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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 09:03

 

ages.jpg

© Ker Xavier Roussel



Prenez ces yeux.
Qui a le mieux cerné le sujet,
Sinon le temps ?

Prenez ces mains.
Il faudra bien attendre demain
Pour qu’elle deviennent plus soyeuses
Que les ailes d’un ange.

Ceux qui vous annoncent
Aussitôt dit aussitôt fait
Comme si de rien n’était
Ne savent pas qu’à toute chose
Correspondra toujours
Un temps de réponse,
Celui qui fait son œuvre,
Conscient d’être imparfait,
Mais pour qui vivre est un présent
Promis dans un futur proche
Aux apprentis-voyageurs gardant la chambre
Et regrettant de ne pouvoir nous aider à les découvrir
Qu’à mots couverts.

Serait-il déjà l’heure
Où tout devient
Possible leurre,
Où l’hiver frappe
Aux portes des maisons
Pour déposer à nos pieds
Quelque saison morte ?

Qui saura jamais,
Sinon l'Éternité ?

© Michel Duprez



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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 08:53

 

barbeles.jpg

http://actionplan.gc.ca/fr/initiative/programme-des-crimes-de-guerre-et-des-crimes



Quelle est cette rumeur profonde,
A quand la paix…
Ces hurlements de par le monde,
A quand la paix…

Partout l’on rompt, gémit et souffre,
A quand la paix…
Dans les odeurs de feux, de soufre,
A quand la paix…

Depuis jamais les paysages,
A quand la paix…
Ont toujours fait plus que leurs âges,
A quand la paix…

Ils ont pris goût aux maléfices,
A quand la paix…
Ils en célèbrent les offices,
A quand la paix…

Le moindre calme ? Ils sont en manque,
A quand la paix…
L’humanité repart et banque,
A quand la paix …

Foin de tyrans, rois, d’oligarques ?
A quand la paix…
Qu’engendrent à souhait les Parques,
A quand la paix…

Mais le vrai germe de la chose,
A quand la paix…
Est une universelle cause,
A quand la paix…

Petits ou grands, noirs ou bien jaunes,
A quand la paix…
Pas moins les blancs, toutes leurs faunes,
A quand la paix…

Sont à la fois bourreaux, victimes,
A quand la paix…
Experts de riens, pas moins en crimes,
A quand la paix…

Pas un pour racheter ses frères,
A quand la paix…
Même le gnome a ses colères,
A quand la paix…

De plus en plus c’est la démence,
A quand la paix…
Et chacun va de son offense,
A quand la paix…

J’ai souvenir lorsqu’en primaire,
A quand la paix…
On se cognait, façon sommaire,
A quand la paix…

Lors surgissait quelque maîtresse,
A quand la paix…
Vilipendant à notre adresse,
A quand la paix…

Notre noire et naissante haine,
A quand la paix…
Déjà la coupe en était pleine,
A quand la paix…

Chacun de hurler à tue-tête,
A quand la paix ?
« Madam’ c’est elle qui m’embête… »
A quand la paix…

Pas moins « c’est lui ! » Ils sont en selle,
A quand la paix…
Et le garçon, la demoiselle,
A quand la paix…

Pour engendrer d’autres pagaïes,
A quand la paix…
Et bien plus tard d’autres batailles,
A quand la paix…

Toi qui me lis rentre en toi-même,
A quand la paix…
Et si tu veux le bien suprême :
A quand ta paix ?

© Claude Gauthier



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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 08:20

 

sable-copie-1.jpg

http://stalker.hautetfort.com/archive/



Pas une ligne, nul mot,
Qui ne s’ouvrent où ne résonnent
Sur une page d’angoisse et de fureur.
Le crucifié lui-même
Ne peut plus l’accepter.
Le supplice devient oppressant,
Le déclin chaotique,
Le monde nauséabond.
Avec les yeux vides
D’une fin de vie,
Des fantômes de lin blanc
Se rattachent à la mémoire,
Et se suspendent
A ce qu’il reste d’espoir
Sur la lumière d’un vitrail,
Et d’un théâtre de neige
Où se joue l’humaine comédie.

© Michel Bénard.



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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 08:44

 

surprise.jpg




Surprise par votre voix lointaine
Surprise en ma solitude forcée
Je n'ai rien vu venir
Que des mots besoin de vous
Des mots vrillé le cortex
Tous ces jours sans vous avoir
Des mots qui font mouche
Encor...
Qu'à les relire dans ma tête tous les soirs

Surprise par cette aile d'ange
Qui a laissé tomber votre plume
Sur mon écritoire
Quelle magie vous habite
Pour que seuls vos mots
Me fassent éclater en morceaux
Palpiter mon cœur
Embrouiller mon cerveau
Et me rendre sur l'heure

Surprise par l'amour que pour vous je ressens
De vos mots d'homme désirant
Vous qui en avez connu bien d'autres
Sûrement
Moi, presque vierge en mon corps
En mes amours, tout autant
Voilà qu'à l'automne de mes printemps
Je retrouve mes dix-sept ans
Sans sa beauté que je regrette tant...

Peur de vous perdre avant même de vous avoir connu
Surprise d'être jalouse même de votre respir
De votre miroir lorsque nu
Jamais je n'ai connu si fol amour
Que celui que je vous porte
Sans même savoir si un jour
Je respirerai vos odeurs
Toucherai votre douceur
Me fondrai à votre chaleur

Peu m'importe de savoir
Vous êtes, aurez été et resterez
La plus belle surprise
Que la vie m'ait offerte
En cet automne

À l'automne
de
Mes printemps

Ode©



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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 08:32

 

cuillere.jpg

http://www.psychoenfants.fr/



Je ne sais plus à quel instant
Remonte notre rencontre
J’ai même oublié
Ce qu’enfant, je pensais
A ton propos

Mais je veux
Te rendre hommage
Tu es l’outil le plus sensuel
Tes formes rondes
Disent ta subtile féminité

Je suis ému lorsque
Je te tiens dans ma main
Que je te porte à ma bouche
Que tu sois de bois
D’argent ou métal anodin

Tu es porteuse de vie
Pareille à la future maman
Si généreuse en ton ventre
Tu héberges les mets
Qui nous sont essentiels

Mes mains pourraient me nourrir
Mais tu ajoutes l’élégance
La propreté et l’hygiène
Le pratique au nécessaire
Charme allié à l’utile

Jadis, j’en avais une
Qui portait mon nom
Petite et drôle
Belle à mon regard
Tendresse de parents attentionnés

Parfois, je te gardais
Dans ma bouche gourmande
Pour mieux déguster
Tes formes, ta fraîcheur
Et ta tendre douceur

Tu es gravée dans ma mémoire
Souvenir d’un temps écoulé
Nostalgie d’une époque douce
Où une petite cuillère
Suffisait à mon bonheur

© Jean Dornac
Paris, le 17 octobre 2010



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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 08:32

 

va.jpg

© Le baiser - Toulouse-Lautrec



Un va-et-vient qui ne cesse de s'enrouler dans le temps pour revenir l'espace
d'un ressourcement de nos âmes avides d'évolution et de joie intérieure.

Calme, timide, une main devient fébrile, coquine, cherchant un refuge au fond de ton bas ventre. Circonspect, presque indifférent, tu as l'air d'un spectateur dans ce rendez-vous des "souvenez-vous".

Tu guettes, tu attends, placide apparemment.

Ma porte s'entrebâille, hésite un instant, pour s'ouvrir béante, moelleuse afin
d'accueillir tes envies de mâle conquérant.

Ceci n'est pas un quant à soi mon amour, mais le besoin débridé de tes
chevauchements annoncés.

Et tu reviens mon amant à ton point d'ancrage où j'attends dans une douce
exaltation le paroxysme de ton désir.

Hésitant, d'abord, pointe cet instant magique ou nous, amants d'un temps, toi, abordant mes flancs, le gant de mon antre enserrant ton sexe victorieux de toutes ces batailles qu'Il n'aura pas livrées,
moi dans le babillement érotique de mon fondement ventouse,
nous nous fondons dans cet hyménée aux étincelles multiples de tous les kaléidoscopes de l'orgasme, perdant nos moyens de civilisés
pour ne garder que les soubresauts des accouplements pérennes.

Le temps d'une étreinte, tu es moi, je suis toi, mâle et femelle à la fois.
Ta bave dans ma gorge me soulant de ta volupté. Jouissance exacerbée dans
ce va- et- vient de l'érotisme débridé.
Je me pâme égoïstement, oubliant toutes les astuces qui dit-on provoquent le plaisir du partenaire.
En fait, tu n'es pas mon partenaire dans ce partage, mais la partie de mon être qui me rend à moi-même, entière, belle et renouvelée quand jaillit dans mon entre jambe ce plaisir au fait duquel tu as tant et tant de fois bu mon âme. Demain n'existe pas car l'éternité est seule complice de notre bonheur.

L'amour n'a de référence que dans l'absolu.

© Marie Alice Theard



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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 08:54

 

cinq.jpg

http://lemirabdelkader.blog4ever.com/blog/photo-225984.html



Vingt-cinq plus une
Tombes :
Une jeune femme
Épousée, préférée de l’Emir
Sultan des Arabes d’Algérie
Fils du vivificateur
Patron de la Qadiriya.
Ses pas dans les pas de son pré décesser
L’illustre Ibn Arabi
Mohieddine l’andalous damascène.
Une jeune fille impétueuse
Dé- orientée
Vivante
Vivace.
De la terre natale dévastée
Au rêve de terre sainte
Halte surveillée durant
Quatre ramadhans pour toute la smala.
Dans la galerie glaciale
De la Tour des Minimes
L’exil transit son cœur
La neige fige ses entrailles
La peine aura raison de toi : en 1849
Sur la terre arable de Touraine
Le jasmin aussi trépasse.
Te voilà : Kheira bent -Hammoud
Abritée des invectives de la Loire
L’ombre des allées d’ifs
Branches vertes, fruits rouges
Aux vertus médicinales, te recueillent.
Te voici : Marie, Charlotte, Eugénie dite Marie Riahhi
Cruciale alliance aux mains tendues
Drapée du baptême de l’occident
Vivifiant le dialogue entre les deux cultes.
Tu gis
Petit carré
Entouré du sombre fer forgé, il pleut
Au cimetière d’Amboise
Où comme dans tous les cimetières
Cendres et pollens, anges et graviers, souvenirs et vies
Minuscules, nature et silence
Se fécondent.
Ton Créateur, le Clément , le Miséricordieux
Seigneur des mondes
Veille sur toi.
O dormante d’entre les dormantes
O gisante d’entre les gisants
Repose
Repose comme reposent, non loin, les tiens
Au jardin d’Orient du château.
Vingt-cinq et une
Tombes :
Nul ne peut t’ignorer , ne peut t’oublier
Où que tu sois
Je te suis désormais, luciole
Petite pièce étoilée à la généalogie de ton maître.
Ma sultane méconnue
Derrière les traversées et les épreuves
Derrière les brumes et la boue du sol de France
Ton existence prend corps
Citadelle unissant le Croissant à la Croix.
Captive
Naïve
Ensevelie à vingt-deux ans
De quoi rêves-tu donc ?

© Djalila Dechache


Extrait du recueil « Terre arable » dédié à l’émir Abdelkader et les siens Éditions du Cygne Paris



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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 08:32

 

doigts-entrelaces.jpg

http://vous-et-voies.com/chemin_eva/croisements/attache-moi/attachment/doigts-entrelaces/



Dis,

Me suivras-tu,
À l’aurore de mes folies,
Mes passions et mes morts,

Me tiendras-tu la main,
Lorsque les précipices de la vie,
Chausse-trappes et illusions m’attireront de leur vide.

Sauras-tu vivre avec moi
Les mille formes de l’amour de toute une vie,
Seras-tu seulement assez patient.

Croiseras-tu mes doigts aux tiens
Quand les élans de mon amour feront frissonner ta peau à la mienne.
Sauras-tu seulement révéler toute sensualité.

M’entraîneras-tu sur les lits de douceur et de pétales couleur ivoire,
Dans un raffinement de plaisirs,
Un éclatement de sens.

Me laisseras-tu approcher tes rêves
Ton front contre le mien, yeux fermés.
Filer dans tes bonheurs,
S’enivrer de ta force.



Es-tu là ?

© Dominique Dupuy



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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 08:18

 

insondable.jpg

Infographie © Thierry Deschamps



Coupables ou responsables ?
Quelle est donc cette fable ?
Serions-nous incapables,
D'être enfin raisonnables ?

Notables ou méprisables ?
Rien qu'une poignée de sable,
Poussière insaisissable
Sous un ciel implacable !

Affables ou charitables ?
Univers façonnable
Mensonge incontournable
Vertus bien malléables…

Adorables ou capables ?
Réalité instable,
Sommes-nous misérables ?
Ou sommes-nous exécrables ?

~~*~~

©Thierry Deschamps


Source : http://www.le-spleen-de-zarathoustra.fr/



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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 09:03

 

leon-francois-comerre-ledeluge.jpg

© Léon-François Comerre



En ces temps de fin du monde
Bouillonnent à la surface
Des magmas de paroles
Des laves de mots
Alors que les fleuves de sang
Circulent sous le manteau.
L’homme n’est qu’un fétu de paille
Dérivant au hasard des courants
Un cadavre enfoui parmi des milliers
Saus les mausolées de l’horreur.

Non, personne ne voulait
Être inscrit dans l’histoire :
« Porté Disparu »
sous l’épaisse poussière
précédant le silence.
Non personne ne voulait
D’un premier rôle
Dans la dramaturgie du siècle.

Mais la terre en avait décidé autrement,
Et depuis, jour et nuit se mêle
La complainte des morts
Aux pleurs déchirants des vivants.

© Denise Bernhardt


Poème extrait du recueil « Tremblements de cœur » écrit à deux plumes par Denise Bernhardt et Yves Romel Toussaint. Éditeur : Le Vert-Galant. Ce recueil est né à la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010.



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