Je ne sais si mon horloge sonne les mêmes heures que ma montre
Dans ma ville de fous ou tous les rêves se retrouvent empalés aux pieds des Cathédrales
Les rêves éventrés face à la bouche hideuse des Christ solitaires de l’après-désastre
Ah ! L’insupportable claque du destin sur le fil tenu entre le réel et l’irréel
Nomade de mes errances, je m’en vais danser le tango de la folle
Etirant l’ennui de mes nuits interdites de sommeil et hors d’amour
Je tangue à travers les rues désertes ou mes bras moulinent a la recherche de l’oubli dans les pointillés de lune filtrant les
regards lugubres des fenêtres borgnes balafrant le passage de la mort avide
Je danse ma langoureuse mélopée sur les traces disloquées
Seuls témoins des pas en lambeaux et ivres des orphelins du bonheur
Je me colle à ma peau dans l’inutile combat de mon âme aux larmes rebelles à l’amnésie
J’ai froid dans chaque repli de mon corps qui piège la saveur des souvenirs d’eau douce et de déraison
Une semaine, rien qu’une semaine pour te trouver et te perdre oh mon amour de ma saison de mangue mûre et de confetti
d’argent
Le tango de la folle gargouille la tournure risible de la rime vide d’inspiration et avide de compassion Innombrables sont mes
efforts dérisoires sur la scène de cette histoire ou Valentin a quelques années de distance a déposé l’amour en moi
Il vient, il s’en va, tapir au plus profond de mon tréfonds
Branlant mes pensées osées dans l’extravagante dance des désirs irrépressibles de l’attraction des interdits entre toi le
libertaire et moi l’exclusive
Impossible au sein de l’horreur
Impossible de censurer les pulsions intimes de mon crépuscule épousant la chaleur de ton mitan du jour Notre amour naît d’un
coup de hasard et tout devient possible
Le tango de la folle chevauche l’envie de séduire les ballottements internes
Marée haute, marée basse, l’ensorcelante magie de l’absolue beauté de ton sourire email Recousant les fissures étranges des
empreintes de mon âme
Tanguent toutes ces notes séduisant le silence pour en tirer la sonate d'une folle mémoire
Mais le malheur est tout près, tapi
Dans ma ville de fous ou tout est gris
Et une folle de plus dance seule sur la piste zébré du sang mêlé des êtres trop tôt partis
J’ai les bras engourdis pour avoir serré de trop près cet amour éphémère et son ombre ensevelie parmi mes chimères
Dignes, indignes, on meurt tous dans ma ville de fin du monde et cela semble assez ordinaire
Unis dans un même vice ou une jumelle vertu, on consume sa sève l’œil aride et le pas émouvant
Sous le ciel d’un bleu éclatant
Et l’on se dit en dodelinant :
« portez- vous bien !
© MARIE ALICE THEARD
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