le Dragon de Poussière » aux éditions
MELIS
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Victor Varjac
28 janvier 2012
6
28
/01
/janvier
/2012
08:33
http://blog.chrissy-and-joachim.com
Éphémères sont les siècles
Grains de sable qui s’échappent à l’horizon du temps
Poussières d’étoiles perdues
Les souvenirs s’épuisent
De l’océan des rêves
Il ne reste que chimère
Éphémère est l’envie
Que les vents de la vie dispersent à tout jamais
Désirs ensevelis
Sous le poids des années
Des rêves et des espoirs
Il ne reste que regrets.
Éphémère est l’amour
Comme le feu il s’essouffle quand rien ne le ravive
Les flammes s’assoupissent
Les braises refroidissent
De son éclat terni
Il ne reste que cendres.
Éphémère est le verbe
C’est un fleuve capricieux qui porte le poète
Quand les mots se diluent
Pris dans le tourbillon
D’une valse d’idées confuses
Il ne reste que page blanche
© Thierry Deschamps
http://www.le-spleen-de-zarathoustra.fr/0100-sommaire.html
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Thierry Deschamps