18 mars 2013
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© Balthus
Comme une garce
Tu t’empares de mon être
Tu t’insinues, tu t’infiltres
Jusqu’au plus intime
Sans pitié ni égard
Jusqu’à l’étouffement
Etrange nuit de l’âme
Qui impose les ténèbres
Eloignant toute espérance
Tu es le bistouri
Qui scarifie le cœur
Par un féroce rituel
Ô combien de fois
Tu t’es imposée
Quel que soit ton alibi
En intruse malvenue
Déposant ton venin
Tel un scorpion noir
Tu ronges mes entrailles
Et tu glaces mon sang
Faisant de ma vie
Un effrayant cauchemar
Allant du vide sidéral
Au trop-plein de frayeur
Tu n’es que laideur
Qu’ennemie de la vie
Troubadour du malheur
Trompeuse maladie
Menteuse trop habile
Harpie grimaçante
Il suffit pourtant
D’un simple « je t’aime »
Pour que la lumière explose
Et que tu perdes ton pouvoir
Tu n’es plus, alors, que souvenir
D’un égrégore nuisible
© Jean Dornac
Paris, le 15 octobre 2010
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Jean Dornac
17 mars 2013
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© Camille Claudel
Au bout de mon doigt, tu vois, je porte pour te plaire quelques fleurs écloses
On dirait ton plaisir jaillissant sauvagement de mon pouce
Si le temps le permet, dans ton jardin feuillu, j'irai me dévergonder
et nous emmêler
Ce temps-la n'est pas daté
Celui ou je t'attends dans toutes nos appétences
En route nous avons tant tardé
Il faut se dépêcher mon aimé
Il n'est que d'aimer
Sous un ciel cendreux ou au soleil d'été
Nous refaisons les gréements de nos voilures
Continuant le voyage, visitant tous les ports de la curiosité
emportés par le souffle du grand large
De temps en temps, ancrés dans la crique aux essences,
nous faisons escale
Solitaires un moment, nous redevenons complices en bout de saison
Nous dansons, tanguons et tressons nos rubans
Corps frémissant aux alentours de la complicité
Peu importe la durée de l'absence,
l'on se reconnaît nous deux quand le vent a soufflé,
car au bout de mon doigt, nos odeurs sont mêlées, mon aimé.
© Marie Alice Theard
(extrait du livre "Le temps, paroles à dire" publié en 2007)
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Marie Alice Theard
16 mars 2013
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http://aurelio666.skyrock.com/
La peau de ta jambe effleurée
Tu bouges, mais sans t’éloigner
Ma main se fait plus douce et glisse
Remonte enfin jusqu’à ta cuisse.
La douce chaleur de ta peau
Pousse ma caresse, plus haut
Tu t’étires un peu en grognant
Je me rapproche, tendrement.
Mes doigts se posent sur ton ventre
Cherche ton sein, le trouve enfin
Ma caresse se fait précise
Et ta réponse vient, exquise.
Ton bras m’entoure, me cajole
M’appelle à des tendresses folles
Tu te plaques tout contre moi
Tu te retournes. Tu es là !
Ma main redescend lentement
Vers la moiteur que je pressens
Elle se pose, délicate
Infiltrant les plis écarlates.
Ton corps est devenu plus dur
Ta main, elle aussi s’aventure
Et glorieuse s’approprie
Mon émergence. Mon énergie.
Elle glisse au long de ma verge
Qui s’érige, offrande de cierge
A cette déesse immortelle
Cette femme unique et si belle.
Nos bouches à présent s’entremêlent
Nos gestes sont hymne éternel
La vie gronde dans nos caresses
Dans un ouragan de promesses.
Je rejette en arrière le drap
Qui entravait trop nos ébats
Et je me hisse sur ton corps
T’embrassant, encore et encor.
Mes lèvres sur ta peau brûlante
Cherche ces zones odorantes
Qui les repoussent, les retiennent,
Et la fin, se feront miennes.
Je me rapproche, ta main me guide
Je suis debout. Au bord du vide
Planté, aux portes de la grâce
Je savoure l’instant qui passe.
Je glisse enfin aux profondeurs
Où m’attend la fin de mes heures
Je vais, je viens, toi tu gémis
Dans le mouvement tant promis.
Indicible balancement
Laboureur de cris et de chants
Je trouve au fond de tes orgasmes
L’origine de mes phantasmes.
Ton souffle est de plus en plus court
Le mien monte avec lui, toujours
Notre rencontre est imminente
La sève gonfle, turbulente.
Tes reins se creusent, tu exploses
Tes yeux se perdent dans les roses
Je te regarde, tu m’émerveilles.
Ta bouche, entrouverte groseille
Tes jolies petites dents blanches
Je m’accroche enfin à tes hanches
Et je crie mon ultime mort
Je suis rendu. Je suis au port.
Alain Springer©
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Alain Springer
15 mars 2013
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http://lesouffledesmots.wordpress.com/page/28/
A la dernière seconde de la dernière minute du dernier jour,
Après un dernier brouillard et des reflets de lune dans son regard,
Si le cœur prend le temps de battre encore une petite fois, une chamade, un éclat.
Si une main se tend en un appel, un espoir, un éclair lucide, un faux pas.
Après lorsque tout sera à nouveau calme, serein, sans foudre et sans faste,
Peut-être sous une pluie chaude d'été où se mêleront ses propres larmes,
Peut-être transis de peur et de vouloir encore, les yeux lavés et délavés,
La bouche ouverte mais retenant encore des mots, lourds, essoufflés.
Ces mots réservés depuis tant et tant de temps se feront la surprise
De tourner autour d'elle en balbutiant, ignorant ou presque la raison.
Peut-être sans trop y croire vraiment, mais en s'écoutant pourtant.
Deux mots fanés, ruisselants, orgueilleux cependant, usés et frissonnants,
Éclateront, s'émerveilleront et oseront enfin dire l'amour en s'écroulant.
Et puis, à terre dans la boue, dans la matière redevenue humaine, sculpteur de l'absurde,
Créateur de désir et d'opprobre, un rire le prendra sans doute et il se recréera,
Jeune, beau, sans ride, avec toute la force de l'ignorance et toute la faim de l’espérance.
Elle sera là qui l'attendait depuis toujours, sa main se posera sur sa joue
Alors de deux ils ne seront plus qu'un, étonnés et remplis, avec si peu de vide entre eux que l'absence n'existe plus et
l'univers entier vivra à travers...eux.
© Rudy
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Rudy
14 mars 2013
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Infographie © Thierry Deschamps
J'ai mal au temps !
Pourtant, cette douleur,
Chant du cygne éphémère
Qui s'échappe de mon cœur,
M'assure que je suis las
Mais que je suis vivant.
Et la fleur me consume.
Le murmure de mon cœur résonne
De ce morceau de moi dont je sens la présence,
De cette putrescence à laquelle j'abandonne
La brume du temps passé.
La dégénérescence m'enivre, m'abreuve d'une sève empoisonnée,
Et ses pétales moroses enveloppent mes sens.
Mon âme oublie, mon corps s'abandonne
L'histoire se résume.
J'ai peur à l'âme !
Pourtant, ces cauchemars,
Glas des rêves d'antan
Qui se fanent en mon être,
M'assurent que s'il est tard
Je suis encore présent.
Et la fleur m'enveloppe.
Les spectres de ma raison vibrent
De ces bribes de souvenirs que je promène en moi,
De ces délires brumeux vers-qui s'échappent alors,
Le fleuve de mes pensées.
Cette suie lumineuse, m'envoute du charme des damnés,
Poussière de vérité qui enracine ma foi.
Mon âme sourit, mon corps est libre
Et la folie galope.
J'ai faim de l'être !
Pourtant face au miroir,
Sages désillusions
Qui me donnent apparence,
M'escortent dans le noir
Me poussent vers l'avant.
Et la fleur me nourrit.
Les vérités de sables s'enfouissent
De ces inconvenances qui mènent à la raison,
De ces sentiers perdus aux ors imaginés
Un futur oublié.
Et sa sincérité me plonge dans le brasier,
Bucher des doutes et des prisons.
Mes sens s'éveillent, mes larmes se réjouissent
L'hier peut prendre vie.
~~*~~
©Thierry Deschamps
Source : http://www.le-spleen-de-zarathoustra.fr/
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Thierry Deschamps
13 mars 2013
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http://www.matierevolution.fr/spip.php?breve370
Tes mots ont composé
De blancs mausolées
D’où se sont envolées
Les colombes.
C’est tout ce qu’il reste de la vie
Des carrés de toile
De draps suspendus
Contre le ciel indifférent.
Ils sont des milliers
Vivant à fleur de terre
Dormant sous lune pleine
Et tous nos mots n’y peuvent rien.
Après le temps
Qui ignorait le prix du sang,
Voici venu celui du Earthquake.
Le soir les lampes veillent
Auprès des portes sans battants
Qui parlent aux vents
Pour dire aux enfants
Ce jour de fin du monde,
Qui vous donna un crédit d’amour
Jusqu’à la fin des temps.
© Denise Bernhardt
Poème extrait du recueil « Tremblements de cœur » écrit à deux plumes par Denise
Bernhardt et Yves Romel Toussaint. Éditeur : Le Vert-Galant. Ce recueil est né à la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
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Denise Bernhardt
12 mars 2013
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http://whisky.centerblog.net/rub-Astres-5.html
Le vent chuinte et j’entends des voix.
J’intercepte un message en larmes,
Noir sur nuage entre les branches.
Depuis combien de temps pleut-il
Dans le cœur à vif des humains ?
Pourquoi ces chocs et ces bourrasques,
Ces coups de grisou dans les têtes
Où se disputent or et charbon ?
Comment faut-il interpréter
Les hoquets de détresse,
Les sanglots ravalés
Parmi le peu de joies furtives ?
© Luce Péclard
(Inédit) - 31 mars 2011
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Luce Péclard
11 mars 2013
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08:38
© Jean Antoine Théodore de Gudin
De par le ciel
la mer
de par les flots
et les vents
de par le jour
et de par hier...
il est venu
vibrant, libre et fier
Allez,
ouvre tes voilures
de vagues et d'immensité
je monte sur ton mat de misaine
y mettre le Fleur de lysée
Allez corsaire des grands vents
voleur d'immensité
laboureur d'univers et d'humanité
je te prends au monde
et te livre à l'Océanité...
Capitaine !
Capitaine au long cours
je t'ai poursuivi de mes amours
du fond de la baie
au grand loup de Gaspé
j'ai fait les caps
et la mer dévastée
Capitaine
capitaine...
la marée a repris son souffle
et arraché le monde
il n’y a plus de rives
il n'y a que navires
qui drainent un continent
portés par le souffle des voiles
des vagues et des battures.
Capitaine
tu as fait âme
tu as fait pays
tu m'as pris de corps
et de cœur et de cordes
pour me livrer à la vie...
Fleuve
toi mon pays...
Je suis de vague
je suis de voilure
je suis de vent
et de parlure
et je vous traîne
vous et le continent
jusqu'à l'azur...
Je suis le Saint-Laurent
en partance
et à mon mat
j'ai mis Fleur de lysée...
Yves Drolet ©
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Yves Drolet
10 mars 2013
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http://chantalflury3unblogfr.unblog.fr/2009/07/03/le-masque-9/
À Jean Marais
Je suis un lieu magique
où poussent les merveilles
ce rêve inaccessible
qui s’enroule et murmure
aux plis de chaque feuille
du grand livre des Saints…
Jour après jour
j'ai livré à l’espoir
la flamme de ma vie
mais le masque du monde
repoussait mon visage…
Geôlier de ma propre existence
j'incarnais à la fois
la chute et la chose qui tombe
et le temps ravinait
la force de mon être…
Au seuil maintenant
de la porte interdite
à l’heure où l’abandon
rejoint le silence et l’oubli
je découvre enfin
sous la poussière grise
de l’ignorance humaine
que le ciel est mon sang
et mon cœur le Paradis !
© Victor Varjac
Antibes, décembre 1998
Extrait de « LE CHEMIN DES RÊVES » aux éditions Chemins de
Plume
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Victor Varjac
9 mars 2013
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08:31
Sans Titre - Sylviane Pelletier ©
Sur son balcon, je l'ai perçue
Un bel après-midi d'été,
Et le seul fait qu'elle soit nue
Ne m'a pas déstabilisé.
Remontant le cours des années,
J'ai gardé le beau souvenir
De celle qui passait ses journées
A peindre, à nous en faire jouir.
Les manques d'amour et les tempêtes
Ont anéanti son bonheur.
Ella a, bien tôt, perdu la tête,
Privée de tendresse et chaleur.
S'est laissée doucement descendre,
Droguée pour stopper son chagrin.
Quand, après la tête, la main tremble,
L'artiste titube sur son chemin.
À présent quand je la regarde,
Je l'aime pour ses tableaux d'antan.
Je voudrais enlever l'écharde,
mais je ne suis plus un Titan.
Blanc manteau d'hiver est tombé.
Je l'ai retrouvée sur son banc,
Marbre, endormie, un peu courbée,
Sur sa toile un néant tout blanc.
Pierfetz©
2003
Source : http://arciel88.fr/bibpoesiespierrot/III-10Feeneant.htm
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Pierfetz