7 avril 2013
7
07
/04
/avril
/2013
07:26
http://www.fossiliraptor.be/lespremiersmoments.htm
Je voudrais me souvenir
des roulements enflammés
de la meute invisible des vents
qui tressait des empreintes
nouvelles
sur le masque imprécis
des premières fumées…
L’univers sentait l’argile
et les formes du mystère
tournoyaient dans l’espace…
La sève portait encore
le regard du bonheur
et l’ombre en silence
tissait les formes et les bruits
des paysages secrets
qui n’apparaissent qu’à l’aube…
… Ah ! Je voudrais me souvenir…
mais l’homme est un enfant
qui passe…
une clarté
qui doucement
s’efface…
… comme ces grandes images
que l’on oublie
quand le chemin se retourne
et qu’il faut céder la place…
… aux souvenirs…
© Victor Varjac
Antibes, juin 1996
Extrait de « LE CHEMIN DES RÊVES » aux éditions Chemins de
Plume
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Victor Varjac
6 avril 2013
6
06
/04
/avril
/2013
07:49
© Col "Les Bagenelles" - Vosges.
L'hiver a piétiné l'été
D'un linceul blanc l'a recouvert.
La solitude détestée,
Sous-vêtue d'un habit gris-vert.
La solitude est un glaçon,
Une bien mauvaise habitude.
Il ne faut pas boire ce poison
Dans une folle lassitude.
Sur mon chemin l'ai rencontrée.
Elle m'a possédé par surprise,
La faiblesse s'est en moi ancrée,
Je suis tombé sous son emprise.
Elle a squatté mes insomnies.
Elle a stressé mes bons instants.
Je l'ai transformée en amie
En chassant tout l'inconsistant.
L'inconsistant des Nostalgies
Qui grippent tous les mouvements
Des engrenages de notre vie,
Un incessant recommencement.
L'environnement nous est hostile,
Mais quand survient la fin du jour,
Si l'âme abrite Force tranquille,
La vie devient Force d'Amour.
Quand notre "moi" est solidaire,
Que l'Amour précède nos pas,
Nous ne sommes plus solitaires.
La solitude n'existe pas !
Pierfetz©
http://arciel88.fr/bibpoesiespierrot/VI_20-17%20-%20La%20Solitude.htm
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Pierfetz
5 avril 2013
5
05
/04
/avril
/2013
07:18
http://parcelledecapara.blogspot.fr/2011_08_01_archive.html
Je sens déjà ton regard se poser sur ma peau,
Non pas celle qui empêche mes os d'avoir froid
Mais l'autre qui chante quand on la touche et qu'un doigt
Trempé d'impatience et de plaisir rêve tout haut.
Il m'arrive souvent d'imaginer ton visage,
Les yeux, surtout, changeants, tels des cristaux de lumière,
Les lèvres aussi, et cette moue un peu amère
Quand vient l'heure où tu te résous à tourner la page
Et que les mots ne sont plus qu'insectes grelottants,
Privés d'air et de chair, meurtris, le souffle en suspens,
Face à ton désir d'être ébloui jusqu'à la moelle.
Je t'imagine, et pourtant je ne pense qu'à moi,
Cet éclat de lune au loin qu'un peu d'encre dévoile
Sans jamais parvenir à combler le désarroi.
© Michel Duprez
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Michel Duprez
4 avril 2013
4
04
/04
/avril
/2013
07:53
La Butte des fusillés à L'Épine près de Châlons-en-Champagne
http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/lieux/2GM_CA/monuments/butte.htm
Quand soudaine en sa fuite une sente s’esquive,
Ayant abandonné du grand chemin la rive,
Que j’aille l’aller suivre au fil de ses transports,
Pour partager complice et ravi, ses accords…
Comment ne pas me rendre aux accents de l’aubade,
Me livrer à plaisir où porte l’escapade ?
Qu’elle conduise à Rome – et laquelle n’y court –
L’agreste et vif appel m’attire en son séjour,
Dont les charmes aidant subliment la nature…
Tout parle de bonheur et de bonheur augure.
L’air embaume, m’enivre et me grisent ses fleurs,
Les frondaisons d’argent en mêlent les langueurs,
Mon âme, rare instant, que l’accueil réconforte,
Choisit pour aventure énigmatique et forte,
De revisiter bien du passé les rappels,
Mêlée au charme flou de mystiques pastels.
Car si le ciel s’invite et veille en la ramure,
M’interpelle un ruisseau, me trouble son murmure,
Parmi des arbres blancs, hôtes sans vanité,
Il me parle au présent d’un temps d’éternité.
Dans ce séjour sans fard comme un pèlerinage,
Voici le sortilège, ineffable partage,
De l’univers entier au cœur de ce val bleu.
Je frémis de candeur – en tairais-je l’aveu –
Mais c’est au souvenir, de ce matin sans leurre,
D’un mois de Mai qui sut, comptant leur ultime heure,
Donner à des enfants en passe de mourir,
Ce théâtre de joie où chacun dut finir.
Dans le sous-bois sacré, plein de raisons de vivre,
Perfide une agonie collective s’enivre
De les aller faucher. Un seul cri : " liberté " !
Des armes ont vomi ; leurs corps ont culbuté.
La terre a bu sans soif, dans l’incertaine aurore,
Des fusillés le sang, dont la voix parle encore !
Passant, règle ton pas et veuille retenir
D’un martyre passé ce qu’il lui plut d’offrir :
Et s’il n’est point heureux que jamais âme meure,
Partage leur repos, cueille l’instant ; et pleure
Aux marches des tombeaux leur dévorante nuit,
Que ta liberté goûte aux matins d’aujourd’hui.
© Claude Gauthier (août 1989)
1944 – à 27 jeunes fusillés de Mende
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Claude Gauthier
3 avril 2013
3
03
/04
/avril
/2013
07:15
© Michel Bénard
Par un simple éclat de matière
Ouvrir un passage à la lumière,
Un espace jaune orangé
Ponctué de touches bleues s’offre
A nous comme un point de mystère.
Et je m’étonne de ramasser
Des pétales d’orchidées
Sur l’inconnu d’une galaxie
Que je saupoudre dans le vide.
Stèle de l’au-delà,
Signe intraduisible,
La poésie comme une caresse métaphysique
Nous extirpe du désespoir
Pour nous conduire vers l’amour
Aux grés d’une simple déchirure de lumière.
© Michel Bénard.
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Michel Bénard
2 avril 2013
2
02
/04
/avril
/2013
07:48
Image en titre : « Écritures Archaïques » de Ode©
papier fait main moulé signes imaginaires.
Hors-série du projet expo « Écriture-Correspondances »
Avec toi, je marche
dans l'épuisement des Saisons
Avec toi, je marche
sur les Rives de nos Rêves
Avec toi, je marche
parmi les Corps Célestes
Avec toi, je marche
en suivant l'itinéraire des Grands Oiseaux
Rien, rien se sera trop immense
Rien, jamais rien
ne viendra éteindre le colossal Feu
qui nous enrubanne
nous soude l'un à l'autre
Rien ne nous enlèvera
le Temps qui nous est alloué
depuis les Origines
Quand donc tes lèvres si tendres
m'ont-elles laissé
cette douce empreinte
afin que je les goûte
que tout recommence
dès que je ferme les yeux
C'était un jour de Lumière
Oui, je me souviens
Si douces, offertes
nos lèvres, nos cœurs
nos âmes se sont touchées
en cet instant ... au goût d'Éternité
Dans la Maison des Étoiles
nous irons habiter
Nous sommes nés d'Elles
Elles nous protègent
nous enveloppent
dans le Cocon ouaté Cosmique
C'est notre Ciel de Lit
dans lequel se renouvelle l'Amour
Tu prends ma main de Lune
à l'Heure Bleue où se rencontrent
la Nuit et le Jour
Tes yeux me transpercent
Jusqu'à l'envers de l'âme
Tu es le Miroir de ma Vie
Mon Passeur
Mon Amour
Tu rentres avec moi
dans la douceur du Jour
Dans le Songe en partage
Toujours, je te préserverai
des Ombres qui guettent
ainsi, de l'Aube des Solitudes
Promesse que je dépose
à la douceur de tes lèvres
...où je pose les miennes...
Ode©
Source : http://zodode.5.50megs.com/Dentelle/nous_cantique.htm
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Ode
1 avril 2013
1
01
/04
/avril
/2013
07:58
© Détail de "Vénus et les trois grâces" de Sandro Botticelli
Elle coule, la source d’amitié
Venue d’on ne sait où
Caracolant vers sa destinée
Calme ou orageuse
Plaines ombragées ou pics acérés
Arc-en-ciel de la vie
Elle aplanit la route
Mène à quelque clairière
Ou à l’ombre d’un vieux chêne
Elle est mélodie si douce au cœur
Parfois, la tempête sévit
Mais très vite, le soleil luit
Parfois, elle vit de sécheresse
Vite oubliée sous la pluie
Des tendres retrouvailles
Moelleuse comme un pain frais
Elle se croque à pleines dents
Douillette comme un édredon
On s’y glisse en rêvant
Confiant en l’ami qui veille
L’amitié n’a pas de sexe
Loin des passions amoureuses
Entre hommes, entre femmes
Entre homme et femme
Le plus souvent, elle est radieuse
Comme l’air qu’on respire
Comme le sang vivifiant
Elle est principe de vie
Amour d’âmes sœurs
Sans voile ni pudeur
Pauvre est l’âme sans amitié
Sur une terre sèche
Elle cherche son chemin
Sans oasis pour se reposer
Ni eau pour se désaltérer
De tout temps, je t’ai aimé
Toi, l’ami qui me tend tes bras
De tout temps, je t’ai attendue
Toi l’amie qui sait écouter
Depuis toujours, en moi, vous vivez
© Jean Dornac
Grasse, le 9 septembre 2010
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Jean Dornac
31 mars 2013
7
31
/03
/mars
/2013
08:22
- Kateb Yacine -
Poète, romancier , homme de théâtre, Kateb Yacine (1929-1989) a écrit de nombreuses oeuvres dont
Nedjma et Le cadavre encerclé. Il reçoit en 1987 en France le Grand Prix National des Lettres et en 2003 son oeuvre est inscrite au programme de la Comédie
française.
Boucherie de l’espérance.
Kateb ! Y’a signe de désespérance.
Ecoute les non-dits dans le trop-plein des discours
et le nom des martyrs qui bousculent l’Histoire.
Les totems ne s’écroulent toujours pas
et des promesses aussi creuses qu’une coloquinte.
Songe qu’on veut confisquer l’Amour
et mettre à la place du soleil les disques de l’oubli :
CD et DVD,
Capitalisme Destructeur, qui entraîne
Déchets et Vie Détruite.
Tu avais sonné l’alarme en semant la poudre mais
l’intelligence cherche en vain la culture accessible.
Plus personne ne regarde du côté de ta tombe
Tes pas sont encore incrustés sur les planches
et l’écho de ta voix rassemble les amitiés numides
dans la rumeur des promesses algériennes
Les mots pendent encore aux branches de ton imagination.
On ne les cueille plus.
Les gueux s’en vont toujours à la soupe populaire
et les moutons gambergent devant les boucheries de l’espérance.
Les étalages, les équarrissages et les fumigations
sont en Orient, en Afrique et en Amérique Latine.
Œuvres, titanesques, otanesques
d’usines étasuniennes et honnies onusiennes.
Déjà, le siècle ment et on se meurt de renaître
sur les braises du combat que tu avais mené seul.
Toi le poète ivre qui avait rêvé de n’être
qu’une encre qui survit au spasme et au linceul.
Kateb ! Y’a signe de désespérance
Nous sommes aveugles, sourds et dans l’errance.
© Abderrahmane Zakad
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Abderrahmane Zakad
30 mars 2013
6
30
/03
/mars
/2013
09:07
http://royautes.romandie.com/post/18174/214715
A Athanase Roussinoff
“I Found you and I lost you
All on a gleaming day.”
(« Je t’ai trouvé, je t’ai perdu,
Tout cela en un seul jour plein de lumière ». )
Paul Laurence Dunbar
Dors, mon cousin aimé, dors,
Ton tendre cœur t’a dit adieu,
Il s’est tu, déposant une gerbe de narcisses
Sur le calme velours de tes paupières !
Ton cœur,
Il s’est éloigné de ta face de perce-neige,
Comme de la source heureuse
S’éloigne en douceur
Le chant suave de l’eau pure.
Dors, dors à présent, mon cousin gracieux,
Mon âme aimée,
Dors sous la claire musique des feuilles d’or
Du vieux tilleul
Que d’une main étoilée a planté,
Dans la cour magique de notre élégiaque enfance,
Grand-père Athanase.
Mes larmes seules te réveilleront parfois
Pour te faire entendre encore une fois
Le clavecin du soir
Chanter l’immense ciel de soie pourpre
Effleuré par les doigts agiles des hautes herbes.
Dors, les eaux nombreuses de notre Thrace
Perpétueront ta mémoire
Et ton nom retrouvera
Les roses blanches
Que tu aimais tant
Dans les vitraux roses des aubes printanières,
Dans le jardin charnel de mes mots d’amour.
Mon cousin endormi
Dans le sourire des narcisses.
© Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 1 février 2011
Glose :
Paul Laurence Dunbar (27 juin, 1872 – 9 février, 1906) : célèbre poète noir américain, connu surtout pour son recueil de poésies
« Ode à l’Ethiopie ».
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
29 mars 2013
5
29
/03
/mars
/2013
08:08
http://interpretation-des-reves.blogspot.fr/2011/01/les-reves-et-leveil-interieur.html
(pour mon frère Athanase Vantchev de Thracy et tous ceux qui aspirent un jour respirer liberté et
paix)
«A chaque épis son pain
Inutile, une main de fer
Il attend un cœur humain
Tel celui d’une mère.
A chaque quantième,
Existence et son espoir,
Quand on est cinquième
Ce n’est pas pour s’asseoir. »
De l’air, un peu d’air
Qui respire survit
Doit-il encore se taire
Sous le poids des cris ?
De l’eau, un peu d’eau
Ses larmes sont salées
Peut-il faire un saut
Et fuir cette aire voilée ?
La paix, rien que la paix
Seul qui prévoit avance
Le cours ne peut être complet
Quand on bloque la chance.
Pensez, à la source du Nil
L’individu ne fait pas l’histoire
Aussi sorcier, tyran soit-il
Dans la tombe que du noir.
© Mouloudi Mustapha
Alger le 20/03/2013
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Published by jdor
-
dans
Mouloudi Mustapha